"Revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité.
La charité est pleine de bonté."
Colossiens 3.12 ; 1 Corinthiens 13.4
Peu avant l'effondrement du communisme, un membre russe de la nomenklatura évidemment athée assista, dans la région parisienne, à un service présidé par le père orthodoxe Alexandre.
Lorsqu'il sortit, il dit : "Si je devais croire en Dieu, ce serait à cause de la bonté du père Alexandre".
De quelle manière la bonté du père orthodoxe s'était-elle manifestée, je ne puis que l'imaginer. Mais elle avait été sensible, peut-être simplement lue sur son visage, tant il est vrai que la bonté peut s'y inscrire à notre insu.
Le sens du mot traduit bonté est large, mais essentiellement pratique.
Il ne désigne pas le sentiment, mais sa manifestation. C'est la gentillesse, la serviabilité, l'empressement, le souci de l'autre, de son bien-être. C'est l'accueil qui veille à ce que ce dernier se sente à l'aise, le "plus" qui fait comprendre que l'on est heureux qu'il soit là.
La source en est l'amour que Dieu verse en nos coeurs (1). Et c'est la bonté qui rend l'amour présent, qui l'incarne, le manifeste.
Ce n'est certainement pas pour rien que Colossiens 3.12 met la bonté entre la miséricorde et l'humilité. Si elle se veut vraie, sans hypocrisie, elle ne saurait exister que si elle se nourrit de l'une et de l'autre.
Richard Doulière
(1) Romains 5.5
Méditations quotidiennes 2014 Editions CAEF à Grenoble