Le temps de l’avent est le temps de l’attente, mais qu’attendons-nous ? La liturgie nous aide à comprendre que chaque génération, à travers ses épreuves, vit les derniers temps, et nous prépare au retour définitif de Dieu dans nos vies.
Cette semaine débute pour nous, chrétiens, le temps de l’avent, temps d’attente, temps d’espoir, temps de tension vers… Mais, en fait qu’attendons-nous ? Beaucoup, de toute évidence et de manière bien légitime, attendent la fin de la pandémie, à tout le moins la fin des restrictions de toutes sortes, liées à celle-ci. On attend l’ouverture des magasins pour s’y ruer et enfin assouvir la fièvre acheteuse. On souhaite que les stations de ski puissent accueillir les vacanciers. On soupire après les réveillons et donc la possibilité enfin pour les restaurants de servir leurs clients. On se prend à croire qu’un vaccin sera bientôt prêt et que l’on pourra, au plus tôt, reprendre une vie « normale », sans masque, sans gel hydro-alcoolique, sans gestes barrières de toutes sortes, sans injonctions gouvernementales absurdes, sans décompte funèbre des victimes de la Covid-19, sans reportage aussi vains qu’anxiogènes dans les médias donneurs de leçon au bon peuple idiot, sans discours pompeux de scientifiques sans conscience conduisant à la ruine, sans échauffements de tête entre catholiques divisés sur les conduites à tenir, sans… Bref, on attend beaucoup d’un avenir incertain !
« Pauvres fous ! »
« Pauvres fous » semble nous dire Dieu, au travers de ce temps liturgique où nous sommes conviés à lever nos yeux d’abord vers l’attente ultime de la Parousie. Nos attentes ne sont-elles pas singulièrement désolantes au regard de ce que Dieu nous prépare : son retour ! Viens Seigneur Jésus ! Nous proclamons ta mort, ta résurrection et nous attendons… ta venue ! L’attendons-nous vraiment cette venue ultime du Christ en gloire ? Sommes-nous à ce point endormis, telles les vierges folles, sans huile, que nous n’ayons plus le cœur taraudé du désir de voir, « pour de vrai », le retour de Celui que nous prétendons aimer par-dessus toute chose ?
« Pauvres fous » semble nous dire Dieu : je suis déjà venu parmi vous, j’ai marché sur vos chemins, j’ai enseigné les foules, j’ai guéri les malades, annoncé la Bonne nouvelle ; je vous ai réconcilié avec mon Père, par ma Passion et par ma mort, par ma résurrection, je vous ai rouvert le chemin du Ciel, par mon Ascension je suis allé vous préparer une place au sein même de la Trinité bienheureuse. Et vous vous inquiétez encore de tout cela ? Et vous perdez l’espérance ? Et vous perdez patience ?
« Pauvres fous » semble encore nous dire Dieu : chaque jour je veux venir et revenir en chacune de vos âmes. Mon avènement se fait dès que vous ouvrez grandes vos portes ! Chaque jour je peux venir régner chez vous en Roi de gloire, car je frappe au seuil de votre cœur. Je suis avec vous, je vous l’ai promis, jusqu’à la fin des temps… Et vous n’y croyez pas ? Vous pensez que cette promesse est de peu ? Déjà le Royaume des cieux est à l’œuvre, et vous ne le voyez pas ? Vous ne voulez concentrer vos regards que sur le déploiement insensé de l’ivraie, sans admirer le bon grain qui surgit et mûrit ?Le sens profond, pour autant de ce temps, est bien celui de nous avertir, à travers les épreuves, à nous préparer au retour définitif du Maître, et à tout le moins, à son avènement en chacune de nos vies.
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