L'ARC-EN-CIEL DES RACHETES

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Forum Catholique Romain pour l'unité des chrétiens


    "Comment j'ai découvert que j'étais aimée de Dieu"

    Claire
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    Message par Claire Dim 17 Aoû 2014 - 10:04

    CORÉE DU SUD

    "Comment j'ai découvert que j'étais aimée de Dieu"


    CRÉÉ LE 14/08/2014 / MODIFIÉ LE 14/08/2014 À 16H40

    Soeur Yeorim HAN, 38 ans, est membre de la communauté des Soeurs de la charité de Nevers, à Séoul. Son parcours spirituel témoigne combien l’Evangile peut être libérateur au sein d’une société coréenne marquée par le conformisme social et la compétition à outrance. Tiraillée entre la culture coréenne de sa naissance et sa formation à la française, elle vit sa vocation sous le signe de l’humilité.
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    “J’ai été baptisée quand j’avais 11 ans, un an après que ma propre mère a reçu le baptême. Elle s’est convertie la première, et puis a initié toute la famille. Lors d’une passe difficile, elle avait reçu le soutien dont elle avait besoin intérieurement de la part de catholiques. Par ailleurs, elle avait une image très positive de l’Eglise grâce au cardinal Kim, et son implication forte pour une société démocratique. Au début, elle m’a imposé d’aller à la messe, mais, très vite, j’ai beaucoup aimé l’ambiance. Je me souviens avec bonheur de ma première confession, j’étais tellement heureuse. J’avais l’impression de devenir cet homme nouveau dont parle Saint Paul.


    Et puis j’ai vécu mon premier vrai coup dur. J’ai échoué dans mes études. Cet échec fut pour moi une expérience très douloureuse. C’était comme si j’étais tombée du haut d’un immeuble. Mon amour propre était écrasé. J’étais comme vidée de mes forces de vie, et je me traînais lamentablement. J’étais sans motivation, sans but, devenue très pessimiste sur mon avenir.


    Après cela, je suis devenue accompagnatrice de jeunes catéchumènes. Cette responsabilité était le seul plaisir que j’éprouvais à cette époque, car je n’avais plus du tout confiance en moi. C’est seulement à l’Eglise que je ressentais de la joie, car le groupe de jeunes m’aimait. Ma foi n’était pas très profonde, cependant. Mais j’ai alors beaucoup réfléchi à ce que je voulais faire de ma vie. Je n’avais jamais pensé à devenir religieuse, car je croyais que c’était une fuite hors de la réalité.


    À l’été 1997, je suis partie à Paris pour les JMJ, et ce fut une expérience très forte. Des choses très importantes se passèrent en moi. Pendant ces journées, j’ai découvert que Jésus était la source de ma vie. Pendant mon séjour en France, je suis allée passer dix jours à Nevers chez les soeurs de la charité de Nevers, là où Sainte Bernadette a été religieuse. Ce fut un choc, je n’avais jamais vu jusque là de religieuse sans habit ! J’ai beaucoup aimé la façon d’être des soeurs, et aussi le témoignage de Sainte Bernadette.


    De retour des JMJ, j’ai décidé de vivre autrement, d’engager ma vie et mes études de façon différente. Auparavant j’étais passive, très négative. Je me suis à nouveau posé la question de la vie religieuse. Etait-ce le fruit de mon imagination ou un appel de Dieu ? J’ai beaucoup prié et réfléchi.


    Deux ans après, mes études terminées, je suis partie retrouver les soeurs de la Charité de Nevers. J’avais dit à une des soeurs : “En Jésus, je trouve la vérité de mon être, mais je suis pas sûre de moi pour mon avenir.” Cette soeur m’a dit : Si tu veux découvrir Jésus, tu peux venir en France.” C’était l’invitation qu’il me fallait. Car si elle m’avait dit :“Viens te faire religieuse avec nous !”, j’aurais eu bien trop peur de sauter le pas.


    Finalement, je suis restée 6 ans et demi en France. Je suis entrée au noviciat, j’ai fait des études à la Catho. Pendant ce temps, j’ai mûri intérieurement. Au début, je n’avais toujours pas confiance en moi. Je me sentais moche. Je m’enfermais dans mes complexes, je broyais du noir et je me complaisais dans la tristesse. Et puis, petit à petit, j’ai découvert que j’étais aimée de Dieu, et que Dieu m’aime telle que je suis. En fait, je me suis vue dans l’amour du Père, grâce au contact avec Jésus. J’ai expérimenté que cet amour de Dieu était vraiment pour moi. Notre Dieu est vulnérable et se laisse toucher par la blessure des hommes.


    La formation en France m’a fait découvrir Dieu de façon plus large. En Corée, l’image de Dieu est sévère. Certes, c’est un Père qui est amour, mais un père qui nous punit selon nos actes mauvais. Or Dieu pardonne infiniment. Par ailleurs, mon Eglise coréenne est très liée à la culture confucianiste. Elle est très hiérarchique, parfois rigide. L’esprit de collaboration entre les prêtres et les laïcs est moins fort en Corée qu’en France. Là où je travaille, la Caritas Seoul, tous les chefs de service sont des prêtres.


    Je vis de forts tiraillements intérieurs en tant que coréenne baignée de culture française. Mais je dois accepter de trouver un équilibre entre ces deux cultures. Je dois faire attention à ne pas m’enfermer dans la critique, c’est-à-dire à pas être trop française !


    Un jour, un prêtre avec qui je travaille m’a demandé : “Ma soeur, vous me préparez un thé ?” J’ai eu du mal à répondre oui. Ma première réaction, très française, a été de penser : “Mais il a des mains, non ? Il peut le faire lui-même! ” Mais je me suis dit : OK, il est plus âgé que moi... Et après tout, si je peux lui donner de la joie, c’est très bien comme cela. Je vais donc lui préparer un bon thé.”


    http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/comment-j-ai-decouvert-que-j-etais-aimee-de-dieu-14-08-2014-55426_16.php

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