FRANÇOIS HOLLANDE AU SECOURS DE LA MARTYRE PAKISTANAISE
Le président français, François Hollande, a engagé ce vendredi une démarche auprès du président pakistanais plaidant pour la grâce d’Asia Bibi, cette chrétienne pakistanaise condamnée à mort par pendaison pour blasphème, alors qu’elle clame son innocence.
<iframe frameborder="0" width="480" height="270" src="https://www.dailymotion.com/embed/video/x2aqa4c" allowfullscreen></iframe>Une réaction qui était éminemment attendue. Dans son discours de clôture de la remise du prix de la Fondation Chirac*, François Hollande a annoncé engager une initiative auprès de son homologue pakistanais, Mamnoon Hussain, pour la grâce d'Asia Bibi. Alors qu’il évoquait le rôle de «la France qui a accueilli pendant un temps les opprimés, ceux qui se battaient pour leurs convictions» en Tunisie, il a estimé que la France devait «rester fidèle à cette tradition de l’asile, de l’accueil, du soutien aux militants de la démocratie et des libertés». «C’est la raison pour laquelle la France accueille aussi les Chrétiens d’Irak», a-t-il embrayé. «Et c’est la raison pour laquelle (…) j’engage aujourd’hui une démarche auprès du président pakistanais pour la grâce d’Asia Bibi», a-t-il conclu, ne développant pas plus son action.
Toujours est-il que ce soutien officiel de la France –et celui d’autres Nations-, était plus qu’espéré par les défenseurs de cette opprimée. Condamnée en première instance (en novembre 2010), puis en appel (le mois dernier) à la peine capitale pour blasphème, cette Pakistanaise de 47 ans a jusqu’au 30 novembre (et non jusqu'au 4 décembre comme initialement annoncé) pour former un ultime recours –un procédure longue et coûteuse. Mais ses soutiens, à commencer par la journaliste française Anne-Isabelle Tollet, s’accordent à dire que sa plus grande chance d’être sauvée serait une grâce présidentielle –qu’elle a officiellement demandée jeudi. Aussi se mobilisent-ils depuis des semaines –au moins- pour interpeller les dirigeants sur cette question sensible.
UNE RÉSOLUTION VOTÉE AU PARLEMENT EUROPÉEN JEUDI PROCHAIN
«Sa seule chance est que la communauté internationale fasse pression» sur le Pakistan, avait ainsi plaidé auprès de Paris Match la journaliste qui a coécrit avec la prisonnière «Blasphème» (Oh ! Editions, 2011). Mais malheureusement, celle-ci reste timide pour le moment. Du moins le restait-elle, car c’est en cela que la déclaration de François Hollande est majeure.
Jusqu’à maintenant, en France, seules les anciennes ministres et députées européennes Rachida Dati et Michèle Alliot-Marie (que Paris Match a interviewées : les entretiens seront publiés ce week-end et la semaine prochaine), et le maire de Paris, Anne Hidalgo, s’étaient publiquement prononcées en faveur de la Pakistanaise. Les deux premières en publiant une tribune dans les colonnes du «Journal du dimanche» la semaine dernière et en lançant une initiative au Parlement européen (qui sera donc détaillée ultérieurement). La résolution qu’elles ont initiée sera votée jeudi prochain par le Parlement Européen. La veille, les eurodéputées organisent, avec Anne-Isabelle Tollet, une conférence de presse mercredi à Strasbourg.
«Merci @fhollande d'avoir entendu notre appel après l'annonce d'une démarche engagée auprès du Président pakistanais pour sauver Asia Bibi», n’a d’ailleurs pas manqué de se réjouir Rachida Dati sur Twitter ce vendredi.
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