L'ARC-EN-CIEL DES RACHETES

Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
L'ARC-EN-CIEL DES RACHETES

Forum Catholique Romain pour l'unité des chrétiens

Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

    Pape François : l’Europe et le peuplier

    Claire
    Claire
    Admin


    Messages : 13454
    Date d'inscription : 19/07/2009
    Age : 73
    Localisation : NORD

    Pape François : l’Europe et le peuplier Empty Pape François : l’Europe et le peuplier

    Message par Claire Jeu 27 Nov 2014 - 9:59

    Pape François : l’Europe et le peuplier


    Des racines, un tronc, des branches… À Strasbourg, le Pape a utilisé l’image de l’arbre pour réveiller le vieux continent européen. Analyse.



    Pape François : l’Europe et le peuplier 0
    ELISABETH DE BAUDOÜIN 

    26.11.2014
    Pape François : l’Europe et le peuplier Topic

    AP Photo/Patrick Hertzog


    L’image du peuplier, empruntée par le pape François à un poète italien du XXesiècle, restera comme l’une des icônes de son passage à Strasbourg, le 25 novembre. Non pas que le Pape du nouveau monde ait donné pour emblème au vieux continent cet arbre des régions tempérées et froides de l’hémisphère nord, « avec ses branches élevées vers le ciel et agitées par le vent, son tronc solide et ferme, ainsi que ses racines profondes qui s’enfoncent dans la terre ». Mais il a appelé les citoyens européens à « penser l’Europe à la lumière de cette image ». Une triple image, calquée sur les trois temps – passé, présent et futur – auxquels le pape argentin a conjugué l’Europe (cf. ce qu’il a écrit sur le livre d’or du Parlement européen). Le Pasteur de l’Église universelle s’en est servi pour rendre l’espérance à une Europe découragée et fatiguée.


    Les racines de l’Europe


    Elles ont la part belle dans les deux discours de François. C’est un peu la surprise, de la part du « pape social » de Lampedusa et des favelas de Buenos Aires, que l'on attendait surtout sur le travail, la crise économique, la pauvreté et l’immigration. François n’a pas eu peur de le rappeler : si les racines de l’Europe ne sont pas seulement chrétiennes – il faut leur ajouter les sources de la Grèce et de Rome, les fonds celtes, germaniques et slaves – une histoire bimillénaire lie l’Europe et le christianisme, et celui-ci a « profondément pétri la pensée européenne » (cf. son discours au Parlement). Le Pape l’a rappelé aussi : c’est au christianisme que l’on doit la conception occidentale de l’homme : celle de personne, dotée de dignité et de transcendance, qui a des droits mais aussi des devoirs, et qui ne peut se comprendre qu’en relation avec les autres (le« nous-tous » du discours au Parlement).

    Or, a-t-il expliqué – et c’est là où resurgit l’image de l’arbre – « si les racines se perdent, lentement, le tronc se vide et meurt et les branches, autrefois vigoureuses et droites, se plient vers la terre et tombent ». On l’a compris, et d’ailleurs le Pape a mis plusieurs fois les points sur les i : pour vivre son présent et marcher vers l’avenir, l’Europe doit s’appuyer sur son passé. « Il faut le maintenir vivant par l’exercice quotidien de la mémoire. »
     

    Le tronc du vieux continent


    C’est son patrimoine. Son « immense patrimoine humain, artistique, technique, social, politique, économique et religieux », a tenu à souligner François. L’Europe est une grande mère un peu fatiguée et pessimiste, a-t-il regretté, mais elle est riche ! Riche d’un héritage accumulé au fil des siècles, « grâce à l’action généreuse d’hommes et de femmes – dont certains sont considérés comme saints par l’Église – qui se sont dépensés pour développer le continent », dans tous les domaines (face aux députés européens, François a parlé de « la beauté de nos villes et plus encore de celles des multiples œuvres de charité et d’édification commune qui parsèment le continent »).

    Le tronc droit et solide comme celui du peuplier que ces hommes nous ont laissé est un gage d’espérance pour la vieille Europe, lit-on entre les lignes. Que vont faire les héritiers de ce patrimoine, s’est demandé le Pape ? En rejeter la partie chrétienne, comme danger pour la laïcité ou pour l’indépendance des institutions ? Le considérer comme « un simple héritage de musée du passé » ? Ou bien s’en servir pour « inspirer la culture et ouvrir ses trésors à l’humanité entière » ? À la première question, François a répondu : « Une Europe capable de mettre à profit son [patrimoine religieux] peut être plus facilement immunisée contre les nombreux extrémismes qui déferlent dans le monde d’aujourd’hui ». 

    Dans le contexte actuel, cette réponse est à prendre au sérieux. Quant aux deux autres questions, elles sont ouvertes.


    Restent les branches élevées vers le ciel et agitées par le vent


     Ces branches d’un présent incertain et d’un avenir obscurci par la crise et les conflits, qui ont besoin de sève pour ne pas « plier vers la terre et tomber ». Quelle est cette sève vitale dont l’Europe a besoin, pour « vivre le présent dans l’espérance et regarder le futur avec confiance » ? La sève du peuplier européen, c’est son âme, a expliqué le Pasteur de l’Église universelle. Une« bonne âme », mélange d’« humanisme centré sur le respect et la dignité de la personne », qu’elle a su exporter hors de ses frontières, de « tension vers un idéal qui l’a rendue grande », d’« esprit d’entreprise et de curiosité », de « soif de vérité », cette « sève vitale », que l’Europe a su « communiquer au monde avec passion ». Citant un auteur anonyme du IIe siècle, le Pape a osé affirmer, face à des parlementaires de toutes tendances, que l’âme de cette âme, c’est le christianisme : « Les chrétiens représentent dans le monde ce qu’est l’âme dans le corps. Et le rôle de l’âme, c’est de soutenir le corps ». Il n’a pas eu peur non plus de les exhorter à « travailler pour que l’Europe retrouve sa bonne âme ». Et si là résidait la clef du présent et de l’avenir du continent européen ?

    http://www.aleteia.org/fr/international/article/analyse-pape-francois-leurope-et-le-peuplier-5830851652747264?page=2Pape François : l’Europe et le peuplier Lg.php?ckmode=9&cb=e421efd698&loc=http%3a%2f%2fwww.aleteia.org%2ffr%2finternational%2farticle%2fanalyse-pape-francois-leurope-et-le-peuplier-5830851652747264%3fpage%3d2&referer=http%3a%2f%2fwww.aleteia
    Anonymous
    Invité
    Invité


    Pape François : l’Europe et le peuplier Empty Re: Pape François : l’Europe et le peuplier

    Message par Invité Jeu 27 Nov 2014 - 14:52

    LE PAPE À STRASBOURG, ENTRE POLÉMIQUES ET PROGRAMME DE DOCTRINE SOCIALE

    le pape François au parlement européen à Strasbourg, le 25 novembre 2014

    Abonnez-vous à IHSnews.

    Hier se déroulait donc la visite éclair du Saint Père aux institutions européennes. Si certains n’ont pu s’empêcher de polémiquer sur le non-arrêt à la cathédrale qui, comme l’a lui-même expliqué le Pape aurait été considéré comme un voyage en France qui aurait empêché le grand voyage apostolique qu’il prévoit de faire en 2015; si d’autres perdent leur temps à essayer de savoir qui a écrit les discours du Pape, s’attachant ainsi à tout sauf au fond des discours, si d’autres enfin se sont répandus en tweets ahurissants surtout lorsqu’ils proviennent de prétendus journalistes catholiques et soit disant vaticanistes, il est préférable de s’attacher à ce qui a été dit lors de ces deux discours.

    Des racines chrétiennes de l’Europe aux problèmes liés à la montée de l’islamisme radical que l’Europe ne pourra contrer si elle oublie d’où elle vient, de la défense de la vie de son principe jusqu’à son terme, à la protection de la création dont nous ne sommes que dépositaires et non propriétaires, le Pape a réussi à faire un tour complet des sujets débattus de nos jours. Ce Pape que certains accusent de brader la doctrine ou de faire dans la démagogie a remis Dieu au centre des préoccupations européennes. Loin des discours light, le Saint Père a rappelé qu’il n’existe pas de dignité humaine sans transcendance, que prétendre le contraire serait totalement illusoire mais aussi inefficace.

    Dans un discours somme toute relativement concis et pourtant extrêmement riche, le Pape François a pratiquement répondu à toutes les attaques formulées à l’encontre du catholicisme en les retournant et en montrant que loin d’être une menace, le catholicisme était au contraire le point d’ancrage qui permettrait à l’Europe d’accomplir sa mission. Sans cette reconnaissance de son identité profonde, l’Europe ne peut en effet répondre aux problématiques méditerranéennes, sans retour à la doctrine sociale et à une écologie humaine, nulle réponse aux conséquences dramatiques de la crise économique ne peut-être envisagée. Sans ouverture à la transcendance de la vie, nul avenir pour l’Europe vieillissante et moribonde.

    Véritable ligne politique, ce mini corpus de discours donne la direction à suivre, non seulement pour que l’Europe se réveille, mais aussi à chaque chrétien pour avancer dans ce monde en pleine mutation. Si les catholiques tentent de suivre tant bien que mal la doctrine sociale de l’Eglise, la vitesse à laquelle les mutations arrivent dans le monde économique, mais aussi professionnel, font que bien souvent si les principes sont toujours bons, les exemples censés éclairés les fidèles ne sont plus adaptés au monde d’aujourd’hui et encore moins à la société qui approche. Ces deux discours ne s’adressent donc pas qu’aux responsables européens, ils replacent également le chrétien dans la société actuelle, lui redonnant une ligne à suivre. Tant sur le plan économique que sur l’identité chrétienne, le Pape a dressé un programme de vie pour les chrétiens au coeur de la Cité. En abordant l’ensemble des domaines et en répondant indirectement aux attaques, le Saint Père a montré que si les chrétiens ne pouvaient admettre un certain nombre de choses, il était possible d’agir au quotidien dans le monde et ce à tous les niveaux.

    Les personnes « bien placées et bien renseignées » annonçaient un discours centré sur l’extrémisme et l’économie, le Pape a exposé un traité de vie chrétienne en Europe. Il n’a pas construit un programme contre la finance ou contre l’Islam, il a exposé ce que devait être un chrétien pour accomplir ce que Dieu attend de lui. Rejetant ainsi la tendance à construire son identité en opposition à quelque chose, ce qui est un réflexe naturel dans une période mouvementée comme l’est la nôtre, le Pape a simplement dressé un portrait robot de ce que doit être la chrétienté au XXIè siècle, de la plus petite cellule, une et indissoluble, qu’est la famille, à la plus grande, hétéroclite et parfois instable, qu’est l’Europe. Ce programme est exigeant car il nécessite de se remettre soi-même en question dans notre approche de la vie au sein de la Cité plutôt que de se focaliser sans cesse sur les problèmes que nous apporte l’autre. Il nous oblige à prendre conscience de notre nécessaire conversion avant de reprocher l’absence de conversion chez l’autre.

    De ce programme, certains occulteront totalement le rapport à la transcendance pour s’attacher à tel ou tel point. Certains médias l’ont déjà fait ainsi que certains catholiques. C’est dommage car c’est se priver d’un réel programme de politique chrétienne.

    P. JM. Robinne

      La date/heure actuelle est Jeu 2 Mai 2024 - 9:13