par Invité Lun 30 Mar 2015 - 11:17
Le Scapulaire qui sauva deux vies
Le soldat hollandais A. M. W... raconte ainsi l'aventure qui lui est arrivée en Hollande, vers la fin de la seconde guerre mondiale :
« Mon bataillon appartenait à la brigade de chars "Irene". Un soir, au cours d'une offensive nous campions à côté d'une ferme près de Nimègue. A proximité de la maison se trouve une vieille pompe en bois, offrant aux soldats la rare opportunité de faire un peu de toilette après des heures de combat dans la poussière. Je ne suis pas le dernier à en profiter. Enlevant ma veste, je suspends mon Scapulaire à la pompe tandis que je me lave. Une heure après, nous recevons l'ordre d'aller occuper une tranchée située trois kilomètres plus loin. Parvenus à cet endroit, nous nous installons au fond de ce fossé et nous préparons à prendre un repos mérité. En déboutonnant mon col de chemise, je m'aperçois avec horreur que je n'ai plus mon Scapulaire. C'était un cadeau de ma mère, qui m'avait vivement recommandé de le porter toujours. Je l'avais eu sur moi pendant toute la guerre, et c'est maintenant, à l'heure où nous approchions de la fosse aux lions, que je le perdais ! Il était impensable que j'aille le chercher : c'était trop dangereux. Je m'efforce donc de ne plus y penser, et je m'étends sur mon lit improvisé. Mais j'ai beau me tourner et me retourner en tous sens, je ne parviens pas à m'endormir. Autour de moi, mes camarades dorment à poings fermés, malgré les obus qui, de temps en temps, tombent tout près de nous. Finalement, mû par le désir irrésistible de retrouver mon Scapulaire, je me hisse sans bruit hors de la tranchée. Ce n'est pas sans grandes difficultés que je m'efforce de retrouver, dans l'obscurité la plus épaisse, le chemin parcouru la veille. Mais j'y parviens avec l'aide de Marie, ma bonne Étoile, et en peu de temps je reconnais la ferme. Parvenu à la pompe, je tâtonne pour retrouver mon précieux Scapulaire. Mais rien ! Il est introuvable. Au moment où je me dispose à craquer une allumette, j'entends soudain à quelque distance une violente explosion. Q,ue se passe-t-il ? Est-ce le signal d'une attaque ennemie ? Je reviens en courant vers la tranchée. J'y trouve des soldats du Génie, remuant fébrilement des monceaux de gravats et de fil barbelé. Juste à l'endroit où mes compagnons s'étaient endormis, on ne voyait plus qu'un énorme cratère béant: Avant de quitter cette tranchée, l'ennemi y avait placé une bombe à retardement, qui avait fait explosion pendant mon absence. Aucun des dormeurs n'avait survécu ; si je n'avais pas été chercher mon Scapulaire, j'aurais été moi aussi enseveli sous les décombres !...
Au matin, je me rends au ravitaillement et, à ma grande surprise, je vois s'avancer vers moi un des camarades de ma section. Lui aussi est ébahi : « Je pensais que tu étais dans la tranchée ! » Je lui réponds : « Et toi, comment n'as-tu pas été enterré sous les gravats ? » Mon compagnon m'explique : `J'étais couché dans la tranchée quand, au moment de m'endormir, j'ai voulu te voir. Mais pas moyen de te trouver. Alors que je passais devant le caporal, il m'a vu debout et m'a demandé d'aller lui chercher une bouteille d'eau au magasin. Pendant que j'y allais, la bombe a explosé. Je l'ai vraiment échappé belle ! - Moi aussi ; mais pourquoi donc voulais-tu me voir à une heure pareille ? - C'était pour te rendre ceci !" Et il me montra mon Scapulaire, qu'il avait décroché de la pompe la veille au soir. . . »
Jésus-Marie.com