"On voit dans d’autres légendes des oiseaux accompagner par leur chant les hymnes des saints. Une sauterelle, sur un ordre de saint François d’Assise, entonne un cantique aussi doux que celui de cet oiseau bleu qui répétait sur la terre les concerts qu’il avait entendus dans le ciel.
Non contents d’associer leur voix aux hymnes des mystiques, les animaux pratiquent comme eux les œuvres de l’ascétisme le plus pur, et le jour du vendredi saint les oiseaux jeûnent jusqu’au lever des premières étoiles. Les bœufs et les chevaux s’agenouillent devant les reliques. Des abeilles, trouvant une hostie dans le jardin d’un monastère, lui rendent leurs hommages et la portent respectueusement dans leur ruche."
Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 4
Si vous avez d'autres exemples de bêtes qui honorent le Seigneur, n'hésitez pas à nous les faire connaître.
Par RV. dans Textes religieux le 3 Novembre 2005 à 00:00
Un jour, saint Antoine de Padoue (1195-1231) fait un sermon sur la présence réelle de Jésus dans l'eucharistie.
Un juif nommé Zacharie le Gaillard l'interrompt en s'écriant :
-"Je n'y crois pas ! Je voudrais voir !"
Saint Antoine de Padoue le regarde alors calmement et lui demande la chose suivante : -"Si ta mule se prosterne devant l'eucharistie, croiras-tu ?"
Zacharie lui répond : -"Pour sûr !"Avec malice, il ajoute même ceci : -"Pendant deux jours, je ne donnerai rien à manger à ma mule. Le troisième, je l'amènerai ici sur le champ de foire. On mettra d'un côté de l'avoine fraîche, et de l'autre tu lui présenteras l'hostie. Si elle refuse son avoine et s'agenouille devant l'hostie, je croirai".
Saint Antoine lui répond alors : -"Marché conclu. Toutefois, que l'on sache ceci : si la mule ne s'agenouille pas, ce sera à cause de mes péchés".
Ce défi surprenant fait très vite le tour de la ville, et dès lors qu'ils sont mis au courant, les gens attendent avec beaucoup d'impatience de voir ce qui va se passer.
Le jour en question, tous les magasins de la ville sont fermés et les rues sont désertes. Tout le monde s'est donné rendez-vous au champ de foire. Zacharie apparaît alors, tirant sa mule qui a jeûné.
Un valet prépare l'avoine et, tout à coup, une procession venue de l'Eglise s'avance vers Zacharie. Saint Antoine marche à l'arrière en portant le Saint Sacrement. Lorsque le célèbre saint arrive à la hauteur de Zacharie, ce dernier place sa mule exactement entre l'avoine et l'hostie, et la lâche. On n'entend pas une mouche voler. Tous les regards sont braqués sur l'animal. Que va-t-il se passer ? Que va faire la mule ?
Et bien figurez-vous que la bête n'hésite pas. Sans même regarder l'avoine, elle s'avance vers l'hostie, s'arrête à distance respectueuse, s'agenouille devant l'ostensoir et s'immobilise dans une sorte d'adoration, ses grands yeux noirs fixés sur l'hostie !
Zacharie tombe alors à genoux auprès d'elle et se frappe à grands coups de poitrine tandis que la foule, avec une très grande ferveur, entonne le Magnificat.
Avouez que cette histoire est assez extraordinaire, non ?
A celles et ceux qui pensent que ce récit a été "inventé", je signale qu'à l'église Saint Pierre le Guillard (à Bourges), on peut voir un bloc de pierre et un tableau du XIVème siècle qui conservent l'image d'une mule agenouillée (ce qui nous laisse fortement penser que cette histoire s'est passée en France).
Bien entendu, la foi compte beaucoup, dans ce domaine, et on ne peut forcer personne à croire. Toutefois, on peut se dire aussi que si une simple mule a été capable de "sentir" la présence de Dieu dans le Saint Sacrement, alors les êtres humains doivent être capables d'en faire autant !