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    L’autobiographie secrète sur Padre Pio

    Claire
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    L’autobiographie secrète sur Padre Pio Empty L’autobiographie secrète sur Padre Pio

    Message par Claire Dim 14 Mar 2010 - 18:23

    .Les Editions du Parvis viennent de publier un document extraordinaire qui fait mieux connaître saint Pio de Pietrelcina : Enquête sur Padre Pio:
    L’autobiographie secrète, écrite par le Père Francesco Castelli1, à partir de ses recherches faites dans les Archives de l’ex Saint-Office.

    Ce livre relate l’enquête secrète que fit Mgr Carlo Raffaello Rossi. Envoyé le 14 juin 1921 au Couvent de San Giovani Rotondo par le Saint Office comme visiteur apostolique, il imposa à tous, sous serment, de dire la vérité et
    de garder le secret au sujet de cette enquête, afin de clarifier la situation controversée sur le religieux stigmatisé.
    C’est comme un film qui se déroule sous nos yeux, témoins d’une semaine de vie du Père. Ce que ses confrères ne sauraient exprimer, c’est Padre Pio qui le raconte, la main sur l’Evangile, grâce aux réponses faites aux 142 questions de Mgr Rossi, réponses détaillées au sujet de ses dons charismatiques, de sa santé, de ses goûts ou de ses amitiés.
    Par Yves Chiron

    Sur Padre Pio, béatifié par Jean Paul II en 1999 puis canonisé en 2002, on croyait tout savoir, ou presque. Ses rares écrits ont été édités depuis longtemps ainsi que le principal de sa correspondance. Les documents déjà publiés ont été nombreux et importants, en particulier les rapports médicaux sur les stigmates de la Passion du Christ qu’il a portés pendant exactement 50 années.

    Une pleine liberté attendue

    Tout le monde sait qu’en 1923, en 1931 puis encore en 1961, le Saint-Office a pris des mesures sévères à l’encontre du Padre Pio. Ce n’est qu’en 1964 que le même Saint-Office, par la voix du cardinal Ottaviani, communiquera la volonté de Paul VI (élu un an auparavant) que «Padre Pio puisse exercer son ministère en pleine liberté».
    L’abbé Castelli a trouvé et publie les résultats de l’enquête canonique que le Saint-Office a fait mener en 1921. Elle avait été confiée à Mgr Raffaello Carlo Rossi, nouvellement nommé évêque de Volterra. Cette personnalité éminente et sage – il sera créé cardinal et son procès de béatification est en cours – procéda avec rigueur.
    La visite canonique du couvent de San Giovanni Rotondo où résidait Padre Pio dura une semaine, du 14, au 20 juin 1921. En 24 «sessions», le visiteur canonique interrogea, sous serment, Padre Pio (à six reprises), le supérieur du couvent; d’autres religieux et des prêtres du village. Il recueillit des documents. Et il examina lui-même les stigmates de Padre Pio.
    Le rapport de Mgr Rossi contient un «portrait moral religieux de Padre Pio», une relation des faits extraordinaires survenus (bilocation, parfums, stigmates, intense chaleur jusqu’à 48°C), le texte intégral des dépositions recueillies, le compte-rendu de l’examen des stigmates. Et aussi, en appendice, des lettres du père Benedetto da San Marco in Lamis adressées à Padre Pio entre 1913 et 1921.
    A tous ces documents qu’il publie intégralement, Francesco Castelli ajoute un autre texte important, trouvé aussi dans les archives de l’ex-Saint-Office: la «Cronistoria di Padre Pio» rédigée par le Père Benedetto en 1919. Le directeur spirituel de Padre Pio y avait relevé, en trente-huit points, souvent très brefs, les faits saillants de la vie de Padre Pio, de sa naissance à la stigmatisation.

    Comme le remarque Vittorio Messori dans la préface qu’il a accordée à l’ouvrage, le long rapport de Mgr Rossi aboutit à des conclusions positives:
    «Le jugement final sur la personne de Padre Pio est largement positif. En particulier, l’évêque enquêteur est le premier haut représentant d’une Congrégation romaine à procéder à un examen théologique précis des stigmates, concluant pleinement en faveur de leur authenticité et, donc, de leur provenance divine. (…) Les stigmates du religieux sont non seulement réels, mais manifestent une personnalité équilibrée tant du point de vue psychologique que spirituel.»

    Des voix hostiles

    Pourquoi un rapport aussi favorable, rédigé en 1921, a-t-il pu aboutir à des sanctions si sévères trois ans plus tard ? C’est que d’autres voix, hostiles, se sont fait entendre et ont influencé non seulement le Saint-Office mais aussi le pape Pie XI lui-même. Il y a l’évêque de Manfredonia, Mgr Gagliardi, qui a multiplié les accusations qui s’avéreront totalement infondées et l’évêque sera contraint de démissionner, en 1929, pour d’autres affaires.
    Il y a aussi les «dénonciations» du Père Gemelli; un franciscain (docteur en médecine et psychologue) fort estimé de Pie XI, qui après avoir rencontré Padre Pio pendant quelques minutes, sans avoir pu examiner les stigmates, avait conclu à un phénomène d’autosuggestion.
    S’il ne fallait retenir qu’une chose des documents qui sont publiés par l’abbé Castelli, on pourrait relever cette confidence faite par le Padre Pio lors de son premier interrogatoire par Mgr Rossi: le 20 septembre 1918, alors qu’il méditait après la messe sur les douleurs du Christ et qu’il lui demandait ce qu’il pouvait faire pour Lui, il entendit une voix qui lui dit: «T’associer à ma Passion» et il reçut les stigmates du Christ.
    L’expression est forte. Elle ne signifie pas que Padre Pio a revécu la Passion du Christ, mais qu’il a participé, jusque dans sa chair, aux souffrances du Christ pour le salut des hommes.

    L’Homme Nouveau,
    N° 1446, du 23 mai 2009

    Note:

    1. Publié sous le titre Padre Pio sotto inchiesta: L’“autobiografia” secreta. Le Père Francesco Castelli contribue comme historien à la postulation pour la cause de béatification du pape Jean Paul II. Il enseigne l’histoire moderne et contemporaine de l’Eglise à l’Institut des Sciences morales et religieuses «Romano Guardini» de Tarante. Il est directeur des Archives historiques du diocèse de Tarante et collabore à plusieurs journaux..

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