Massoud n'avait pas obtenu d'aide directe de la France
(AFP) - Francophone et francophile, l'opposant afghan Ahmed Shah Massoud n'avait pas, lors de sa visite à Paris en avril dernier au cours d'un périple européen, obtenu d'aide directe de la France.
Ce fils d'un colonel de la Cour de l'ancien roi Zaher Shah, citait, selon un journaliste de l'AFP l'ayant rencontré à plusieurs reprises, plus de trente ans après les noms de ses professeurs du lycée français de Kaboul et rêvait de venir à Paris.
Cet amoureux de la culture française, qui lisait Victor Hugo dans le maquis, n'avait pas, comme le souhaitaient ses partisans français, été reçu par le président Jacques Chirac ou le Premier ministre Lionel Jospin.
A Paris, où il avait été reçu par le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, il avait demandé à l'Occident, et en particulier à la France, des "pressions fortes" sur le Pakistan pour faire cesser "l'ingérence" pakistanaise dans son pays.
Les dirigeants français avaient, de fait, mis l'accent sur l'aide humanitaire fournie au réduit du nord de l'Afghanistan contrôlé par le "Lion du Panchir".
Le ministre des Affaires européennes, Pierre Moscovici, avait indiqué que le gouvernement français avait "décidé d'augmenter substantiellement son aide humanitaire. Plus de trente millions de francs ont été mis en place depuis le début de l'année", avait-il dit.
Le ministre de la Coopération, Charles Josselin, avait déclaré que la France avait "augmenté substantiellement ses crédits d'aide" par le biais des programmes des Nations-Unies et des Organisations non gouvernementales (ONG).
Interpellé à l'Assemblée après la visite de Massoud, M. Josselin avait indiqué: "C'est évident, il faut travailler à une solution politique. Tous les moyens sont utilisés, y compris l'influence des pays, dont le Pakistan, qui ont des relations privilégiées avec l'Afghanistan".
Le ministre français n'avait pas précisé les moyens employés pour faire pression sur le Pakistan, client important de la France dans le domaine de l'armement.
Ahmed Shah Massoud, à l'issue de son séjour dans la capitale française, s'était borné à déclarer: "J'espère qu'il y aura des changements dans l'attitude de l'Occident et que l'Occident se trouvera dans l'obligation de nous venir en aide. Cependant, je crains que cette aide parvienne à un moment qui sera trop tard", avait-il ajouté.
Hélène Surgères, membre du Comité Solidarité Afghanistan, qui s'était entretenue avec lui lors de sa visite en France, a indiqué à l'AFP que "Massoud n'avait rien demandé de précis à la France. Il s'est contenté de demander: qu'est-ce que la France peut faire pour nous venir en aide ? Je peux vous dire, a ajouté Mme Surgères, qu'à Paris il n'a rien obtenu".
Massoud, interrogé à la fin de son séjour à Paris sur le fait de savoir s'il souhaitait recevoir une aide militaire occidentale, et notamment française, avait éludé, se bornant à répondre: "Cela dépend de la décision des dirigeants et des présidents européens. Veulent-ils défendre la cause du peuple afghan ou se contenter de déclarations ?".
Au lendemain de sa mort, plusieurs responsables politiques français ont déploré la passivité occidentale vis-à-vis de l'opposant aux taliban au pouvoir à Kaboul.
Le président de l'UDF (centriste) François Bayrou a déclaré que la mort du commandant Massoud "devrait être un remords pour l'Occident" et demandé que l'on songe enfin à aider les siens", alors que le président de Démocratie libérale (droite), Alain Madelin, a assuré que "les démocraties auraient du aider Massoud".
Commentaire :
Mrs Josselin et Moscovici devraient avoir honte de se trouver ce type d'excuses : pas un seul centime français n'a été envoyé dans les zones libres commandées par Massoud. Des milliers de réfugiés s'entassent depuis plus de deux ans dans la vallée du Panjshir, et dans le Nord de l'Afghanistan, ils n'ont jamais reçu le moindre soutien. Tous nos chers ministres si prompts à se montrer à la télévision n'ont jamais cru bon d'aller se rendre compte par eux-mêmes de la situation dramatique dans laquelle de débat la population des zones libres.
L'ONU a attendu le printemps dernier pour ouvrir deux aires pour les réfugiés, des endroits où on ne parquerait même pas des animaux en France ou ailleurs.
Nous sommes fatigués et écoeurés de ces positions qui démontrent la lâcheté de notre gouvernement.
Les fonctionnaires du Quai d'Orsay ont tenu, par tous les moyens à leur disposition, à être les premiers à annoncer la mort du Commandant Massoud. Leurs conseillers sont en poste à Douchanbé depuis l'attentat, et attendaient comme des charognards de pouvoir lancer la nouvelle.
De la même façon, des conseillers de ce même gouvernement, préconisent en ce moment même de laisser tomber la résistance afghane. Ils se démènent tous azimuts pour que le Pakistan soit reconnu comme le seul interlocuteur valable. Le lobby militaire franco-pakistanais continue à avancer ses pions, alors que le Pakistan est responsable du malheur des Afghans.
Tous ces pervers de la politique continuent leur oeuvre destructrice, et ils ne veulent même pas demander pardon !!!
Tous les membres du Collectif prêchent dans le désert depuis des années, les télés et les radios ne nous donnent pas la parole, pas plus aujourd'hui qu'hier, les résistants ont perdu leur leader, le peuple afghan fuit en masse le pays, l'Afghanistan est programmé pour l'anéantissement final, et nos politiques continuent de soutenir le Pakistan.
Qu'ils fassent trés attention, un jour, l'histoire et les institutions internationales pourraient bien les traîner, eux aussi en justice pour association avec des terroristes, le Pakistan, l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis et les condamner pour le génocide du peuple afghan.