France : guéri par l'intercession du P. Popieluszko
Le procès "sur le miracle" s'ouvre demain à Créteil
Rome, 19 septembre 2014 (Zenit.org) Milena Kindziuk
François est un Français de 56 ans. Atteint d’une très grave forme de leucémie, il était en fin de vie. Sa femme, durant son agonie, était déjà en train de choisir son cercueil et d’organiser les funérailles. Mais un miracle arrive : l’homme guérit subitement par l’intercession du martyr polonais, le bienheureux P. Jerzy Popielszko. C’est grâce à cette guérison miraculeuse que le 20 septembre, à Créteil, près de Paris, commencera le procès sur le "miracle", en vue de la canonisation de l’ « aumônier de Solidarnosc ».
Le prof. Jozef Naumowicz de l’Université catholique de Varsovie, notaire au procès, a annoncé qu’il écouterait les témoins en France: « Cela signifie – a-t-il expliqué – que tout le procès aura lieu dans le diocèse français puis, si la congrégation vaticane pour les Causes des Saints, après une autre enquête minutieuse, devait confirmer le miracle, le martyr polonais serait alors proclamé saint ».
François tomba malade en 2001. Les médecins lui diagnostiquèrent une « forme atypique de leucémie myéloïde chronique » et dès le début ces derniers lui avaient donné peu de chance de guérison. Le diagnostic fut un choc pour lui qui, encore très jeune, avait un bon travail, une femme et trois enfants en pleine adolescence.
François voulait vivre et pour se soigner il fit appel aux meilleurs hématologues et professeurs de renommée mondiale. Ses longues hospitalisations freinèrent un peu l’avancée de la maladie, mais malgré la chimiothérapie et l’usage abondant de médicaments, l’homme ne guérissait pas.
Au bout de dix ans de soins de plus en plus lourds, son corps finit par se rendre complètement et François tomba dans le coma. On le transporta dans l’unité chargée des soins palliatifs pour les patients en phase terminale. Les médecins n’avaient plus d’espoir, tous les traitements avaient été essayés.
Il était dans le coma et sa femme veillait sur lui. Elle fit en sorte que son époux reçoive le sacrement des malades: tous les deux sont croyants, formés spirituellement au sein de la communauté du Chemin Neuf.
Les médecins ont dit à la femme que son mari était en fin de vie et ils lui ont suggéré de s’occuper au plus vite des formalités pour les obsèques.
« J’avais choisi un cercueil en bois de chêne – a raconté sa femme – car François aimait beaucoup les chênes. A la maison j’ai commencé à mettre de l’ordre dans les affaires, j’ai déchiré toutes les lettres que je lui avais jadis écrites. Je pensais : « de toute façon il n’aura plus la possibilité de les lire ». En même temps, je me sentais en paix. Je n’ai pas pleuré, et n’ai pas paniqué ».
Mais pour François il y eut un tournant grâce à une religieuse polonaise, soeur Rozalia Michalitka, de la Congrégation de Saint-Michel Archange, engagée dans la pastorale pour les malades à l’hôpital de Créteil. C’est elle qui avait apporté la communion à la femme de François.
Cette histoire croise aussi celle d'un prêtre français, Bernard, 65 ans, tout juste ordonné après être resté plus de 40 ans sans fréquenter l’Eglise. Au cours de sa vie, Bernard s’était marié et avait divorcé deux fois. Après une conversion profonde en 2003, il était ensuite entré au séminaire pour être ordonné prêtre en avril 2012. En juillet de la même année, le prêtre se rendit en Pologne et là, il se rendit sur la tombe du bienheureux Jerzy Popieluszko, à Varsovie. Il fut très profondément touché par le témoignage de ce prêtre polonais martyr du communisme. Sur sa tombe, il découvrit que Popieluszko était né le même jour, le même mois et la même année que lui: 14 septembre 1947. Dès lors, il porta toujours sur lui des photos et des reliques du Bienheureux.
Tant Sœur Rozalia et le père Bernard se souviennent bien de ce vendredi 14 septembre 2012: « Comme si c’était aujourd’hui ! », disent-ils. Selon les prévisions des médecins, ce jour devait être le dernier pour François. Sœur Rozalia avait invité la femme de Bernard à appeler un prêtre, mais celle-ci lui répondit que son mari avait déjà reçu les sacrements quand il était encore conscient, et qu’il était donc prêt pour mourir. « Malgré tout, a rapporté la religieuse, intérieurement je sentais qu’un prêtre devait venir ».
Or, une patiente venait de mourir dans la chambre à côté, et sa famille avait appelé un prêtre pour l’onction des malades. Sœur Rozalia se souvient de la séquence des événements: « Je suis retournée auprès de la femme de François pour lui dire qu’un prêtre allait venir dans la chambre. Ella a accepté de prier avec lui ! »
Il était environ trois heures de l’après-midi quand, au chevet du mourant, apparut le père Bernard. Ils commencèrent tous les trois à prier pour le malade. Puis le prêtre ouvrit un livre de prières et il y trouva une photo du père Jerzy.
A ce moment-là, il se rendit compte que c’était le 14 septembre, c’est à dire la date anniversaire de la naissance du bienheureux. Il posa alors son image et les reliques sur le lit où gisait le mourant et déclara: « Père Jerzy, aujourd’hui c’est ton anniversaire. Si tu peux faire quelque chose, fais-le aujourd’hui. Aide-nous ! »
S’ensuivit une prière que le prêtre formula sur le moment, avec ses propres mots, dont le texte a été remis depuis peu pour le procès en canonisation du P. Jerzy. Le père Bernard se souvient encore: « c'est arrivé de manière spontanée car je n’avais rien préparé à l’avance, c’est juste que j’étais aux côtés du malade et qu’au moment de chercher une prière adaptée je me suis rendu compte que c’était l’anniversaire de la naissance du père Jerzy, j’ai alors commencé à demander son intercession ».
Dès que le prêtre et la religieuse s’en allèrent, le couple resta seul et l’inattendu survint alors: François ouvrit les yeux et demanda à son épouse: « Où suis-je ? » Puis il se leva comme si de rien n’était, en disant qu’il voulait aller seul à la salle de bain. Sa femme le regardait incrédule. Elle pensait qu’il s’agissait d’une amélioration temporaire, avant la fin.
Le lendemain, sœur Rozalia pensa apporter la communion dans la chambre de François. « Je ne sais pas pourquoi, a-t-elle raconté, mais je savais que François était dans un état d’inconscience, que son épouse n’aurait pas été dans la chambre ce matin-là car elle devait s’occuper des funérailles, moi-même j’avais mille choses à faire, mais quelque chose me poussait à y aller ».
Arrivée à l’hôpital, la religieuse entra dans la chapelle, prit le Saint-Sacrement et elle se dirigea vers la chambre où elle s'attendait à trouver François au seuil de la mort. Elle ouvrit la porte, mais le lit était vide ! Elle pensa aussitôt que l’homme avait été emmené à la morgue, mais elle entendit de l’eau couler du robinet de la salle de bain.
« François, c’est toi ? », demanda-t-elle. « Oui ma sœur, s’il vous plait revenez dans vingt minutes: quand j’aurai fini de me raser et de me laver, je pourrai faire la communion ».
La sœur n’en revenait pas. Surprise et affolée, elle sortit en courant de la chambre et elle commença à demander si François était vraiment vivant. Vingt minutes plus tard, elle revint dans la chambre et elle le trouva habillé et rasé. Ils prièrent ensemble et il reçut la communion. « Dans cette histoire, dit aujourd’hui la religieuse, un sourire aux lèvres, on peut voir que nous n’agissons pas seuls, que Dieu aussi intervient. Il intervient par intercession de ses saints. »
Les contrôles médicaux qui suivirent les faits démontrèrent qu’il n’y avait aucune trace de leucémie chez François: « Rémission complète de la maladie », lit-on dans le rapport d’examen. Et cela grâce à la prière du père Bernard pour demander l’intercession du bienheureux Popieluszko à 15h, le vendredi 14 septembre 2012, jour de l’anniversaire du martyr.
La guérison soudaine et complète de François sera soigneusement examinée durant le procès. Le droit canon exige en effet que pour proclamer saint un bienheureux il faut qu’il y ait eu miracle par son intercession, après sa béatification.
Traduction de Zenit, avec Anita Bourdin
*
Cet article est extrait de l’hebdomadaire polonais « Niedziela » (« Le Dimanche »), n.38 à paraître dimanche, 21 septembre 2014.
Milena Kindziuk est une journaliste polonaise, rédactrice à « Niedziela », auteur de nombreux livres, dont deux volumes sur le bienheureux Jerzy Popieluszko.
(19 septembre 2014) © Innovative Media Inc.
Le procès "sur le miracle" s'ouvre demain à Créteil
Rome, 19 septembre 2014 (Zenit.org) Milena Kindziuk
François est un Français de 56 ans. Atteint d’une très grave forme de leucémie, il était en fin de vie. Sa femme, durant son agonie, était déjà en train de choisir son cercueil et d’organiser les funérailles. Mais un miracle arrive : l’homme guérit subitement par l’intercession du martyr polonais, le bienheureux P. Jerzy Popielszko. C’est grâce à cette guérison miraculeuse que le 20 septembre, à Créteil, près de Paris, commencera le procès sur le "miracle", en vue de la canonisation de l’ « aumônier de Solidarnosc ».
Le prof. Jozef Naumowicz de l’Université catholique de Varsovie, notaire au procès, a annoncé qu’il écouterait les témoins en France: « Cela signifie – a-t-il expliqué – que tout le procès aura lieu dans le diocèse français puis, si la congrégation vaticane pour les Causes des Saints, après une autre enquête minutieuse, devait confirmer le miracle, le martyr polonais serait alors proclamé saint ».
François tomba malade en 2001. Les médecins lui diagnostiquèrent une « forme atypique de leucémie myéloïde chronique » et dès le début ces derniers lui avaient donné peu de chance de guérison. Le diagnostic fut un choc pour lui qui, encore très jeune, avait un bon travail, une femme et trois enfants en pleine adolescence.
François voulait vivre et pour se soigner il fit appel aux meilleurs hématologues et professeurs de renommée mondiale. Ses longues hospitalisations freinèrent un peu l’avancée de la maladie, mais malgré la chimiothérapie et l’usage abondant de médicaments, l’homme ne guérissait pas.
Au bout de dix ans de soins de plus en plus lourds, son corps finit par se rendre complètement et François tomba dans le coma. On le transporta dans l’unité chargée des soins palliatifs pour les patients en phase terminale. Les médecins n’avaient plus d’espoir, tous les traitements avaient été essayés.
Il était dans le coma et sa femme veillait sur lui. Elle fit en sorte que son époux reçoive le sacrement des malades: tous les deux sont croyants, formés spirituellement au sein de la communauté du Chemin Neuf.
Les médecins ont dit à la femme que son mari était en fin de vie et ils lui ont suggéré de s’occuper au plus vite des formalités pour les obsèques.
« J’avais choisi un cercueil en bois de chêne – a raconté sa femme – car François aimait beaucoup les chênes. A la maison j’ai commencé à mettre de l’ordre dans les affaires, j’ai déchiré toutes les lettres que je lui avais jadis écrites. Je pensais : « de toute façon il n’aura plus la possibilité de les lire ». En même temps, je me sentais en paix. Je n’ai pas pleuré, et n’ai pas paniqué ».
Mais pour François il y eut un tournant grâce à une religieuse polonaise, soeur Rozalia Michalitka, de la Congrégation de Saint-Michel Archange, engagée dans la pastorale pour les malades à l’hôpital de Créteil. C’est elle qui avait apporté la communion à la femme de François.
Cette histoire croise aussi celle d'un prêtre français, Bernard, 65 ans, tout juste ordonné après être resté plus de 40 ans sans fréquenter l’Eglise. Au cours de sa vie, Bernard s’était marié et avait divorcé deux fois. Après une conversion profonde en 2003, il était ensuite entré au séminaire pour être ordonné prêtre en avril 2012. En juillet de la même année, le prêtre se rendit en Pologne et là, il se rendit sur la tombe du bienheureux Jerzy Popieluszko, à Varsovie. Il fut très profondément touché par le témoignage de ce prêtre polonais martyr du communisme. Sur sa tombe, il découvrit que Popieluszko était né le même jour, le même mois et la même année que lui: 14 septembre 1947. Dès lors, il porta toujours sur lui des photos et des reliques du Bienheureux.
Tant Sœur Rozalia et le père Bernard se souviennent bien de ce vendredi 14 septembre 2012: « Comme si c’était aujourd’hui ! », disent-ils. Selon les prévisions des médecins, ce jour devait être le dernier pour François. Sœur Rozalia avait invité la femme de Bernard à appeler un prêtre, mais celle-ci lui répondit que son mari avait déjà reçu les sacrements quand il était encore conscient, et qu’il était donc prêt pour mourir. « Malgré tout, a rapporté la religieuse, intérieurement je sentais qu’un prêtre devait venir ».
Or, une patiente venait de mourir dans la chambre à côté, et sa famille avait appelé un prêtre pour l’onction des malades. Sœur Rozalia se souvient de la séquence des événements: « Je suis retournée auprès de la femme de François pour lui dire qu’un prêtre allait venir dans la chambre. Ella a accepté de prier avec lui ! »
Il était environ trois heures de l’après-midi quand, au chevet du mourant, apparut le père Bernard. Ils commencèrent tous les trois à prier pour le malade. Puis le prêtre ouvrit un livre de prières et il y trouva une photo du père Jerzy.
A ce moment-là, il se rendit compte que c’était le 14 septembre, c’est à dire la date anniversaire de la naissance du bienheureux. Il posa alors son image et les reliques sur le lit où gisait le mourant et déclara: « Père Jerzy, aujourd’hui c’est ton anniversaire. Si tu peux faire quelque chose, fais-le aujourd’hui. Aide-nous ! »
S’ensuivit une prière que le prêtre formula sur le moment, avec ses propres mots, dont le texte a été remis depuis peu pour le procès en canonisation du P. Jerzy. Le père Bernard se souvient encore: « c'est arrivé de manière spontanée car je n’avais rien préparé à l’avance, c’est juste que j’étais aux côtés du malade et qu’au moment de chercher une prière adaptée je me suis rendu compte que c’était l’anniversaire de la naissance du père Jerzy, j’ai alors commencé à demander son intercession ».
Dès que le prêtre et la religieuse s’en allèrent, le couple resta seul et l’inattendu survint alors: François ouvrit les yeux et demanda à son épouse: « Où suis-je ? » Puis il se leva comme si de rien n’était, en disant qu’il voulait aller seul à la salle de bain. Sa femme le regardait incrédule. Elle pensait qu’il s’agissait d’une amélioration temporaire, avant la fin.
Le lendemain, sœur Rozalia pensa apporter la communion dans la chambre de François. « Je ne sais pas pourquoi, a-t-elle raconté, mais je savais que François était dans un état d’inconscience, que son épouse n’aurait pas été dans la chambre ce matin-là car elle devait s’occuper des funérailles, moi-même j’avais mille choses à faire, mais quelque chose me poussait à y aller ».
Arrivée à l’hôpital, la religieuse entra dans la chapelle, prit le Saint-Sacrement et elle se dirigea vers la chambre où elle s'attendait à trouver François au seuil de la mort. Elle ouvrit la porte, mais le lit était vide ! Elle pensa aussitôt que l’homme avait été emmené à la morgue, mais elle entendit de l’eau couler du robinet de la salle de bain.
« François, c’est toi ? », demanda-t-elle. « Oui ma sœur, s’il vous plait revenez dans vingt minutes: quand j’aurai fini de me raser et de me laver, je pourrai faire la communion ».
La sœur n’en revenait pas. Surprise et affolée, elle sortit en courant de la chambre et elle commença à demander si François était vraiment vivant. Vingt minutes plus tard, elle revint dans la chambre et elle le trouva habillé et rasé. Ils prièrent ensemble et il reçut la communion. « Dans cette histoire, dit aujourd’hui la religieuse, un sourire aux lèvres, on peut voir que nous n’agissons pas seuls, que Dieu aussi intervient. Il intervient par intercession de ses saints. »
Les contrôles médicaux qui suivirent les faits démontrèrent qu’il n’y avait aucune trace de leucémie chez François: « Rémission complète de la maladie », lit-on dans le rapport d’examen. Et cela grâce à la prière du père Bernard pour demander l’intercession du bienheureux Popieluszko à 15h, le vendredi 14 septembre 2012, jour de l’anniversaire du martyr.
La guérison soudaine et complète de François sera soigneusement examinée durant le procès. Le droit canon exige en effet que pour proclamer saint un bienheureux il faut qu’il y ait eu miracle par son intercession, après sa béatification.
Traduction de Zenit, avec Anita Bourdin
*
Cet article est extrait de l’hebdomadaire polonais « Niedziela » (« Le Dimanche »), n.38 à paraître dimanche, 21 septembre 2014.
Milena Kindziuk est une journaliste polonaise, rédactrice à « Niedziela », auteur de nombreux livres, dont deux volumes sur le bienheureux Jerzy Popieluszko.
(19 septembre 2014) © Innovative Media Inc.