Comment les premiers chrétiens concevaient-ils le mariage ?
PRIMEROS CRISTIANOS
20.10.2014
Il n’y a pas d’exemple, dans toute l’histoire humaine, d’une société dans laquelle le rapport homme-femme ne soit pas réglé de façon précise. Les formes de ce « mariage » ont été très diverses, dans l’espace et le temps. A l’occasion du Synode extraordinaire sur la famille, qui s’est tenu ces jours-ci à Rome, voici un survol historique de l’institution de la famille et du mariage chrétien. Le mariage dans les premiers siècles du christianisme Dans les premiers siècles de notre ère, comme le rapporte la Lettre à Diognète (milieu du IIe siècle), les chrétiens « se marient comme tout le monde » (V, 6), qu'ils soient juifs, grecs ou romains. Ils sont soumis aux lois impériales, tant qu’elles ne vont pas contre l’Evangile. Le mariage est alors célébré "dans le Seigneur " (1Cor 7, 39), dans la communauté, sans cérémonie spéciale.
Dans le monde juif, le mariage est célébré selon les coutumes et rites traditionnels du pays (Gn 24 et Tb 7, 9,10). Un certain temps après les fiançailles, vient la célébration du mariage. Dans le monde juif, le mariage est purement laïc et familial. Il n’est pas célébré dans la synagogue, mais dans la demeure familiale. Cependant, comme tout en en Israël, il revêt une dimension religieuse. La célébration inclue prière et bénédiction. Dans le monde romain, il existera successivement trois cérémonies de mariage distinctes. La confarreactio (avec un gâteau de mariage), la forme la plus ancienne des mariages romains, comportait des cérémonies de caractère juridique et religieux. À l’époque impériale seule existait ce type d’union. Le type courant de cérémonie de mariage était la coemptio, rite qui symbolisait l’achat fictif de l’épouse, et l’usus, simple période de vie commune après le consentement matrimonial : au bout d’une année de vie commune, un couple était considéré comme marié.
Qui dit mariage dit consentement
Le consensus (consentement) en est venu à constituer dans la pratique l’essentiel de l’union matrimoniale. Le Digest énonce : "Ce n’est pas l’union sexuelle qui fait le mariage, mais le consentement des parties " (35, I, 15). En tant que tel, le mariage ne requérait aucun rite particulier, ni la présence du magistrat. Le pouvoir civil se contentait de reconnaître l’existence du mariage et, d’une certaine façon, de protéger l’union conjugale en posant certaines conditions. Les chrétiens se marient alors comme tout le monde, mais "témoignent d’une conduite particulière, admirable, et de l’avis de tous, étonnante " (Lettre à Diognète, V, 4). Ils accueillent la vie naissante et respectent le lit conjugal : " Comme les autres, ils ont des enfants, seulement ils ne les abandonnent pas. Ils ont tous une même table, mais pas le même lit. " (V, 6 y 7). Ignace d’Antioche (vers 107) invite les chrétiens à se marier "avec l'avis de l'évêque, afin que leur mariage se fasse selon le Seigneur et non selon la passion" (Lettre à Polycarpe, 5, 2).
Tertullien (vers 160-220) commente l’avantage de se marier dans le Seigneur : "Comment exalter le bonheur et la grandeur d’un tel mariage ; un mariage uni par l’Eglise, que confirme l'offrande, que scelle la bénédiction ; les anges le proclament, le Père le ratifie " (Ad uxorem II 8,6.7.9). Le consentement matrimonial Depuis les IVe et Ve siècles, le caractère ecclésial de la célébration du mariage entre chrétiens est souligné, tandis qu’il est clairement établi que les cérémonies (prière et bénédiction) ne sont pas obligatoires pour la validité de l’union. Le premier témoignage d’une bénédiction nuptiale véritablement liturgique date de l’époque du pape Damase (366-384) et figure dans les œuvres du pseudo-Ambroise (Ambrosiaster). La célébration du premier mariage prend la forme d’une simple bénédiction.
sources: PRIMEROS CRISTIANOS
Comme les autres, ils se mariaient… mais leur conduite émerveillait et surprenait.
PRIMEROS CRISTIANOS
20.10.2014
Public Domain
Il n’y a pas d’exemple, dans toute l’histoire humaine, d’une société dans laquelle le rapport homme-femme ne soit pas réglé de façon précise. Les formes de ce « mariage » ont été très diverses, dans l’espace et le temps. A l’occasion du Synode extraordinaire sur la famille, qui s’est tenu ces jours-ci à Rome, voici un survol historique de l’institution de la famille et du mariage chrétien. Le mariage dans les premiers siècles du christianisme Dans les premiers siècles de notre ère, comme le rapporte la Lettre à Diognète (milieu du IIe siècle), les chrétiens « se marient comme tout le monde » (V, 6), qu'ils soient juifs, grecs ou romains. Ils sont soumis aux lois impériales, tant qu’elles ne vont pas contre l’Evangile. Le mariage est alors célébré "dans le Seigneur " (1Cor 7, 39), dans la communauté, sans cérémonie spéciale.
Dans le monde juif, le mariage est célébré selon les coutumes et rites traditionnels du pays (Gn 24 et Tb 7, 9,10). Un certain temps après les fiançailles, vient la célébration du mariage. Dans le monde juif, le mariage est purement laïc et familial. Il n’est pas célébré dans la synagogue, mais dans la demeure familiale. Cependant, comme tout en en Israël, il revêt une dimension religieuse. La célébration inclue prière et bénédiction. Dans le monde romain, il existera successivement trois cérémonies de mariage distinctes. La confarreactio (avec un gâteau de mariage), la forme la plus ancienne des mariages romains, comportait des cérémonies de caractère juridique et religieux. À l’époque impériale seule existait ce type d’union. Le type courant de cérémonie de mariage était la coemptio, rite qui symbolisait l’achat fictif de l’épouse, et l’usus, simple période de vie commune après le consentement matrimonial : au bout d’une année de vie commune, un couple était considéré comme marié.
Qui dit mariage dit consentement
Le consensus (consentement) en est venu à constituer dans la pratique l’essentiel de l’union matrimoniale. Le Digest énonce : "Ce n’est pas l’union sexuelle qui fait le mariage, mais le consentement des parties " (35, I, 15). En tant que tel, le mariage ne requérait aucun rite particulier, ni la présence du magistrat. Le pouvoir civil se contentait de reconnaître l’existence du mariage et, d’une certaine façon, de protéger l’union conjugale en posant certaines conditions. Les chrétiens se marient alors comme tout le monde, mais "témoignent d’une conduite particulière, admirable, et de l’avis de tous, étonnante " (Lettre à Diognète, V, 4). Ils accueillent la vie naissante et respectent le lit conjugal : " Comme les autres, ils ont des enfants, seulement ils ne les abandonnent pas. Ils ont tous une même table, mais pas le même lit. " (V, 6 y 7). Ignace d’Antioche (vers 107) invite les chrétiens à se marier "avec l'avis de l'évêque, afin que leur mariage se fasse selon le Seigneur et non selon la passion" (Lettre à Polycarpe, 5, 2).
Tertullien (vers 160-220) commente l’avantage de se marier dans le Seigneur : "Comment exalter le bonheur et la grandeur d’un tel mariage ; un mariage uni par l’Eglise, que confirme l'offrande, que scelle la bénédiction ; les anges le proclament, le Père le ratifie " (Ad uxorem II 8,6.7.9). Le consentement matrimonial Depuis les IVe et Ve siècles, le caractère ecclésial de la célébration du mariage entre chrétiens est souligné, tandis qu’il est clairement établi que les cérémonies (prière et bénédiction) ne sont pas obligatoires pour la validité de l’union. Le premier témoignage d’une bénédiction nuptiale véritablement liturgique date de l’époque du pape Damase (366-384) et figure dans les œuvres du pseudo-Ambroise (Ambrosiaster). La célébration du premier mariage prend la forme d’une simple bénédiction.
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sources: PRIMEROS CRISTIANOS