Iran : l'émouvant testament de Reyhaneh Jabbari, pendue pour avoir tué son agresseur
TEAM ALETEIA (533)
28.10.2014
L’exécution de Reyhaneh Jabbari a eu lieu dans la matinée de samedi 25 octobre à Téhéran, malgré les protestations de la communauté internationale et de militants iraniens de droits de l’homme. Amnesty International dénonce « une nouvelle tache sur le bilan des droits de l’homme de l’Iran » et un « affront à la justice ».
La jeune femme de 26 ans avait été condamnée à mort en 2009 pour le meurtre de Morteza Abdolali Sarbandi, médecin et ancien employé du ministère des Renseignements, commis en juillet 2007. Celle-ci affirmait l’avoir poignardé alors qu’il tentait de l’agresser sexuellement. La justice iranienne a de son côté déclaré dans un communiqué publié samedi par le bureau du Procureur de Téhéran que le meurtre était prémédité.
Pourtant, le rapport d’un expert de l’Onu en avril dernier assurait que la cour n’avait pas tenu compte de toutes les preuves et que les aveux de la jeune femme avaient été obtenus sous la contrainte (en juin dernier, l’Institut américain Gatestone publiait du reste une lettre de témoignage de Jabbari rédigée en prison, dans laquelle elle dénonce la torture physique et morale qu’elle a subie de la part de trois agents pour la contraindre à rédiger des aveux).
L’exécution avait été repoussée à plusieurs reprises ces dernières semaines afin que la famille de la victime puisse accorder son pardon à Reyhaneh Jabbari, conformément à la loi islamique en vigueur en Iran, ce que la famille refusa de faire. Il semblerait même, d'après Aki-Adnkronos International, que ce soit le fils de Sarbandi qui ait retiré le tabouret sous les pieds de l'iranienne au moment de l'exécution.
Son dernier don au monde
Dans un poignant message vocal d’adieu adressé à sa mère et publié par Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), Reyhaneh lui demande instamment de faire en sorte que soit réalisée sa dernière volonté : faire don de tous ses organes à quelqu’un qui en aurait besoin. « Je ne veux pas que mes yeux ou mon jeune cœur finissent en poussière, a-t-elle déclaré. Supplie [les autorités] de faire que juste après ma pendaison, mon cœur, mes reins, mes yeux, mes os et tout ce qui peut être transplanté soit prélevé de mon corps et donné à quelqu’un qui a besoin, en cadeau. Je ne veux pas que le receveur connaisse mon nom, m’achète un bouquet de fleurs ou même qu’il prie pour moi. Je te dis du fond de mon cœur que je ne veux pas de tombe sur laquelle tu viendrais pleurer et souffrir […] Laisse le vent m’emporter ».
Celle qui affirme avoir toujours cru en la justice s’en remet désormais à la justice divine, convaincue que dans « cour de Dieu », les accusateurs deviendront les accusés : « J’accuserai […] tous ceux qui, par ignorance ou malhonnêteté m’ont fait du mal, ont piétiné mes droits et n’ont pas tenu compte du fait que parfois les choses n’apparaissent pas telles qu’elles sont réellement».
La page Facebook de soutien créée pour Reyhaneh Jabbari affiche désormais une photo d’elle enfant avec la mention « Repose en paix ».
ST
Le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a publié le message d'adieu adressé par la jeune iranienne à sa mère avant de mourir.
TEAM ALETEIA (533)
28.10.2014
Goalara Sajadieh/dpa
L’exécution de Reyhaneh Jabbari a eu lieu dans la matinée de samedi 25 octobre à Téhéran, malgré les protestations de la communauté internationale et de militants iraniens de droits de l’homme. Amnesty International dénonce « une nouvelle tache sur le bilan des droits de l’homme de l’Iran » et un « affront à la justice ».
La jeune femme de 26 ans avait été condamnée à mort en 2009 pour le meurtre de Morteza Abdolali Sarbandi, médecin et ancien employé du ministère des Renseignements, commis en juillet 2007. Celle-ci affirmait l’avoir poignardé alors qu’il tentait de l’agresser sexuellement. La justice iranienne a de son côté déclaré dans un communiqué publié samedi par le bureau du Procureur de Téhéran que le meurtre était prémédité.
Pourtant, le rapport d’un expert de l’Onu en avril dernier assurait que la cour n’avait pas tenu compte de toutes les preuves et que les aveux de la jeune femme avaient été obtenus sous la contrainte (en juin dernier, l’Institut américain Gatestone publiait du reste une lettre de témoignage de Jabbari rédigée en prison, dans laquelle elle dénonce la torture physique et morale qu’elle a subie de la part de trois agents pour la contraindre à rédiger des aveux).
L’exécution avait été repoussée à plusieurs reprises ces dernières semaines afin que la famille de la victime puisse accorder son pardon à Reyhaneh Jabbari, conformément à la loi islamique en vigueur en Iran, ce que la famille refusa de faire. Il semblerait même, d'après Aki-Adnkronos International, que ce soit le fils de Sarbandi qui ait retiré le tabouret sous les pieds de l'iranienne au moment de l'exécution.
Son dernier don au monde
Dans un poignant message vocal d’adieu adressé à sa mère et publié par Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), Reyhaneh lui demande instamment de faire en sorte que soit réalisée sa dernière volonté : faire don de tous ses organes à quelqu’un qui en aurait besoin. « Je ne veux pas que mes yeux ou mon jeune cœur finissent en poussière, a-t-elle déclaré. Supplie [les autorités] de faire que juste après ma pendaison, mon cœur, mes reins, mes yeux, mes os et tout ce qui peut être transplanté soit prélevé de mon corps et donné à quelqu’un qui a besoin, en cadeau. Je ne veux pas que le receveur connaisse mon nom, m’achète un bouquet de fleurs ou même qu’il prie pour moi. Je te dis du fond de mon cœur que je ne veux pas de tombe sur laquelle tu viendrais pleurer et souffrir […] Laisse le vent m’emporter ».
Celle qui affirme avoir toujours cru en la justice s’en remet désormais à la justice divine, convaincue que dans « cour de Dieu », les accusateurs deviendront les accusés : « J’accuserai […] tous ceux qui, par ignorance ou malhonnêteté m’ont fait du mal, ont piétiné mes droits et n’ont pas tenu compte du fait que parfois les choses n’apparaissent pas telles qu’elles sont réellement».
La page Facebook de soutien créée pour Reyhaneh Jabbari affiche désormais une photo d’elle enfant avec la mention « Repose en paix ».
ST