Bienheureuse Élisabeth de la Trinité (1880-1906) : « Dieu en moi, moi en Lui »
JACQUES GAUTHIER (91)
08.11.2014
Tant de gens aujourd'hui cherchent Dieu au-dehors d'eux-mêmes. La jeune Élisabeth l'a trouvé tout au fond de son âme; telle fut sa joie. Elle a trouvé un sens à son existence en vivant en présence de la Trinité, qu’elle appelait ses Trois, à l’intérieur d’elle-même. Elle s’en ouvre au chanoine Angles alors qu’elle n’a que vingt ans. « C’est si bon, cette présence de Dieu! C’est là, tout au fond, dans le Ciel de mon âme, que j’aime le trouver puisqu’Il ne me quitte jamais. “Dieu en moi, moi en Lui”, oh! c’est ma vie!… J’aime tant ce mystère de la Sainte Trinité, c’est un abîme dans lequel je me perds." (Les textes d'Élisabeth de la Trinité sont tirés des Oeuvres complètes, Cerf, 1991).
Musicienne de Jésus
Née à Avord près de Bourges le 18 juillet 1880, Élisabeth Catez a une enfance joyeuse. Elle se sent appelée par l’amour de Dieu dès l’âge de huit ans. Artiste et musicienne, elle se passionne pour le piano. Elle obtient le premier prix du Conservatoire à treize ans. La jeune fille est très coquette et aime voyager, mais son cœur n’appartient qu’à Jésus et le voyage qui l’intéressera est celui de la vie intérieure. Pour bien marquer qu’elle prend Jésus comme unique époux, elle se lie à lui par un vœu de virginité perpétuelle. Elle a quatorze ans.
Comme Thérèse de Lisieux, qui l’influencera plus tard dans sa spiritualité, Élisabeth veut entrer au carmel assez jeune. Sa mère s’y oppose, compte tenu de son âge. Ce sera pour elle une grande épreuve, car elle se sent prête à vivre dans ce qu’elle appelle « un petit coin du Ciel ». Cette attente renforce son désir d’amour pour Dieu et l’unit à Jésus sur la Croix.
Elle entre au carmel de Dijon à vingt et un ans. Les premiers mois sont assez difficiles. Elle traverse déjà une nuit obscure. Les écrits de saint Paul lui sont d’un grand secours. Elle ne désire que se perdre dans la Trinité, se laissant envahir par ses Trois. Elle développe ainsi une grande autonomie spirituelle dans la beauté de la Trinité, d’où son nom de religieuse, Élisabeth de la Trinité.
Dieu présent dans le ciel de l’âme
Élisabeth parle avec enthousiasme de la présence des Trois dans le « Ciel de son âme ». Trois mois avant de mourir, elle écrit : « Faire l’unité en tout son être par le silence intérieur, c’est ramasser toutes ses puissances pour les occuper au seul exercice de l’amour, c’est avoir cet œil simple qui permet à la lumière de Dieu de nous irradier. Une âme qui discute avec son moi, qui s’occupe de ses sensibilités, qui poursuit une pensée inutile, un désir quelconque, cette âme disperse ses forces, elle n’est pas tout ordonnée à Dieu. »
À l’exemple de Thérèse de Lisieux, Élisabeth met toute sa confiance en Dieu, espérant nuit et jour en sa miséricorde infinie. Elle sait que Dieu prend plaisir à porter dans ses bras ceux et celles qui sont les plus faibles, les plus coupables, car ils donnent à Dieu la joie de les aimer gratuitement. « Il me semble que l’âme la plus faible, même la plus coupable, est celle qui a le plus lieu d’espérer, et cet acte qu’elle fait pour s’oublier et se jeter dans les bras de Dieu le glorifie et lui donne plus de joie que tous les retours sur elle-même et tous les examens, qui la font vivre avec ses infirmités, tandis qu’elle possède au centre d’elle-même un Sauveur qui veut à toute minute la purifier » (Lettre 249).
Pour Élisabeth, la personne la plus libre est celle qui est la plus oublieuse d’elle-même. La prière l’aide à vivre cette liberté en communiant à la prière du Christ. « Il me semble que j’ai trouvé mon Ciel sur la terre puisque le Ciel, c’est Dieu, et Dieu, c’est mon âme. Le jour où j’ai compris cela, tout s’est illuminé en moi et je voudrais dire ce secret tout bas à ceux que j’aime afin qu’eux aussi, à travers tout, adhèrent toujours à Dieu, et que se réalise cette prière du Christ : “Père, qu’ils soient consommés en l’Un!” » (Lettre 122).
Sa fête tombant le 9 novembre, anniversaire de sa mort mais aussi Dédicace de Saint-Jean de Latran (qui prime sur la fête d'un saint), l'Ordre du Carmel anticipe au 8 la mémoire de cette carmélite béatifiée par Jean Paul II.
JACQUES GAUTHIER (91)
08.11.2014
Le blogue de Jacques Gauthier
Tant de gens aujourd'hui cherchent Dieu au-dehors d'eux-mêmes. La jeune Élisabeth l'a trouvé tout au fond de son âme; telle fut sa joie. Elle a trouvé un sens à son existence en vivant en présence de la Trinité, qu’elle appelait ses Trois, à l’intérieur d’elle-même. Elle s’en ouvre au chanoine Angles alors qu’elle n’a que vingt ans. « C’est si bon, cette présence de Dieu! C’est là, tout au fond, dans le Ciel de mon âme, que j’aime le trouver puisqu’Il ne me quitte jamais. “Dieu en moi, moi en Lui”, oh! c’est ma vie!… J’aime tant ce mystère de la Sainte Trinité, c’est un abîme dans lequel je me perds." (Les textes d'Élisabeth de la Trinité sont tirés des Oeuvres complètes, Cerf, 1991).
Musicienne de Jésus
Née à Avord près de Bourges le 18 juillet 1880, Élisabeth Catez a une enfance joyeuse. Elle se sent appelée par l’amour de Dieu dès l’âge de huit ans. Artiste et musicienne, elle se passionne pour le piano. Elle obtient le premier prix du Conservatoire à treize ans. La jeune fille est très coquette et aime voyager, mais son cœur n’appartient qu’à Jésus et le voyage qui l’intéressera est celui de la vie intérieure. Pour bien marquer qu’elle prend Jésus comme unique époux, elle se lie à lui par un vœu de virginité perpétuelle. Elle a quatorze ans.
Comme Thérèse de Lisieux, qui l’influencera plus tard dans sa spiritualité, Élisabeth veut entrer au carmel assez jeune. Sa mère s’y oppose, compte tenu de son âge. Ce sera pour elle une grande épreuve, car elle se sent prête à vivre dans ce qu’elle appelle « un petit coin du Ciel ». Cette attente renforce son désir d’amour pour Dieu et l’unit à Jésus sur la Croix.
Elle entre au carmel de Dijon à vingt et un ans. Les premiers mois sont assez difficiles. Elle traverse déjà une nuit obscure. Les écrits de saint Paul lui sont d’un grand secours. Elle ne désire que se perdre dans la Trinité, se laissant envahir par ses Trois. Elle développe ainsi une grande autonomie spirituelle dans la beauté de la Trinité, d’où son nom de religieuse, Élisabeth de la Trinité.
Dieu présent dans le ciel de l’âme
Élisabeth parle avec enthousiasme de la présence des Trois dans le « Ciel de son âme ». Trois mois avant de mourir, elle écrit : « Faire l’unité en tout son être par le silence intérieur, c’est ramasser toutes ses puissances pour les occuper au seul exercice de l’amour, c’est avoir cet œil simple qui permet à la lumière de Dieu de nous irradier. Une âme qui discute avec son moi, qui s’occupe de ses sensibilités, qui poursuit une pensée inutile, un désir quelconque, cette âme disperse ses forces, elle n’est pas tout ordonnée à Dieu. »
À l’exemple de Thérèse de Lisieux, Élisabeth met toute sa confiance en Dieu, espérant nuit et jour en sa miséricorde infinie. Elle sait que Dieu prend plaisir à porter dans ses bras ceux et celles qui sont les plus faibles, les plus coupables, car ils donnent à Dieu la joie de les aimer gratuitement. « Il me semble que l’âme la plus faible, même la plus coupable, est celle qui a le plus lieu d’espérer, et cet acte qu’elle fait pour s’oublier et se jeter dans les bras de Dieu le glorifie et lui donne plus de joie que tous les retours sur elle-même et tous les examens, qui la font vivre avec ses infirmités, tandis qu’elle possède au centre d’elle-même un Sauveur qui veut à toute minute la purifier » (Lettre 249).
Pour Élisabeth, la personne la plus libre est celle qui est la plus oublieuse d’elle-même. La prière l’aide à vivre cette liberté en communiant à la prière du Christ. « Il me semble que j’ai trouvé mon Ciel sur la terre puisque le Ciel, c’est Dieu, et Dieu, c’est mon âme. Le jour où j’ai compris cela, tout s’est illuminé en moi et je voudrais dire ce secret tout bas à ceux que j’aime afin qu’eux aussi, à travers tout, adhèrent toujours à Dieu, et que se réalise cette prière du Christ : “Père, qu’ils soient consommés en l’Un!” » (Lettre 122).
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