LA GUERRE DE COMMUNICATION EN UKRAINE
En cette période où les interprétations les plus diverses fusent dans tous les sens sans s’appuyer sur des faits mais sur des suppositions, choisissez de vous informer auprès d’un média catholique qui s’appuie sur des faits et non sur des spéculations.
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L’Otan confirme que des troupes russes sont entrées en Ukraine. C’est ainsi que titraient ce matin les grands médias occidentaux. Ces derniers nous informaient par ailleurs, que le conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir hier pour entendre ce qu’avait à dire l’OSCE sur le sujet. Or, chose étonnante, nul compte-rendu de cette réunion et des propos de l’OSCE. Probablement parce que ceux-ci seraient relativement décevant au regard des titres alarmistes. « L’OSCE signale régulièrement l’arrivée de grands convois d’armes lourdes et de chars dans les zones rebelles. Alors que la situation humanitaire se dégrade dans plusieurs parties du Donbass, il est clair que le cessez-le-feu est mis sous pression et que, si les hostilités se poursuivent, ce sont les Accords de Minsk qui seront menacés », a souligné M. Toyberg-Frandzen, le Sous-Secrétaire général par interim aux affaires politique. « En même temps, il est important de noter qu’aucune des parties n’a unilatéralement abrogé ces accords ».
Contrairement à ce que pourraient laisser croire les grands titres, l’OSCE ne parle pas de troupes russes. Si elle signale des mouvements de troupes, elle n’en précise pas la provenance. Et comme par ailleurs, le président de la république autoproclamée de Donetsk signale que ces mouvements sont dus à une réorganisation interne des troupes du fait de l’intensification des frappes ukrainiennes, les déclarations de l’Otan semblent relativement hasardeuses. Rappelons que ce ne sont pas les premières de ce genre, et que bien souvent l’Otan se contente de reprendre simplement les affirmations de Kiev.
Mais malheureusement, la grande presse ne garde que l’affirmation de l’Otan et ne prend pas le soin de vérifier les diverses informations ou de lire le compte-rendu de la réunion du conseil de sécurité. A moins que celui-ci ne soit tout simplement pas assez partisan.
Attention, il n’est pas question ici de tomber dans l’angélisme comme nous l’avons souvent souligné. Il ne fait aucun doute que Moscou apporte aide et soutien aux séparatistes; de la même manière que les Etats-Unis apportent aide et soutien à Kiev et comme ils apportaient aide et soutien aux contestataires du Maïdan qui ont renversé le gouvernement légitimement élu (même s’il était corrompu) de Ianoukovitch. Récemment un politicien européen a expliqué que ce soutien; qui avait conduit au putsch de l’année dernière; était justifié du fait de la corruption de Ianoukovitch et de son gouvernement. Si l’on pousse cette logique dangereuse jusqu’au bout, faut-il soutenir un mouvement populaire qui tenterait de renverser Juncker du fait des affaires d’évasions fiscales massives qui se sont déroulées sous sa gouvernance du Luxembourg ?
Ce qui est en jeu ici n’est pas de savoir si la Russie a envoyé des hommes ou du matériel: comme dans tout conflit ayant une portée géostratégique majeure, les grandes puissances tentent de tirer les ficelles. Le problème relève plus de la manière dont on tente de nous imposer une vision du conflit par l’intermédiaire de médias soit disant indépendants. Le journaliste est censé apporté les faits. Ici c’est une vision déformée présentée comme étant un fait qui est apportée.
Un exemple illustre parfaitement cela. On ne cesse de nous expliquer que la Russie déploie ses troupes aux portes de l’Otan. Or, et jusqu’à preuve du contraire, la Russie (à l’exception de la Crimée certes) ne pratique guère une politique expansionniste contrairement à l’Otan.
http://www.ihsnews.net/wp-content/uploads/2014/10/otan.gif
http://www.ihsnews.net/wp-content/uploads/2014/09/grandeeurope_otan.jpg
http://www.ihsnews.net/wp-content/uploads/2014/10/07-bases-otan-1024x724.jpg
Mais en déployant des troupes à l’intérieur de ses frontières, et donc à la limite de pays appartenant à l’Otan (ou pas d’ailleurs), l’Organisation, reprise en cela par la presse, affirme que la Russie s’approche dangereusement. Un peu comme si les militaires français en Alsace constituaient une menace pour l’Allemagne. Le jeu de communication fonctionne pourtant très bien et pour de nombreuses personnes, la simple présence de troupes russes en Russie non loin de la frontière constitue une agression… Or tout gouvernement soucieux de sa mission déploierait des troupes à proximité d’un pays frontalier qui est au bord de l’explosion depuis bientôt un an. Surtout quand il faut aussi gérer plus de 100.000 réfugiés.
La vidéo qui suit est symptomatique de ce jeu trouble de la communication qui réussit progressivement à convaincre la majorité.
Dans cette vidéo qui date du 17 octobre, l’amiral John Kirby, représente l’armée pour répondre à la presse à la place de la porte-parole habituelle Jen Psaki.
Le reporter d’Associated Press Matt Lee (un journaliste qui n’hésite pas à poser les questions qui fâchent) l’interroge sur la dernière déclaration farfelue en date du secrétaire US à la guerre Chuck Hagel comme quoi l’armée russe se trouverait maintenant “aux portes de l’OTAN” !
(Cliquez sur le 2e symbole en bas à droite pour avoir les sous-titres en français)
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P. JM. Robinne
En cette période où les interprétations les plus diverses fusent dans tous les sens sans s’appuyer sur des faits mais sur des suppositions, choisissez de vous informer auprès d’un média catholique qui s’appuie sur des faits et non sur des spéculations.
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L’Otan confirme que des troupes russes sont entrées en Ukraine. C’est ainsi que titraient ce matin les grands médias occidentaux. Ces derniers nous informaient par ailleurs, que le conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir hier pour entendre ce qu’avait à dire l’OSCE sur le sujet. Or, chose étonnante, nul compte-rendu de cette réunion et des propos de l’OSCE. Probablement parce que ceux-ci seraient relativement décevant au regard des titres alarmistes. « L’OSCE signale régulièrement l’arrivée de grands convois d’armes lourdes et de chars dans les zones rebelles. Alors que la situation humanitaire se dégrade dans plusieurs parties du Donbass, il est clair que le cessez-le-feu est mis sous pression et que, si les hostilités se poursuivent, ce sont les Accords de Minsk qui seront menacés », a souligné M. Toyberg-Frandzen, le Sous-Secrétaire général par interim aux affaires politique. « En même temps, il est important de noter qu’aucune des parties n’a unilatéralement abrogé ces accords ».
Contrairement à ce que pourraient laisser croire les grands titres, l’OSCE ne parle pas de troupes russes. Si elle signale des mouvements de troupes, elle n’en précise pas la provenance. Et comme par ailleurs, le président de la république autoproclamée de Donetsk signale que ces mouvements sont dus à une réorganisation interne des troupes du fait de l’intensification des frappes ukrainiennes, les déclarations de l’Otan semblent relativement hasardeuses. Rappelons que ce ne sont pas les premières de ce genre, et que bien souvent l’Otan se contente de reprendre simplement les affirmations de Kiev.
Mais malheureusement, la grande presse ne garde que l’affirmation de l’Otan et ne prend pas le soin de vérifier les diverses informations ou de lire le compte-rendu de la réunion du conseil de sécurité. A moins que celui-ci ne soit tout simplement pas assez partisan.
Attention, il n’est pas question ici de tomber dans l’angélisme comme nous l’avons souvent souligné. Il ne fait aucun doute que Moscou apporte aide et soutien aux séparatistes; de la même manière que les Etats-Unis apportent aide et soutien à Kiev et comme ils apportaient aide et soutien aux contestataires du Maïdan qui ont renversé le gouvernement légitimement élu (même s’il était corrompu) de Ianoukovitch. Récemment un politicien européen a expliqué que ce soutien; qui avait conduit au putsch de l’année dernière; était justifié du fait de la corruption de Ianoukovitch et de son gouvernement. Si l’on pousse cette logique dangereuse jusqu’au bout, faut-il soutenir un mouvement populaire qui tenterait de renverser Juncker du fait des affaires d’évasions fiscales massives qui se sont déroulées sous sa gouvernance du Luxembourg ?
Ce qui est en jeu ici n’est pas de savoir si la Russie a envoyé des hommes ou du matériel: comme dans tout conflit ayant une portée géostratégique majeure, les grandes puissances tentent de tirer les ficelles. Le problème relève plus de la manière dont on tente de nous imposer une vision du conflit par l’intermédiaire de médias soit disant indépendants. Le journaliste est censé apporté les faits. Ici c’est une vision déformée présentée comme étant un fait qui est apportée.
Un exemple illustre parfaitement cela. On ne cesse de nous expliquer que la Russie déploie ses troupes aux portes de l’Otan. Or, et jusqu’à preuve du contraire, la Russie (à l’exception de la Crimée certes) ne pratique guère une politique expansionniste contrairement à l’Otan.
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Mais en déployant des troupes à l’intérieur de ses frontières, et donc à la limite de pays appartenant à l’Otan (ou pas d’ailleurs), l’Organisation, reprise en cela par la presse, affirme que la Russie s’approche dangereusement. Un peu comme si les militaires français en Alsace constituaient une menace pour l’Allemagne. Le jeu de communication fonctionne pourtant très bien et pour de nombreuses personnes, la simple présence de troupes russes en Russie non loin de la frontière constitue une agression… Or tout gouvernement soucieux de sa mission déploierait des troupes à proximité d’un pays frontalier qui est au bord de l’explosion depuis bientôt un an. Surtout quand il faut aussi gérer plus de 100.000 réfugiés.
La vidéo qui suit est symptomatique de ce jeu trouble de la communication qui réussit progressivement à convaincre la majorité.
Dans cette vidéo qui date du 17 octobre, l’amiral John Kirby, représente l’armée pour répondre à la presse à la place de la porte-parole habituelle Jen Psaki.
Le reporter d’Associated Press Matt Lee (un journaliste qui n’hésite pas à poser les questions qui fâchent) l’interroge sur la dernière déclaration farfelue en date du secrétaire US à la guerre Chuck Hagel comme quoi l’armée russe se trouverait maintenant “aux portes de l’OTAN” !
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P. JM. Robinne