Asia Bibi, chrétiens persécutés : à Noël, ne les oublions pas
FIGAROVOX/TRIBUNE - Anne Hidalgo a choisi de dérouler ce mercredi une bâche sur la façade de l'Hôtel de ville, à l'effigie d'Asia Bibi, cette chrétienne pakistanaise condamnée à mort pour blasphème. L'abbé Grosjean se réjouit de cette initiative.
L'abbé Pierre-Hervé Grosjean est curé de Saint Cyr l'Ecole et Secrétaire Général de la Commission «Ethique et Politique» du Diocèse de Versailles. Il a récement publié Aimer en vérité (Artège, 2014). Il est l'un des animateurs du Padreblog.
On ne peut que se réjouir de l'initiative du Maire de Paris, Anne Hidalgo: aujourd'hui est apposée sur la façade de l'hôtel de ville un portrait d'Asia Bibi, cette jeune chrétienne pakistanaise, toujours condamnée à mort pour un supposé blasphème. Il est en effet essentiel qu'à quelques jours de Noël, nul n'oublie ceux qui le passeront dans les larmes.
Le Cardinal Barbarin est allé visiter il y a quelques jours, avec une délégation lyonnaise que j'ai eu la joie d'accompagner, les chrétiens réfugiés à Erbil en Irak. Leur première supplication? «Ne nous oubliez pas !». Le silence et l'oubli sont les meilleurs alliés des bourreaux et des fanatiques qui rêvent d'un Orient sans chrétien. L'actualité est si rapide, les détresses sont si nombreuses, que l'opinion publique, même émue un instant, se détourne bien vite du drame de ces minorités chrétiennes persécutées partout dans le monde. Pourtant, de l'Irak à l'Arabie saoudite, du Nigeria au Soudan, de la Corée du Nord à la Chine, ils sont plus de 150 millions de chrétiens à risquer leur vie ou leur liberté pour leur foi. Dans cette nuit si particulière de Noël, c'est en se cachant, en risquant un attentat ou dans leur prison qu'ils célèbreront la naissance du Christ.
Que la fidélité d'Asia Bibi, de ces réfugiés d'Irak, de tous nos frères persécutés puisse nous réveiller et nous sortir de la tiédeur. L'Occident aussi a besoin d'Espérance. Leur témoignage nous enseigne… et nous engage !
Ne pas oublier, c'est parler d'eux, sans cesse. Pour interpeller les consciences des dirigeants. Pour alerter l'opinion publique. Pour faire pression. Le Pakistan vient de vivre un drame épouvantable, qui a meurtri le pays dans ses enfants. Que ce drame puisse unir toutes les bonnes volontés dans la même détestation du fanatisme religieux. Les chrétiens ne sont pas les seules victimes de la violence, au Pakistan comme en Irak. Ne pas les oublier, ce n'est pas ignorer les autres. C'est défendre la liberté religieuse, le respect et la protection des plus faibles, pour faire avancer la paix pour tous.
Ne pas oublier, c'est reconnaître la valeur du témoignage de ces chrétiens persécutés mais fidèles, et en permettre la fécondité. Quelques soient les risques, ils célèbreront Noël. Comme me le disait un réfugié d'Erbil: «Daesh nous a tout pris. Il n'y a qu'une chose qu'ils ne pourront jamais nous prendre: notre foi».
Alors que notre pays est capable de se déchirer autour d'une crèche, ces frères nous disent combien l'homme a besoin d'espérer face à la tragédie de ce monde. Je n'oublierai jamais cette crèche d'Erbil, sous une frêle tente, au milieu d'un camp de réfugiés, sous tentes eux aussi. Plus que jamais, ils avaient compris que Jésus était venu au milieu d'eux, pour eux, se faire l'un d'eux. Pour que l'Espérance même douloureuse ne s'éteigne jamais. Cette crèche en était le signe.
Que la fidélité d'Asia Bibi, de ces réfugiés d'Irak, de tous nos frères persécutés puisse nous réveiller et nous sortir de la tiédeur. L'Occident aussi a besoin d'Espérance.
Leur témoignage nous enseigne… et nous engage !
http://www.lefigaro.fr/vox/religion/2014/12/17/31004-20141217ARTFIG00158-asia-bibi-chretiens-persecutes-a-noel-ne-les-oublions-pas.php
- Publié le 17/12/2014 à 12:03
FIGAROVOX/TRIBUNE - Anne Hidalgo a choisi de dérouler ce mercredi une bâche sur la façade de l'Hôtel de ville, à l'effigie d'Asia Bibi, cette chrétienne pakistanaise condamnée à mort pour blasphème. L'abbé Grosjean se réjouit de cette initiative.
L'abbé Pierre-Hervé Grosjean est curé de Saint Cyr l'Ecole et Secrétaire Général de la Commission «Ethique et Politique» du Diocèse de Versailles. Il a récement publié Aimer en vérité (Artège, 2014). Il est l'un des animateurs du Padreblog.
On ne peut que se réjouir de l'initiative du Maire de Paris, Anne Hidalgo: aujourd'hui est apposée sur la façade de l'hôtel de ville un portrait d'Asia Bibi, cette jeune chrétienne pakistanaise, toujours condamnée à mort pour un supposé blasphème. Il est en effet essentiel qu'à quelques jours de Noël, nul n'oublie ceux qui le passeront dans les larmes.
Le Cardinal Barbarin est allé visiter il y a quelques jours, avec une délégation lyonnaise que j'ai eu la joie d'accompagner, les chrétiens réfugiés à Erbil en Irak. Leur première supplication? «Ne nous oubliez pas !». Le silence et l'oubli sont les meilleurs alliés des bourreaux et des fanatiques qui rêvent d'un Orient sans chrétien. L'actualité est si rapide, les détresses sont si nombreuses, que l'opinion publique, même émue un instant, se détourne bien vite du drame de ces minorités chrétiennes persécutées partout dans le monde. Pourtant, de l'Irak à l'Arabie saoudite, du Nigeria au Soudan, de la Corée du Nord à la Chine, ils sont plus de 150 millions de chrétiens à risquer leur vie ou leur liberté pour leur foi. Dans cette nuit si particulière de Noël, c'est en se cachant, en risquant un attentat ou dans leur prison qu'ils célèbreront la naissance du Christ.
Que la fidélité d'Asia Bibi, de ces réfugiés d'Irak, de tous nos frères persécutés puisse nous réveiller et nous sortir de la tiédeur. L'Occident aussi a besoin d'Espérance. Leur témoignage nous enseigne… et nous engage !
Ne pas oublier, c'est parler d'eux, sans cesse. Pour interpeller les consciences des dirigeants. Pour alerter l'opinion publique. Pour faire pression. Le Pakistan vient de vivre un drame épouvantable, qui a meurtri le pays dans ses enfants. Que ce drame puisse unir toutes les bonnes volontés dans la même détestation du fanatisme religieux. Les chrétiens ne sont pas les seules victimes de la violence, au Pakistan comme en Irak. Ne pas les oublier, ce n'est pas ignorer les autres. C'est défendre la liberté religieuse, le respect et la protection des plus faibles, pour faire avancer la paix pour tous.
Ne pas oublier, c'est reconnaître la valeur du témoignage de ces chrétiens persécutés mais fidèles, et en permettre la fécondité. Quelques soient les risques, ils célèbreront Noël. Comme me le disait un réfugié d'Erbil: «Daesh nous a tout pris. Il n'y a qu'une chose qu'ils ne pourront jamais nous prendre: notre foi».
Alors que notre pays est capable de se déchirer autour d'une crèche, ces frères nous disent combien l'homme a besoin d'espérer face à la tragédie de ce monde. Je n'oublierai jamais cette crèche d'Erbil, sous une frêle tente, au milieu d'un camp de réfugiés, sous tentes eux aussi. Plus que jamais, ils avaient compris que Jésus était venu au milieu d'eux, pour eux, se faire l'un d'eux. Pour que l'Espérance même douloureuse ne s'éteigne jamais. Cette crèche en était le signe.
Que la fidélité d'Asia Bibi, de ces réfugiés d'Irak, de tous nos frères persécutés puisse nous réveiller et nous sortir de la tiédeur. L'Occident aussi a besoin d'Espérance.
Leur témoignage nous enseigne… et nous engage !
http://www.lefigaro.fr/vox/religion/2014/12/17/31004-20141217ARTFIG00158-asia-bibi-chretiens-persecutes-a-noel-ne-les-oublions-pas.php