Ali Agça s’est rendu sur la tombe de Jean-Paul II
28/12/14 La Croix
Le 27 décembre 1983, Jean-Paul II était venu rencontrer le Turc Mehmet Ali Agça, celui qui avait voulu le tuer le 13 mai 1981, dans sa cellule de la prison romaine de Rebibbia. Le pape polonais était venu lui redire directement son pardon, après le lui avoir accordé le jour-même ; il avait d’ailleurs demandé aux catholiques de prier pour son « frère » auquel il disait avoir « sincèrement pardonné ».
DES ROSES BLANCHES
Trente et un ans plus tard, ce samedi 27 décembre, Ali Agça, aujourd’hui âgé de 55 ans et demeurant à Istanbul, est venu déposer des roses blanches sur la tombe de saint Jean-Paul II, en la basilique Saint-Pierre. Selon le vice-directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Ciro Benedettini, « Agça désirait porter des fleurs dans la chapelle où est inhumé saint Jean-Paul II et il a pu le faire sans problème (…). Son passage à la basilique a été très bref ».
« J’ai ressenti la nécessité de ce geste », a déclaré l’ancien criminel à l’agence italienne ADN-Kronos qu’il avait contacté pour être filmé et faire des déclarations sur le parvis de Saint-Pierre.
En 2009 déjà, Ali Agça avait exprimé son désir de se rendre sur la tombe de Jean-Paul II : « Je voudrais, juste un jour, retourner à Rome sur la tombe de Jean-Paul II pour lui exprimer toute ma reconnaissance filiale pour son pardon et témoigner devant le monde entier de ma conversion au catholicisme », écrivait-il dans une lettre publiée par un hebdomadaire people italien, peu avant d’être libéré en janvier 2010 de la prison de Sincan, près d’Ankara.
PRÈS DE TRENTE ANS DE PRISON
Après avoir purgé une peine de dix-neuf ans de prison en Italie, Ali Agça avait été gracié en 2000 par le président Carlo Azeglio Ciampi, avec le consentement de Jean-Paul II et du Vatican.
Il avait ensuite été emprisonné dix ans en Turquie pour une attaque de banque commise dans les années 1970 et pour le meurtre d’un journaliste turc en 1979 : au moment de l’attentat, il était recherché par les autorités turques pour ses liens avec le mouvement d’extrême droite des « Loups Gris ». En 2009, il avait déclaré être devenu catholique depuis deux ans.
En novembre dernier, Ali Agça avait demandé une entrevue avec le pape François lors de la visite de celui-ci en Turquie : elle le lui avait été refusée, tout comme l’audience qu’il a demandée ce week-end à Rome.
Entré clandestinement en Italie en voiture par l’Autriche le vendredi 26 décembre, l’ancien extrémiste a été signalé par la gendarmerie vaticane aux autorités italiennes, puis conduit, samedi, devant la DIGOS (Division des investigations générales et des opérations spéciales) de la police italienne pour des vérifications. Il pourrait être expulsé.
C. LE. (avec AFP)
28/12/14 La Croix
Le 27 décembre 1983, Jean-Paul II était venu rencontrer le Turc Mehmet Ali Agça, celui qui avait voulu le tuer le 13 mai 1981, dans sa cellule de la prison romaine de Rebibbia. Le pape polonais était venu lui redire directement son pardon, après le lui avoir accordé le jour-même ; il avait d’ailleurs demandé aux catholiques de prier pour son « frère » auquel il disait avoir « sincèrement pardonné ».
DES ROSES BLANCHES
Trente et un ans plus tard, ce samedi 27 décembre, Ali Agça, aujourd’hui âgé de 55 ans et demeurant à Istanbul, est venu déposer des roses blanches sur la tombe de saint Jean-Paul II, en la basilique Saint-Pierre. Selon le vice-directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Ciro Benedettini, « Agça désirait porter des fleurs dans la chapelle où est inhumé saint Jean-Paul II et il a pu le faire sans problème (…). Son passage à la basilique a été très bref ».
« J’ai ressenti la nécessité de ce geste », a déclaré l’ancien criminel à l’agence italienne ADN-Kronos qu’il avait contacté pour être filmé et faire des déclarations sur le parvis de Saint-Pierre.
En 2009 déjà, Ali Agça avait exprimé son désir de se rendre sur la tombe de Jean-Paul II : « Je voudrais, juste un jour, retourner à Rome sur la tombe de Jean-Paul II pour lui exprimer toute ma reconnaissance filiale pour son pardon et témoigner devant le monde entier de ma conversion au catholicisme », écrivait-il dans une lettre publiée par un hebdomadaire people italien, peu avant d’être libéré en janvier 2010 de la prison de Sincan, près d’Ankara.
PRÈS DE TRENTE ANS DE PRISON
Après avoir purgé une peine de dix-neuf ans de prison en Italie, Ali Agça avait été gracié en 2000 par le président Carlo Azeglio Ciampi, avec le consentement de Jean-Paul II et du Vatican.
Il avait ensuite été emprisonné dix ans en Turquie pour une attaque de banque commise dans les années 1970 et pour le meurtre d’un journaliste turc en 1979 : au moment de l’attentat, il était recherché par les autorités turques pour ses liens avec le mouvement d’extrême droite des « Loups Gris ». En 2009, il avait déclaré être devenu catholique depuis deux ans.
En novembre dernier, Ali Agça avait demandé une entrevue avec le pape François lors de la visite de celui-ci en Turquie : elle le lui avait été refusée, tout comme l’audience qu’il a demandée ce week-end à Rome.
Entré clandestinement en Italie en voiture par l’Autriche le vendredi 26 décembre, l’ancien extrémiste a été signalé par la gendarmerie vaticane aux autorités italiennes, puis conduit, samedi, devant la DIGOS (Division des investigations générales et des opérations spéciales) de la police italienne pour des vérifications. Il pourrait être expulsé.
C. LE. (avec AFP)