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Mgr Gaillot : vingt ans après
« Si l'Eglise n'évolue pas, elle disparaîtra » déclare celui qui, vingt ans après, n’a lui non plus guère évolué. Lu sur le blog du « Parisien » :
« Mariage gay, précarité... A 80 ans, Mgr Gaillot, l'évêque mis sur la touche depuis vingt ans, est toujours aussi engagé sur les sujets de société et se montre admiratif envers le pape.
Il y a vingt ans jour pour jour, devant quelque 20 000 fidèles supporteurs, Mgr Jacques Gaillot célébrait sa dernière messe à Evreux en tant qu'évêque de ce diocèse. Il venait d'être destitué de ses fonctions par le Vatican qui sanctionnait là ses sorties publiques jugées provocantes. « L'affaire Gaillot » provoquera des blessures et des divisions au sein du clergé français.
A la tête depuis deux décennies de l'évêché fantôme de Parténia, le trublion continue de défendre les exclus. Rencontre à la maison des spiritains à Paris (Ve), qui l'héberge.
Comment exister quand on est un évêque sans diocèse et sans responsabilités ?
MGR GAILLOT. On fait sa vie. Je ne suis pas à la rue. J'ai la santé. Je suis le président de l'association Droits devant ! ( NDLR : qui lutte, notamment, contre la précarité ). Je soutiens l'association Droit au logement. Les mal-logés se disent : « Lui, il peut nous comprendre ! » Moi-même, j'ai été exclu, c'est un bon passeport que l'Eglise m'a donné là. Je m'investis aussi aux côtés des prisonniers. Je visite Yvan Colonna à la prison d'Arles, cela fait une dizaine d'années qu'on se fréquente et je vais voir ses parents en Corse.
Ne plus célébrer de messe à l'église, ça vous manque ?
Cet été, j'ai béni un couple homosexuel et aussi, dans un grand jardin, un couple de divorcés remariés n'ayant pas trouvé de prêtre qui accepte. Je suis proche des gens du dehors, ceux pour qui l'Eglise est loin. Je suis hors les murs, je trouve que c'est très bon de célébrer en dehors des églises.
Avez-vous l'impression que l'Eglise de France a évolué sur les sujets de société que vous défendiez ?
Il faut que l'Eglise accompagne les mouvements de société. Là, elle essaie de prendre le train en marche. Elle est trop conservatrice, il ne s'y passe pas grand-chose. Sur les homosexuels, son regard officiel n'a pas évolué. Concernant le mariage pour tous, pour lequel j'ai manifesté, elle a freiné des quatre fers. C'est pourtant un événement majeur. On voit bien qu'il n'a rien enlevé, que ce n'est pas une menace pour les familles. Quand la société évolue, l'Eglise est obligée d'évoluer. Si elle ne le fait pas, elle disparaîtra. Et si elle ne s'occupe que d'elle, ça n'intéresse personne ! Nos modèles anciens ne marchent plus.
Quel regard portez-vous sur le pape François ?
C'est un cadeau pour le monde et pour l'Eglise. J'ai entendu chez lui des choses que je n'avais jamais imaginées de la part d'un pape. Quand il dit, à propos des gays « mais qui suis-je pour juger ? », je trouve ça formidable. Je suis heureux qu'il ait affirmé qu'un monde sans armes nucléaires était vraiment possible. Sur ce sujet, les évêques de France, eux, ne disent rien. J'ai exprimé le besoin de lui écrire après le synode sur la famille pour l'encourager. Ce n'est pas facile pour lui face à tous ces conservatismes. Il est un peu isolé. Je n'attendais pas de réponse, il a d'autres choses à faire. Eh bien, il m'a fait répondre. Il y a une phrase qui m'a fait plaisir, celle qui stipule que mes propos ont été lus avec attention.
Pourriez-vous demander une sorte de réhabilitation au Vatican ?
Cela ferait plaisir à beaucoup de gens qui m'ont toujours soutenu que le pape me rencontre. Je n'ai jamais fait de demande allant dans ce sens et je ne le ferai pas. J'ai bientôt 80 ans. Il ne faut pas revenir en arrière.
Comment avez-vous vécu l'attaque meurtrière contre les dessinateurs de « Charlie Hebdo » ?
J'étais à leur procès en 2007 (NDLR : pour avoir publié des caricatures de Mahomet) pour les soutenir. Il m'est arrivé de les rencontrer plusieurs fois. Je suis allé à la marche républicaine du 11 janvier. Ce qui me réconforte, c'est la foule qui s'est dressée aussitôt, qui défend la liberté d'expression, ce peuple aussi qui refuse d'avoir peur.
Mgr Gaillot : vingt ans après
« Si l'Eglise n'évolue pas, elle disparaîtra » déclare celui qui, vingt ans après, n’a lui non plus guère évolué. Lu sur le blog du « Parisien » :
« Mariage gay, précarité... A 80 ans, Mgr Gaillot, l'évêque mis sur la touche depuis vingt ans, est toujours aussi engagé sur les sujets de société et se montre admiratif envers le pape.
Il y a vingt ans jour pour jour, devant quelque 20 000 fidèles supporteurs, Mgr Jacques Gaillot célébrait sa dernière messe à Evreux en tant qu'évêque de ce diocèse. Il venait d'être destitué de ses fonctions par le Vatican qui sanctionnait là ses sorties publiques jugées provocantes. « L'affaire Gaillot » provoquera des blessures et des divisions au sein du clergé français.
A la tête depuis deux décennies de l'évêché fantôme de Parténia, le trublion continue de défendre les exclus. Rencontre à la maison des spiritains à Paris (Ve), qui l'héberge.
Comment exister quand on est un évêque sans diocèse et sans responsabilités ?
MGR GAILLOT. On fait sa vie. Je ne suis pas à la rue. J'ai la santé. Je suis le président de l'association Droits devant ! ( NDLR : qui lutte, notamment, contre la précarité ). Je soutiens l'association Droit au logement. Les mal-logés se disent : « Lui, il peut nous comprendre ! » Moi-même, j'ai été exclu, c'est un bon passeport que l'Eglise m'a donné là. Je m'investis aussi aux côtés des prisonniers. Je visite Yvan Colonna à la prison d'Arles, cela fait une dizaine d'années qu'on se fréquente et je vais voir ses parents en Corse.
Ne plus célébrer de messe à l'église, ça vous manque ?
Cet été, j'ai béni un couple homosexuel et aussi, dans un grand jardin, un couple de divorcés remariés n'ayant pas trouvé de prêtre qui accepte. Je suis proche des gens du dehors, ceux pour qui l'Eglise est loin. Je suis hors les murs, je trouve que c'est très bon de célébrer en dehors des églises.
Avez-vous l'impression que l'Eglise de France a évolué sur les sujets de société que vous défendiez ?
Il faut que l'Eglise accompagne les mouvements de société. Là, elle essaie de prendre le train en marche. Elle est trop conservatrice, il ne s'y passe pas grand-chose. Sur les homosexuels, son regard officiel n'a pas évolué. Concernant le mariage pour tous, pour lequel j'ai manifesté, elle a freiné des quatre fers. C'est pourtant un événement majeur. On voit bien qu'il n'a rien enlevé, que ce n'est pas une menace pour les familles. Quand la société évolue, l'Eglise est obligée d'évoluer. Si elle ne le fait pas, elle disparaîtra. Et si elle ne s'occupe que d'elle, ça n'intéresse personne ! Nos modèles anciens ne marchent plus.
Quel regard portez-vous sur le pape François ?
C'est un cadeau pour le monde et pour l'Eglise. J'ai entendu chez lui des choses que je n'avais jamais imaginées de la part d'un pape. Quand il dit, à propos des gays « mais qui suis-je pour juger ? », je trouve ça formidable. Je suis heureux qu'il ait affirmé qu'un monde sans armes nucléaires était vraiment possible. Sur ce sujet, les évêques de France, eux, ne disent rien. J'ai exprimé le besoin de lui écrire après le synode sur la famille pour l'encourager. Ce n'est pas facile pour lui face à tous ces conservatismes. Il est un peu isolé. Je n'attendais pas de réponse, il a d'autres choses à faire. Eh bien, il m'a fait répondre. Il y a une phrase qui m'a fait plaisir, celle qui stipule que mes propos ont été lus avec attention.
Pourriez-vous demander une sorte de réhabilitation au Vatican ?
Cela ferait plaisir à beaucoup de gens qui m'ont toujours soutenu que le pape me rencontre. Je n'ai jamais fait de demande allant dans ce sens et je ne le ferai pas. J'ai bientôt 80 ans. Il ne faut pas revenir en arrière.
Comment avez-vous vécu l'attaque meurtrière contre les dessinateurs de « Charlie Hebdo » ?
J'étais à leur procès en 2007 (NDLR : pour avoir publié des caricatures de Mahomet) pour les soutenir. Il m'est arrivé de les rencontrer plusieurs fois. Je suis allé à la marche républicaine du 11 janvier. Ce qui me réconforte, c'est la foule qui s'est dressée aussitôt, qui défend la liberté d'expression, ce peuple aussi qui refuse d'avoir peur.