Interrogations pastorales
Je sors de la messe dimanche dernier. Un vide-greniers a lieu dans la commune. En passant a proximité, je remarque le jeune N. 14 ans, baptisé en juin dernier, se promenant avec toute sa famille…
Où sont les chrétiens à l’heure de la messe ? Au vide grenier !!! Douloureux constat pour le pasteur que je suis de percevoir la légèreté, la superficialité de bien des démarches de foi actuelles…
Pourra-t-on longtemps encore se contenter d’accueillir à bras ouverts, comme le Père de la parabole du fils prodigue, tous ceux qui se présentent, sans attendre d’eux, une parole sincère et vraie de conversion et d'attachement au Christ ?
La tension permanente entre l’attitude bienveillante et accueillante envers tous que l’Eglise manifeste en ouvrant largement ses portes à tous ceux qui demandent un sacrement, et la bienveillante et ferme exigence de vivre un chemin de foi dans la durée pour accéder aux sacrements, sans en faire pour autant une récompense pour les « purs », les « intègres », les « parfaits »… Cette tension est de plus en plus palpable.
Je baptise des enfants qui n'ont que peu de chance de recevoir une éducation chrétienne. Parfois, même les aînés baptisés ne sont pas catéchisés...
On fait faire la première communion à des enfants qui n'ont jamais été à la messe de leur vie. Cette première communion sera même pour certains leur dernière...
Des adolescents demandent la confirmation, mais l'engagement chrétien pour eux est un rêve, sans décision et engagement personnels pour la vie en Eglise et la vie spirituelle.
Nombre de mariages que je célèbre sont désolants : je rencontre des couples sympathiques, mais qui n'ont pas perçu grand chose de la sacramentalité de leur amour...
Dans mon ministère de curé de paroisse, vais-je encore longtemps tenir ce grand écart entre ce que je crois, ce qui est pour moi essentiel, la valeur, le poids des sacrements pour une relation d’amour avec le Seigneur, et ce que beaucoup de gens me demandent : un peu de religiosité, une tradition familiale, une célébration qui soit « belle, mais pas trop longue »…
Quelle souffrance immense de faire ce constat quasi généralisé : les célébrations sacramentelles ou religieuses deviennent pour beaucoup un cirque spirituel qui donne un spectacle hermétique et inaccessible à cause d’une indifférence et d’une ignorance totales. En conscience, pourrai-je admettre longtemps que l'on piétine, même sans intention mauvaise, ce qui est pour moi si précieux, si sacré ?
Quand je mets tout mon cœur à célébrer un baptême ou un mariage et que les assemblées donnent l’impression d’un vaste foutoir joyeux et imperméable à l’invisible, ça fait mal, ça fait très mal … Jusqu’à quand vais-je tenir… Jusqu’à quand ?
http://img.over-blog-kiwi.com/0/56/17/68/201309/ob_dc156460f7fd794cc5bd6040af8ce068_vide-jpg.jpeg
Lu sur : www.icthus.fr
Je sors de la messe dimanche dernier. Un vide-greniers a lieu dans la commune. En passant a proximité, je remarque le jeune N. 14 ans, baptisé en juin dernier, se promenant avec toute sa famille…
Où sont les chrétiens à l’heure de la messe ? Au vide grenier !!! Douloureux constat pour le pasteur que je suis de percevoir la légèreté, la superficialité de bien des démarches de foi actuelles…
Pourra-t-on longtemps encore se contenter d’accueillir à bras ouverts, comme le Père de la parabole du fils prodigue, tous ceux qui se présentent, sans attendre d’eux, une parole sincère et vraie de conversion et d'attachement au Christ ?
La tension permanente entre l’attitude bienveillante et accueillante envers tous que l’Eglise manifeste en ouvrant largement ses portes à tous ceux qui demandent un sacrement, et la bienveillante et ferme exigence de vivre un chemin de foi dans la durée pour accéder aux sacrements, sans en faire pour autant une récompense pour les « purs », les « intègres », les « parfaits »… Cette tension est de plus en plus palpable.
Je baptise des enfants qui n'ont que peu de chance de recevoir une éducation chrétienne. Parfois, même les aînés baptisés ne sont pas catéchisés...
On fait faire la première communion à des enfants qui n'ont jamais été à la messe de leur vie. Cette première communion sera même pour certains leur dernière...
Des adolescents demandent la confirmation, mais l'engagement chrétien pour eux est un rêve, sans décision et engagement personnels pour la vie en Eglise et la vie spirituelle.
Nombre de mariages que je célèbre sont désolants : je rencontre des couples sympathiques, mais qui n'ont pas perçu grand chose de la sacramentalité de leur amour...
Dans mon ministère de curé de paroisse, vais-je encore longtemps tenir ce grand écart entre ce que je crois, ce qui est pour moi essentiel, la valeur, le poids des sacrements pour une relation d’amour avec le Seigneur, et ce que beaucoup de gens me demandent : un peu de religiosité, une tradition familiale, une célébration qui soit « belle, mais pas trop longue »…
Quelle souffrance immense de faire ce constat quasi généralisé : les célébrations sacramentelles ou religieuses deviennent pour beaucoup un cirque spirituel qui donne un spectacle hermétique et inaccessible à cause d’une indifférence et d’une ignorance totales. En conscience, pourrai-je admettre longtemps que l'on piétine, même sans intention mauvaise, ce qui est pour moi si précieux, si sacré ?
Quand je mets tout mon cœur à célébrer un baptême ou un mariage et que les assemblées donnent l’impression d’un vaste foutoir joyeux et imperméable à l’invisible, ça fait mal, ça fait très mal … Jusqu’à quand vais-je tenir… Jusqu’à quand ?
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