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Seigneur, je veux te rendre grâce, et te prier, aussi, pour ma coiffeuse.
Oui, ma coiffeuse, celle qui me coupe les cheveux, celle qui tient le salon de coiffure, en franchise, où je vais régulièrement depuis vingt ans tenter de faire coiffer ce qu’il me reste de cheveux, et qu’elle tente d’arranger, inlassablement, avec humilité, avec patience.
Je vais déménager, Seigneur, et je me rends compte, dans mon petit bilan intérieur, que parmi ce qui va le plus me manquer, dans cette ville que j’abandonne, il y a… ma coiffeuse.
En vingt ans, je ne l’ai jamais entendue se plaindre, ni même parler d’elle-même, mais toujours s’inquiéter des autres.
En vingt ans, je ne l’ai jamais entendue critiquer qui que ce soit, trahir une confidence, ni colporter le moindre ragot.
Au contraire, avec une douceur maternante, elle a écouté toutes les confessions, recueilli toutes les plaintes, embrassé toutes les espérances de ses clients, avec humilité, avec écoute, avec une empathie non feinte et qui fait mon admiration.
Je ne l’ai jamais entendue se vanter.
Je ne l’ai jamais vue agressive ni méprisante vis-à-vis de ses employés. Je ne l’ai jamais vue humilier l’un d’eux devant sa clientèle, mais toujours, quand elle avait des reproches à faire, des consignes à donner, les prendre à part, leur parler à voix basse. Et, toujours, leur faire ses plus beaux compliments en public, pour les mettre en valeur, et les encourager.
Alors, je te rends grâce, Seigneur, pour cette personne, qui incarne à mes yeux et qui a su garder, dans ce petit univers sur lequel Tu lui as donné de régner, le sens de l’accueil. Voici une personne, Seigneur, à qui, à mes yeux, Tu pourras, dans Ta toute-puissante miséricorde, dire avec joie, un jour « viens ici, serviteur bon et fidèle ».
Et pourtant je crois bien que je ne l’ai jamais vue à la messe…
C’est une grande leçon, quand j’y pense. Non pas que les meilleurs d’entre nous soient hors de ton Église – cela, je ne peux le croire – mais qu’une personne, dans son métier, dans ses mètres carrés d’univers, incarne avec autant de simplicité ce que nous devrions tous être, nous qui nous réclamons de Toi, et passons tant de temps à ne pas nous soucier des autres, à faire chier les petits, les apprentis, les servants, et les employés – quand nous ne nous délectons pas de colporter la moindre saloperie qui passe. Quel contraste, Seigneur, et quelle tristesse aussi, que, même dans nos services d’Église, je n’aie pas toujours trouvé autant d’humilité, autant d’abnégation, autant de réserve et de non-jugement de l’autre, que chez ma coiffeuse !
Alors, Seigneur, Toi qui vas me confier une nouvelle tâche, un nouveau ministère, à Ton service, je me jette à Tes pieds, je T’implore, je Te supplie : fais que dans ce micro univers que Tu vas me confier, je puisse faire régner une ambiance au moins à moitié aussi conviviale, charitable, accueillante, bienveillante, ressourçante, que chez ma coiffeuse.
Amen !
Lu sur : https://icatho.wordpress.com
Seigneur, je veux te rendre grâce, et te prier, aussi, pour ma coiffeuse.
Oui, ma coiffeuse, celle qui me coupe les cheveux, celle qui tient le salon de coiffure, en franchise, où je vais régulièrement depuis vingt ans tenter de faire coiffer ce qu’il me reste de cheveux, et qu’elle tente d’arranger, inlassablement, avec humilité, avec patience.
Je vais déménager, Seigneur, et je me rends compte, dans mon petit bilan intérieur, que parmi ce qui va le plus me manquer, dans cette ville que j’abandonne, il y a… ma coiffeuse.
En vingt ans, je ne l’ai jamais entendue se plaindre, ni même parler d’elle-même, mais toujours s’inquiéter des autres.
En vingt ans, je ne l’ai jamais entendue critiquer qui que ce soit, trahir une confidence, ni colporter le moindre ragot.
Au contraire, avec une douceur maternante, elle a écouté toutes les confessions, recueilli toutes les plaintes, embrassé toutes les espérances de ses clients, avec humilité, avec écoute, avec une empathie non feinte et qui fait mon admiration.
Je ne l’ai jamais entendue se vanter.
Je ne l’ai jamais vue agressive ni méprisante vis-à-vis de ses employés. Je ne l’ai jamais vue humilier l’un d’eux devant sa clientèle, mais toujours, quand elle avait des reproches à faire, des consignes à donner, les prendre à part, leur parler à voix basse. Et, toujours, leur faire ses plus beaux compliments en public, pour les mettre en valeur, et les encourager.
Alors, je te rends grâce, Seigneur, pour cette personne, qui incarne à mes yeux et qui a su garder, dans ce petit univers sur lequel Tu lui as donné de régner, le sens de l’accueil. Voici une personne, Seigneur, à qui, à mes yeux, Tu pourras, dans Ta toute-puissante miséricorde, dire avec joie, un jour « viens ici, serviteur bon et fidèle ».
Et pourtant je crois bien que je ne l’ai jamais vue à la messe…
C’est une grande leçon, quand j’y pense. Non pas que les meilleurs d’entre nous soient hors de ton Église – cela, je ne peux le croire – mais qu’une personne, dans son métier, dans ses mètres carrés d’univers, incarne avec autant de simplicité ce que nous devrions tous être, nous qui nous réclamons de Toi, et passons tant de temps à ne pas nous soucier des autres, à faire chier les petits, les apprentis, les servants, et les employés – quand nous ne nous délectons pas de colporter la moindre saloperie qui passe. Quel contraste, Seigneur, et quelle tristesse aussi, que, même dans nos services d’Église, je n’aie pas toujours trouvé autant d’humilité, autant d’abnégation, autant de réserve et de non-jugement de l’autre, que chez ma coiffeuse !
Alors, Seigneur, Toi qui vas me confier une nouvelle tâche, un nouveau ministère, à Ton service, je me jette à Tes pieds, je T’implore, je Te supplie : fais que dans ce micro univers que Tu vas me confier, je puisse faire régner une ambiance au moins à moitié aussi conviviale, charitable, accueillante, bienveillante, ressourçante, que chez ma coiffeuse.
Amen !
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