Benoît XVI : les confidences de son secrétaire particulier
ELISABETH DE BAUDOÜIN (427)
18.03.2015
« Ordinairement, c’est moi qui l’accompagne. Nous récitons le chapelet ensemble. Nous marchons pendant une petite demi-heure ». Secrétaire de Benoît XVI depuis 2003, Mgr George Gänswein a expliqué, pour l’hebdomadaire italien Oggi, comment se passent les journées du Pape émérite. « Chaque jour, Benoît XVI, qui se porte bien pour son âge, fait sa promenade dans les jardins du Vatican. Sur les conseils de son médecin, lui qui a toujours eu le pas alerte, utilise à présent un déambulateur à l’extérieur et une canne chez lui.
Les journées commencent toujours par la messe, que je concélèbre avec lui tous les matins, précise l’archevêque.
Dans la journée, il prie, il lit, il étudie et répond à de nombreuses lettres ; et le soir, il lui arrive souvent de jouer du piano ».
Et l’homme du Pape émérite d’ajouter : « Il n’écrit plus de textes théologiques ou scientifiques. Il dit qu’il n’a plus la force d’écrire. À la messe du dimanche, il prêche toujours une homélie, sans notes. Il a une excellente mémoire ».
Georg Gänswein parle aussi de lui, se confie sur la façon dont il a vécu les moments difficiles ou douloureux du pontificat de Benoît : il se souvient avoir pleuré quand le Pape émérite a quitté le palais apostolique pour Castel Gandolfo, après sa renonciation. « J’ai été ému. Je ne suis pas de pierre. Le Pape, lui, était serein. Le soir du 28 février, toutes les émotions contenues jusque là sont devenues des larmes ».
À propos du scandale Vatileaks, l’archevêque confie :
« Humainement, ce fut une période difficile. J’ai vécu une grande désillusion et me suis senti trahi. Mais le Pape émérite ne m’a jamais retiré sa confiance. Dans un certain sens, je me suis senti responsable de ne pas avoir été suffisamment vigilant, d’avoir fait confiance à quelqu’un qui ne le méritait pas. Bien sûr, parmi les apôtres, certains ont trahi. Mais quand j’ai compris que la personne qui l’avait fait était si proche du Pape, j’ai été ébranlé. Quand j’y repense, mon cœur se serre ».
Celui qui est à la fois secrétaire du Pape émérite et préfet de la Maison pontificale, se confie également sur son rôle sans précédent de collaborateur de deux Papes. « J’ai commencé cet itinéraire avec beaucoup de foi et d’énergie, mais aussi un peu de crainte. Deux ans après, c’est plus facile. Au début, j’étais moins sûr de moi, ne serait-ce que par ce que dans un premier temps, certains n’avaient pas bien accueilli la présence du Pape émérite au Vatican. » Quant à l’attitude de François par rapport à Benoît, « elle a toujours été accueillante et exemplaire. Entre les deux, il y a une relation très cordiale et respectueuse », affirme-t-il.
Georges Gänswein est né en 1956 en Allemagne. Ordonné prêtre en 1984, il arrive à Rome en 1995 en tant qu’official de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Un an plus tard, il rejoint son compatriote Joseph Ratzinger à la Congrégation pour la doctrine de la foi. En 2000, il devient confesseur particulier du pape Jean-Paul II avant de remplacer, en 2003, Joseph Clemens en tant que secrétaire de Ratzinger. Quand celui-ci devient Benoît XVI (en 2005), il le garde comme secrétaire particulier. En décembre 2012, il est nommé archevêque par le Pape, et quand celui renonce au trône pontifical, il le suit à Castel Gandolfo.
Aujourd’hui, Mgr Gänswein vit avec Benoît XVI au Vatican. Le 31 août 2013, le pape François l’a également confirmé dans ses fonctions de préfet de la Maison pontificale. Mgr Gänswein a donc l’honneur de servir deux Papes à la fois. Le « beau Georges » (il Bel Giorgio), comme le surnomment les Italiens, aurait également inspiré (à son insu) la créatrice Donatella Versace pour ses collections. Mais ça, c’est une autre histoire.
http://www.aleteia.org/fr/religion/article/benoit-xvi-les-confidences-de-son-secretaire-particulier-5789413384650752
Mgr Georg Gänswein donne des nouvelles du Pape émérite, dont il est le secrétaire depuis 2003. À la clé, quelques pensées personnelles.
ELISABETH DE BAUDOÜIN (427)
18.03.2015
© DANIELE COLARIETI/CPP
« Ordinairement, c’est moi qui l’accompagne. Nous récitons le chapelet ensemble. Nous marchons pendant une petite demi-heure ». Secrétaire de Benoît XVI depuis 2003, Mgr George Gänswein a expliqué, pour l’hebdomadaire italien Oggi, comment se passent les journées du Pape émérite. « Chaque jour, Benoît XVI, qui se porte bien pour son âge, fait sa promenade dans les jardins du Vatican. Sur les conseils de son médecin, lui qui a toujours eu le pas alerte, utilise à présent un déambulateur à l’extérieur et une canne chez lui.
Les journées commencent toujours par la messe, que je concélèbre avec lui tous les matins, précise l’archevêque.
Dans la journée, il prie, il lit, il étudie et répond à de nombreuses lettres ; et le soir, il lui arrive souvent de jouer du piano ».
Et l’homme du Pape émérite d’ajouter : « Il n’écrit plus de textes théologiques ou scientifiques. Il dit qu’il n’a plus la force d’écrire. À la messe du dimanche, il prêche toujours une homélie, sans notes. Il a une excellente mémoire ».
Une relation très cordiale et respectueuse entre les deux Papes
Georg Gänswein parle aussi de lui, se confie sur la façon dont il a vécu les moments difficiles ou douloureux du pontificat de Benoît : il se souvient avoir pleuré quand le Pape émérite a quitté le palais apostolique pour Castel Gandolfo, après sa renonciation. « J’ai été ému. Je ne suis pas de pierre. Le Pape, lui, était serein. Le soir du 28 février, toutes les émotions contenues jusque là sont devenues des larmes ».
Quand je repense à Vatileaks, mon cœur se serre
À propos du scandale Vatileaks, l’archevêque confie :
« Humainement, ce fut une période difficile. J’ai vécu une grande désillusion et me suis senti trahi. Mais le Pape émérite ne m’a jamais retiré sa confiance. Dans un certain sens, je me suis senti responsable de ne pas avoir été suffisamment vigilant, d’avoir fait confiance à quelqu’un qui ne le méritait pas. Bien sûr, parmi les apôtres, certains ont trahi. Mais quand j’ai compris que la personne qui l’avait fait était si proche du Pape, j’ai été ébranlé. Quand j’y repense, mon cœur se serre ».
Collaborateur de deux Papes
Celui qui est à la fois secrétaire du Pape émérite et préfet de la Maison pontificale, se confie également sur son rôle sans précédent de collaborateur de deux Papes. « J’ai commencé cet itinéraire avec beaucoup de foi et d’énergie, mais aussi un peu de crainte. Deux ans après, c’est plus facile. Au début, j’étais moins sûr de moi, ne serait-ce que par ce que dans un premier temps, certains n’avaient pas bien accueilli la présence du Pape émérite au Vatican. » Quant à l’attitude de François par rapport à Benoît, « elle a toujours été accueillante et exemplaire. Entre les deux, il y a une relation très cordiale et respectueuse », affirme-t-il.
Un parcours sans faute
Georges Gänswein est né en 1956 en Allemagne. Ordonné prêtre en 1984, il arrive à Rome en 1995 en tant qu’official de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Un an plus tard, il rejoint son compatriote Joseph Ratzinger à la Congrégation pour la doctrine de la foi. En 2000, il devient confesseur particulier du pape Jean-Paul II avant de remplacer, en 2003, Joseph Clemens en tant que secrétaire de Ratzinger. Quand celui-ci devient Benoît XVI (en 2005), il le garde comme secrétaire particulier. En décembre 2012, il est nommé archevêque par le Pape, et quand celui renonce au trône pontifical, il le suit à Castel Gandolfo.
Aujourd’hui, Mgr Gänswein vit avec Benoît XVI au Vatican. Le 31 août 2013, le pape François l’a également confirmé dans ses fonctions de préfet de la Maison pontificale. Mgr Gänswein a donc l’honneur de servir deux Papes à la fois. Le « beau Georges » (il Bel Giorgio), comme le surnomment les Italiens, aurait également inspiré (à son insu) la créatrice Donatella Versace pour ses collections. Mais ça, c’est une autre histoire.
http://www.aleteia.org/fr/religion/article/benoit-xvi-les-confidences-de-son-secretaire-particulier-5789413384650752