Histoire du Sacré Coeur - Claire Ferchaud
1917 : Claire Ferchaud.
Claire Ferchaud (1896-1972), la Grande Guerre lui révèle l’agonie du Christ, le Coeur broyé par la France. A la fin de l’année 1916, les apparitions se multiplient.
Le 28 novembre, elle se trouve par la pensée dans la chambre du Président à genoux où une voix inconnue dit : " Raymond, Raymond ! Pourquoi me persécutes-tu ? "
" Les temps sont mauvais sur la terre ; les coeurs sont broyés parfois, mais même dans l’épreuve on continue à m’outrager. Le mal se rallume dans les âmes, et c’est la France qui ouvre dans mon coeur cette blessure d’où s’échappent des flots de sang.
Je veux tenter un dernier effort ; mon amour surpasse toute mesure : j’aime tant la France ; je veux la sauver... En mon nom, je te commande d’écrire au Chef de ceux qui gouvernent. L’image de mon Coeur qui doit sauver la France. C’est à eux que tu l’enverras. Si on la respecte, c’est le salut ; mais si on la foule aux pieds, ce sont les malédictions du Ciel qui tombent et écrasent tout Ie peupIe. Va droit à ceux qui vous gouvernent. Si tu savais comme la conscience de ces gens-là est agitée ! Je remue leurs coeurs ; à toi maintenant de me faire connaître. La chose te paraît grave, mais obéis ; c’est le salut de ta Patrie " (26-11-1916).
" Les gouvernants sentent que Dieu seul peut les sauver. Mais lâches qu’ils sont, ils vivent chacun dans leur milieu, cachant ces pensées au fond de leur coeur. C’est pourquoi tu vas écrire au Président lui montrant son devoir sur lequel tout le peuple doit se former. S’il ne se soumet pas à ce que je lui adresse par toi, de grands malheurs menacent sa personne et ses droits. Au contraire si, par lui, je suis gravé sur le drapeau français, dès le lendemain, il poursuivra l’ennemi qui fuira en désordre et le rejettera au-delà de la frontière. En peu de temps, c’ est la paix pour toutes les nations " (16-12-1916).
Le 1er janvier 1917 elle écrit une lettre au Président Poincaré. Le 16, M. De Baudry d’ Asson, député de Vendée, la remet en mains propres.
Une lettre ne suffit pas, la mission de Claire doit, s’effectuer par des contacts, des relations avec le haut clergé, la haute politique. Interrogée fin décembre à Poitiers, sur sa mission, par une commission de théologiens, Claire reçoit l’accord de son évêque, Mgr Humbrecht.
Le 27 février, Claire écrit une deuxième lettre au Président Poincaré rappelant que les " francs-maçons sont les bourreaux de son Coeur adorable. C’est à vous qu’il demande de régner sur la France officielle, c’est par vous qu’ il veut être peint sur le drapeau national ".
Le 1er mars, Jésus demande à Claire : " Va supplier le cardinal, demande-lui de passer cette nuit dans la basilique ; dis-lui qu’ensuite tu reprendras le chemin de ton village, emportant avec toi le grand secret national. "
Claire écrit le 6 au cardinal qui répond le 12 au chanoine Crépin, Supérieur de Montmartre, de faire accompagner la jeune fille toute la nuit, dans le plus grand secret.
La nuit d’Adoration Claire reçoit plusieurs secrets :la franc-maçonnerie trahit le secret de la France à l’ ennemi, elle sera châtiée ; " Je demande aux braves petits soldats de France, jusqu’aux généraux qui sont aux armées, de déployer le drapeau du Sacré-Coeur, malgré les défenses formelles qu’on fera autour d’eux, et que tous aillent de l’avant, je leur promets la victoire.
"Claire transmets les messages au cardinal Amette le 18 mars y compris l’avertissement aux généraux."
Cette petite vendéenne, est reçue à l’Elysée le 21 mars par le Président Poincaré. L’audience n’apporte rien de positif, Poincaré se retranche derrière les lois laïques mais promet d’intervenir à la Chambre.
En mai 1917 la situation militaire est catastrophique.
Claire Ferchaud, qui n’a décidément convaincu personne, s’adresse le 7 mai aux généraux de France, leur transmet le même message qu’à Poincaré.
"Mon général. C’est pour obéir à Dieu que j’ai l’honneur de faire connaître sa volonté à tous les généraux de France.
Notre-Seigneur qui aime tant les Francs leur demande d’accomplir un acte de foi vis-à-vis de sa royauté divine et de réclamer près du chef de l’État que l’image du Sacré-Coeur, signe d’espérance et de salut, brille officiellement sur nos couleurs nationales.
En récompense de cet hommage rendu à Dieu par nos vaillants défenseurs, le Sacré-Coeur leur promet le salut et la victoire sur tous nos ennemis.
C’est aussi pour éviter une catastrophe que Dieu fait avertir nos généraux de la perte que risque notre pauvre pays de France, qui conduit par un gouvernement impie et dont la franc-maçonnerie dirige la France à sa perte par d’affreuses trahisons.
Qu’on me permette d’ exposer l’avertissement que Notre-Seigneur dans sa bonté fait connaître à tous les bons Français. Je revis Notre-Seigneur pleurant sur la France. Il parla et il dit : Le peuple de France est à deux doigts de, sa perte : le traître vit au coeur de la France ; c’est la franc-maçonnerie qui, pour obtenir la perte éternelle de ce pays, d’accord avec l’Allemagne, a engendré cette guerre ; les trahisons se poursuivent, et si quelqu’un pouvait pénétrer dans l’intérieur de plusieurs cabinets, il en découvrirait les pièges.
Sans moi, la France serait perdue, mais mon amour qui veut la vie de cette France arrête le fil électrique qui communique le secret de la France à l’ennemi.
La franc-maçonnerie sera vaincue. De terribles châtiments fondront sur elle. Mais je demande aux braves petits soldats de France, jusqu’aux généraux qui sont aux armées, de déployer le drapeau du Sacré-Coeur malgré les défenses formelles qu’on fera autour d’eux, et que tous, officiers et soldats aillent de l’avant.
Je leur promets la victoire. La franc-maçonnerie, le gouvernement actuel, seront châtiés ; Non Satan aura beau faire, jamais la France ne lui appartiendra. "
Cette communication eut lieu le 16 mars 1917.
Cette lettre fut écrite à quinze exemplaires et envoyée aux généraux suivants :
Lyautey, ministre de la Guerre dans le précédent ministère (Briand) ; Pétain, généralissime ; Micheler, commandant la lre armée ; Guillaumat, commandant la 2e armée ; Humbert, commandant la 3e armée ; Gouraud, commandant la 4e armée ; Passaga, commandant la 5e armée ; Maistre, commandant la 6e armée ; Boissoudy, commandant la 7e armée ; Gérard, commandant la 8e armée ; Duchesne, commandant la 10e armée ; et aussi les généraux : de Castelnau, Nivelle, Fayolle, et Foch.
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