Si vous vous promenez du coté de la grande mosquée de Batoumi, une ville le long de la mer Noire au sud ouest de la Géorgie, vous constaterez qu’elle est presque vide. A quelques rues de là, le temple chrétien orthodoxe, en revanche, est bondé de monde.
En 1980, les Adjars, habitants de la république autonome de Géorgie, étaient musulmans.
Eglise Saint Nicholas – Batoumi
Il n’y avait qu’une seule église.
Aujourd’hui, 75% des 400 000 musulmans sont des apostats, ils se sont convertis. Ils sont devenus chrétiens.
Cette conversion massive de l’islam à l’orthodoxie s’est déroulée avec la participation du métropolite de Batoumi, Lazeti Dimitri.
En fait, la Georgie fut l’un des premiers pays à adopter le christianisme en tant que religion officielle, en 301, quelques décennies après l’Arménie.
Après quelques massacres et conversions forcées à coup de décapitation – déjà – l’Adjarie devint très majoritairement musulmane. En 1991, la chute du communisme permit à la Géorgie de retrouver son indépendance, et à l’Adjarie de faire sécession.
En 1982, des milliers d’habitants de la région, jusque là musulmans, furent baptisés.
Le 13 mai 1991, 5000 musulmans et athées devinrent orthodoxes – en une seule journée.
Selon le métropolite Dimitri « cette métamorphose de toute une région, cette conversion de l’islam à l’orthodoxie » est dûe à « un retour aux sources, à la foi des ancêtres », car les Adjariens, convertis de force à l’islam par les Ottomans, étaient, en fait, restés chrétiens de coeur.
« Ils continuaient à porter secrètement une croix, ils peignaient des œufs de Pâques, ils conservaient des icônes dans leurs habitations. Lorsqu’ils faisaient cuire le mchadi (le pain traditionnel géorgien), ils traçaient dessus une croix. De même, lorsqu’ils préparaient leur beurre. »
Si vous vous promenez du coté de la grande mosquée de Batoumi, vous constaterez qu’elle est presque vide. A quelques rues de là, le lieu de culte orthodoxe est bondé. Aussi, la Turquie a envoyé des prédicateurs de Süleyman Hilmi Tunahan réislamiser la région, qui n’est plus musulmane qu’en limite de la Tchétchénie, du Daghestan, et, pour les chiites de Géorgie orientale, de l’Azerbaïdjan.
« Il faut comprendre que l’Eglise orthodoxe est un pilier fondamental de notre identité nationale. Dans le passé, nous avons été envahis par tous nos grands voisins, les Perses, les Ottomans, les Russes. S’il n’y avait pas eu le ciment de la religion, il n’y aurait même plus de peuple géorgien », explique une ancienne journaliste, Alina Okkropiridze.
Un témoignage, cité par Orthodoxie.com, précise : « quand l’Union Soviétique s’est effondrée, de forts courants patriotiques traversèrent toute la Géorgie. Les Adjars ont alors compris qu’on les avait obligés à se convertir à l’islam par la force ».
« Notre objectif principal était de convertir l’intelligentsia. Ici comme ailleurs, elle est l’exemple pour les autres couches de la population. Lorsque nous l’avons convertie, elle nous a aidés dans la prédication. Voyant que l’élite culturelle et scientifique était passée du côté du christianisme, les gens sont devenus orthodoxes. Gloire à Dieu ! »
Edouard Chevarnadze, ancien ministre des Affaires étrangères de l’URSS, et président de Géorgie de 1992 à 2003 annonça d’ailleurs publiquement sa conversion.
Fin août 2013, dans le district d’Adiguéni, au sud-ouest de la Géorgie, les autorités ont démonté un minaret au prétexte que les droits de douane n’avaient pas été acquittés pour les matériaux de construction, et des musulmans qui s’opposaient à la destruction de l’édifice ont été arrêtés.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
http://www.orthodoxie.com/lire/interview-du-metropolite-de-batoumi-et-lazeti-dimitri-eglise-orthodoxe-de-georgie/
http://www.pravmir.ru/mitropolit-batumskij-i-lazskij-dimitrij-adzhariya-vernulas-k-istokam/
http://www.pravmir.ru/mitropolit-batumskij-i-lazskij-dimitrij-adzhariya-vernulas-k-istokam/