Corps mutilé Décapitée au salon funéraire | |
Daniel Renaud Le Journal de Montréal 27/04/2006 05h40 |
«Rendez-nous la tête de notre sœur et dénoncez-vous.» La famille d’une morte décapitée en plein salon funéraire offre 10 000 $ de récompense pour élucider ce crime aussi gratuit que répugnant.
«Tous les matins, je pense à elle. Pourquoi ils ont fait ça ? C’est incroyable», se demande Ghyslaine Lemay, plus de neuf mois après les horribles événements.
Décédée d’un cancer, sa sœur Cécile, 68 ans, était exposée au Salon funéraire Yves Légaré, à Boucherville, le 10 juillet 2005.
Mais dans la nuit, des individus ont défoncé une fenêtre, décapité la sexagénaire et sont partis avec sa tête.
Depuis, plus rien. Dans l’espoir de résoudre cette affaire, du jamais vu en Amérique du Nord selon elle, la famille a rencontré les journalistes pour la première fois hier et offert 10 000 $ pour toute information qui pourrait mener à l’arrestation des auteurs de ce crime abject.
Deuil inachevé
D’ailleurs, les sœurs de Cécile Lemay n’ont pas hésité à s’adresser directement aux profanateurs.
«Vous ne savez pas à quel point c’est difficile de vivre avec cette image-là. Si vous saviez à quel point nous sommes perturbés, vous vous dénonceriez», a lancé comme appel Carmelle Lemay.
«On ne sait jamais si la tête ne se retrouvera pas sur notre balcon. Si on savait pourquoi au moins, ce serait déjà un soulagement», a ajouté Alain Ouellette, le neveu de la défunte mutilée.
«Elle n’avait pas d’ennemi, elle aimait et aidait tout le monde», a dit Ghyslaine Lemay au sujet de sa sœur, une enseignante au secondaire sans histoire.
Mystère complet
Depuis le début de cette affaire, deux enquêteurs de la police de Longueuil y travaillent à temps plein.
«Une centaine de personnes ont été rencontrées. On a trois caisses de documents sur ce dossier-là», explique l’agent Jean-Pierre Gignac.
Les suspects n’ont rien volé et rien brisé dans le salon funéraire. Ils s’en sont pris uniquement au corps de Mme Lemay, qui était le seul dans le salon cette nuit-là.
Un conflit intrafamilial, une initiation dans un gang de rue, une vengeance contre le salon funéraire, même une pratique vaudou, toutes les hypothèses ont été examinées, sans succès.
«Il n’y a plus d’élément pour faire avancer le dossier», explique M. Gignac.
«On croit qu’avec la récompense, ça va nous permettre de tourner la page. C’est un manque de respect, personne ne mérite ça», conclut Ghyslaine Lemay.
Des questions «insultantes» posées à la famille
«Avez-vous pris possession de la tête de Mme Lemay ? Qu’en avez-vous fait ?» Outrés, des membres de la famille Lemay ont refusé de répondre à un curieux questionnaire distribué par la police pour faire avancer l’enquête.
Avez-vous demandé à quelqu’un de disposer de sa tête ? Combien devrait-on payer pour les dommages subis par le salon ? Si on vous laissait seul avec la personne qui a fait cela, que feriez-vous ?
Des questions de ce genre, dont certaines peuvent faire sursauter, sont contenues dans un questionnaire de 17 pages que la police de Longueuil a distribué aux membres de la famille Lemay en novembre pour son enquête. La lecture du document a fait bondir d’indignation des membres de la famille, qui ont carrément refusé d’y répondre.
«Passer ça à la famille, c’est insultant ! On aurait dû nous faire subir le détecteur de mensonges», lance Ghyslaine Lemay, qui a retourné le questionnaire vierge. «Quand on a reçu ça, on a bien vu qu’ils n’allaient nulle part», renchérit Alain Ouellette, qui n’a répondu qu’à deux questions avant de retourner le document.
Un outil d’enquête
«C’est légitime que la famille réagisse ainsi compte tenu que l’événement est particulièrement morbide, mais on se doit d’utiliser tous les moyens d’enquête pour arrêter ces gens-là», réplique Jean-Pierre Gignac, de la police de Longueuil.
Selon lui, ce questionnaire était simplement un outil supplémentaire pour faire avancer l’enquête.
«Ils n’étaient pas obligés de répondre», assure-t-il.
Selon nos informations, les questions inscrites dans le questionnaire sont semblables à celles posées par les policiers lors des tests de polygraphe.
­ Pour toute information, contactez la police de Longueuil au (450) 463-7211.
JE PENSE QUE LA TÊTE DE LA DÉFUNTE N'A JAMAIS ÉTÉ RETROUVÉE.
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