Syrie : Il échappe aux "rebelles" en chantant le Christ ressuscité
SYLVAIN DORIENT (404)
23.06.2015
Frère David Johnson est un grand roux de 34 ans tombé amoureux de la Syrie et des communautés de chrétiens qui y vivent. "Avant d’arriver au Moyen-Orient, je ne savais même pas que des chrétiens y habitaient, or ils sont 2 millions !", se souvient-il. Le religieux s’est installé dans le monastère de Saint-Jacques le Persan, à Qara en Syrie. Celui-ci regroupe des moines de huit nationalités, dont aucun n’a voulu fuir le pays malgré la guerre civile.
Lundi de Pâques 2012. Alors qu’un convoi de "l’Armée syrienne libre" (FSA) passe devant le monastère, le frère Johnson les salue de la main, comme il aurait salué un voisin dans son Colorado natal. Mais la situation est tendue, la FSA est en guerre contre le régime de Bachar el-Assad, et ces militants trouvent louche cet étranger qui ne semble pas avoir peur d’eux... Ils l’arrêtent donc, l’accusant d’être "un espion à la solde des Américains". Johnson se confie : "Au lieu de paniquer, ma communauté s’est immédiatement rendue à l’église pour commencer la liturgie. Ils se sont mis à prier et à célébrer la messe. J’étais dans les mains de Dieu et ne ressentais aucune peur".
Ressentant une étrange paix, et même de la joie, le frère Johnson s’est mis à chanter la Résurrection de Jésus à ses ravisseurs dans leur langage natal. Ils furent d'abord surpris, mais le frère réalisa qu’ils l’écoutaient attentivement. "Ils m’ont dit : 'Nous n’avions jamais entendu cela avant ! Pourquoi ne pas le chanter à nouveau ?'. Alors j’ai recommencé : 'Le Christ s’est relevé de la mort, abattant la mort par la mort, et à ceux qui gisent dans la tombe, Il a donné la vie'. Les militants se sont mis à rire et à battre des mains". Ils décidèrent alors de le ramener dans son monastère, mais avant cela, ils souhaitèrent montrer à leurs amis le "frère américain chantant". "Ils m’ont amené pour faire découvrir les chants de la Résurrection à un groupe de soldats, et ils battaient tous des mains ! Je croyais rêver ! J’avais l’impression d’être entré dans une dimension parallèle", se rappelle le frère Johnson.
Bien que le moine avance que sa capacité à parler la langue des militants a dû contribuer à sa libération immédiate, il se dit convaincu que les prières de ses frères et le nom de Jésus l’ont sauvé en ce jour de Lundi de Pâques. C’est pourquoi, il conseille à tous ceux qui se préoccupent du terrorisme islamique au Moyen-Orient de prier. "Priez, priez, priez", enjoint-il, et ayez confiance en la sagesse de Dieu."
Situé à Qara, à la frontière libanaise, entre Damas et Homs, le monastère Saint-Jacques le Persan date du VIesiècle. L’ordre qui y réside est grec-melkite catholique et se nomme "l’Unité d’Antioche". La supérieure de l’ordre, Mère Agnès-Mariam, est bien connue des lecteurs d’Aleteia pour avoir été nominée pour le prix Nobel de la Paix. L'Unité d'Antioche est composée de religieux et de résidents de toutes nationalités qui œuvrent ensemble à trouver des solutions pacifiques au conflit syrien. Ils ont notamment organisé une rencontre entre la supérieure et le grand mufti de Syrie, chef de tous les sunnites du pays. La région du monastère elle-même n’a pas été épargnée. Un temps contrôlée par les rebelles de la FSA, elle a été reprise après de violents combats en novembre 2013 par l’armée régulière syrienne. Depuis lors, il n’y a plus de combats à cet endroit.
Le frère David Johnson, moine américain installé en Syrie, a été libéré par ses geôliers parce qu’il leur avait chanté la Résurrection du Christ !
SYLVAIN DORIENT (404)
23.06.2015
© Monastery of Mar Yakub (St James) Syria
Frère David Johnson est un grand roux de 34 ans tombé amoureux de la Syrie et des communautés de chrétiens qui y vivent. "Avant d’arriver au Moyen-Orient, je ne savais même pas que des chrétiens y habitaient, or ils sont 2 millions !", se souvient-il. Le religieux s’est installé dans le monastère de Saint-Jacques le Persan, à Qara en Syrie. Celui-ci regroupe des moines de huit nationalités, dont aucun n’a voulu fuir le pays malgré la guerre civile.
Il salue innocemment des soldats
Lundi de Pâques 2012. Alors qu’un convoi de "l’Armée syrienne libre" (FSA) passe devant le monastère, le frère Johnson les salue de la main, comme il aurait salué un voisin dans son Colorado natal. Mais la situation est tendue, la FSA est en guerre contre le régime de Bachar el-Assad, et ces militants trouvent louche cet étranger qui ne semble pas avoir peur d’eux... Ils l’arrêtent donc, l’accusant d’être "un espion à la solde des Américains". Johnson se confie : "Au lieu de paniquer, ma communauté s’est immédiatement rendue à l’église pour commencer la liturgie. Ils se sont mis à prier et à célébrer la messe. J’étais dans les mains de Dieu et ne ressentais aucune peur".
En paix parmi les fusils d’assaut
Ressentant une étrange paix, et même de la joie, le frère Johnson s’est mis à chanter la Résurrection de Jésus à ses ravisseurs dans leur langage natal. Ils furent d'abord surpris, mais le frère réalisa qu’ils l’écoutaient attentivement. "Ils m’ont dit : 'Nous n’avions jamais entendu cela avant ! Pourquoi ne pas le chanter à nouveau ?'. Alors j’ai recommencé : 'Le Christ s’est relevé de la mort, abattant la mort par la mort, et à ceux qui gisent dans la tombe, Il a donné la vie'. Les militants se sont mis à rire et à battre des mains". Ils décidèrent alors de le ramener dans son monastère, mais avant cela, ils souhaitèrent montrer à leurs amis le "frère américain chantant". "Ils m’ont amené pour faire découvrir les chants de la Résurrection à un groupe de soldats, et ils battaient tous des mains ! Je croyais rêver ! J’avais l’impression d’être entré dans une dimension parallèle", se rappelle le frère Johnson.
Libéré et applaudi
Bien que le moine avance que sa capacité à parler la langue des militants a dû contribuer à sa libération immédiate, il se dit convaincu que les prières de ses frères et le nom de Jésus l’ont sauvé en ce jour de Lundi de Pâques. C’est pourquoi, il conseille à tous ceux qui se préoccupent du terrorisme islamique au Moyen-Orient de prier. "Priez, priez, priez", enjoint-il, et ayez confiance en la sagesse de Dieu."
Le monastère Saint Jacques le Persan
Situé à Qara, à la frontière libanaise, entre Damas et Homs, le monastère Saint-Jacques le Persan date du VIesiècle. L’ordre qui y réside est grec-melkite catholique et se nomme "l’Unité d’Antioche". La supérieure de l’ordre, Mère Agnès-Mariam, est bien connue des lecteurs d’Aleteia pour avoir été nominée pour le prix Nobel de la Paix. L'Unité d'Antioche est composée de religieux et de résidents de toutes nationalités qui œuvrent ensemble à trouver des solutions pacifiques au conflit syrien. Ils ont notamment organisé une rencontre entre la supérieure et le grand mufti de Syrie, chef de tous les sunnites du pays. La région du monastère elle-même n’a pas été épargnée. Un temps contrôlée par les rebelles de la FSA, elle a été reprise après de violents combats en novembre 2013 par l’armée régulière syrienne. Depuis lors, il n’y a plus de combats à cet endroit.