LE BŒUF, L’ANE ET LA KALACHNIKOV
Dans le creuset de l’épreuve, la France retrouve la dignité et la force que nous lui connaissons. La réaction populaire et spontanée fut de couvrir les monuments du monde entier et les réseaux sociaux de drapeaux tricolores. Comme le dit Anna de Noailles, dans le poème Mon Pays, le mot France résonne encore avec orgueil, tendresse et joie :
Ma France, quand on a nourri son cœur latin
Du lait de votre Gaule,
Quand on a pris sa vie en vous, comme le thym,
La fougère et le saule, […]
Quand amoureux du goût de vos bonnes saisons
Chaudes comme la laine,
On a fixé son âme et bâti sa maison
Au bord de votre Seine, […]
Que l'on ne sait plus bien, quand l'azur de votre œil
Sur le monde flamboie,
Si c'est dans sa tendresse ou bien dans son orgueil
Qu'on a le plus de joie...
Si la réaction immédiate du peuple sonne juste, il en va autrement pour la France institutionnelle. Tels le chien de Pavlov, les maires de France, par la voix de son très maçonnique président, publient cinq jours après les attentats un guide de « bonne conduite laïque », désignant Dieu en général comme coupable. Et comme pour enfoncer le clou, le rapport demande une loi pour interdire les crèches dans les mairies, pointant son doigt vers Jésus-Christ. Nous voyons bien la manœuvre : supprimer les menus confessionnels, c'est-à-dire ceux des musulmans ou des juifs, et se justifier en excluant toutes les religions pour ne pas trop montrer qu’une seule nous fait peur.
Les maires de France ne demandent pas de loi contre les kalachnikovs ou les ceintures d’explosifs dans les mairies mais contre le bœuf et l’âne gris. Faire taire le divin enfant plutôt que les imams radicaux.
Cette réponse est dangereuse pour notre avenir tant il est évident que le fanatisme islamiste ne spécule pas sur la foi en Dieu mais sur le vide spirituel. Le terroriste suicidaire n’est pas vexé par le christianisme des français, mais haineux contre une société qui le rejette, ne lui propose plus rien d’exaltant et l’a rendu inutile et inapte à servir et à aimer. L’âme humaine a horreur du vide. Si on ne propose pas la sainteté, c'est-à-dire la suite du Dieu crucifié par amour, les jeunes voudront exister dans des actes de désespérés : drogue, alcool, violence, sexualité débridée, vitesse au volant, sports extrêmes, et enfin idéologies de la mort comme le djihadisme. Si nous ne pouvons vivre pour aimer et exister pour quelqu’un, alors les plus frustres et manipulés vivront pour tuer, existeront pour se faire sauter. En ce premier dimanche de l’Avent, reprenons avec une ferveur renouvelée ce chant populaire, chrétien et français: « Venez, divin Messie, nous rendre espoir et nous sauver ! »
Père Etienne Masquelier
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