Pape François, imaginons d'entrer dans la synagogue de Nazareth
« Et maintenant imaginons, nous aussi, d’entrer dans la synagogue de Nazareth, le village où Jésus a grandi jusqu’à environ trente ans » : le pape François a proposé cet exercice spirituel à l’angélus de dimanche 24 janvier 2016, place Saint-Pierre.
Le pape François a guidé cet exercice en ajoutant : « Ce qui s’y passe est un événement important, qui illustre la mission de Jésus. Celui-ci se lève pour lire les Ecritures. Il ouvre le rouleau du prophète Isaïe et prend le passage où il est écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » (Lc 4,18). Puis, après un moment de silence plein d’attente de la part de toute l’assemblée, il dit, à la stupéfaction générale : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre » (v. 21)… » Puis le pape a invité les baptisés à tirer les conséquences et actualiser cet évangile dans leur vie.
Chers frères et sœurs, bonjour!
Dans l’Evangile d’aujourd’hui, l’évangéliste Luc, avant de présenter le discours-programme de Jésus à Nazareth, résume brièvement son activité évangélisatrice. Une activité qu’Il accomplit sous la puissance de l’Esprit Saint : sa parole est originale, parce qu’elle révèle le sens des Ecritures ; c’est une parole donnée avec autorité, parce qu’elle commande aussi les esprits impurs et ils lui obéissent (cf. Mc 1,27). Jésus n’est pas comme les autres maîtres de son époque : par exemple, il n’a pas ouvert d’école pour étudier la Loi, mais se rend partout pour prêcher et enseigner, dans les synagogues, dans la rue, chez les gens, il va partout ! Jésus n’est comme Jean Baptiste non plus, lequel proclame le jugement imminent de Dieu, alors que Lui annonce son pardon de Père.
Et maintenant imaginons, nous aussi, d’entrer dans la synagogue de Nazareth, le village où Jésus a grandi jusqu’à environ trente ans. Ce qui s’y passe est un événement important, qui illustre la mission de Jésus. Celui-ci se lève pour lire les Ecritures. Il ouvre le rouleau du prophète Isaïe et prend le passage où il est écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » (Lc 4,18). Puis, après un moment de silence plein d’attente de la part de toute l’assemblée, il dit, à la stupéfaction générale : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre (v. 21). »
Evangéliser les pauvres : telle est la mission de Jésus, affirme-t-il lui-même ; et cette mission est aussi celle de l’Eglise et de tout baptisé dans l’Eglise. Etre chrétien et être missionnaire c’est la même chose. Annoncer l’Evangile, par la parole et, avant encore, dans sa vie, voilà la grande finalité de la communauté chrétienne et de chacun de ses membres. Observons que Jésus adresse la Bonne Nouvelle à tout le monde, sans exclure personne, privilégiant même ceux qui sont loin, les souffrants, les malades, les exclus de la société.
Demandons-nous : que signifie évangéliser les pauvres ? Cela veut dire tout d’abord les approcher, cela signifie avoir la joie de les servir, de les libérer de l’oppression, et tout cela au nom de et avec l’Esprit du Christ, parce que c’est Lui l’Evangile de Dieu, c’est Lui la miséricorde de Dieu, Lui la libération de Dieu, Lui qui s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté. Le texte d’Isaïe, renforcé par de petites adaptations introduites par Jésus, indique que l’annonce messianique du Règne de Dieu venu parmi nous s’adresse préférentiellement aux exclus, aux prisonniers, aux opprimés. Probablement, à l’époque de Jésus, ces personnes n’étaient pas au centre de la communauté de foi.
Nous pouvons nous demander : aujourd’hui, dans nos communautés paroissiales, dans les associations, dans les mouvements, sommes-nous fidèles au programme du Christ? L’évangélisation des pauvres, leur apporter la Bonne Nouvelle, est-elle la priorité ? Attention : il ne s’agit pas seulement de faire du social, et encore moins du politique. Il s’agit d’offrir la force de l’Evangile de Dieu qui convertit les cœurs, guérit les blessures, transforme les relations humaines et sociales selon la logique de l’amour. Les pauvres, en effet, sont au centre de l’Evangile.
Que la Vierge Marie, Mère des évangélisateurs, nous aide à sentir fortement la faim et la soif de l’Evangile qui est dans le monde, spécialement dans le cœur et dans la chair des pauvres. Et qu’elle obtienne pour chacun de nous et chaque communauté chrétienne la faculté de témoigner concrètement la miséricorde, la grande miséricorde que Jésus nous a donnée.
Angelus Domini nuntiavit Mariae…