Jeanne Vergne
Jeanne Vergne est née le 3 décembre 1853 à Argentat, en Corrèze, et elle est morte le 2 janvier 1927 à Paris.
Son père était menuisier et sa famille était modeste et pauvre, mais très chrétienne.
Jeanne reçut une éducation chrétienne dans l’amour et la crainte de Dieu.
Alors que sa mère tomba malade en 1864, elle quitta à dix ans l’école pour être placée comme ouvrière. Elle gagnait alors modestement sa vie en recouvrant des parapluies pour pouvoir contribuer aux besoins de sa famille.
Elle fit sa communion en 1864.
A douze ans, elle perdit sa mère le 15 Août 1865, ce qui lui causa au grand chagrin. Quelque jours après, elle se sentit réveillée dans la nuit et vit à côté de son lit l’âme de sa mère.
"Une âme au ciel" transportée par les anges
William A. Bouguereau
Sa mère lui demanda pour son repos la messe promise mais que la famille avait oublié de célébrer.
Jeanne était bouleversée, et sans rien dire de cette vision, elle fit en sorte que cette messe soit rapidement dite.
Son père se remaria et s’installa à Lyon. Tous les enfants du premier mariage moururent sauf Jeanne et son frère Auguste qu’elle aimait beaucoup.
Plus tard elle quitta sa famille et s’installa à Nancy puis à Lille. On ne sait rien de ces années, sinon ce qu’elle en a dit : « Tiédeur dans la religion ennui dans l’existence ».
Bien que l’on sache qu’à cette époque elle se dévouait pour aider les pauvres et les malheureux.
A Lille, elle devint Demoiselle de magasin. Elle inspira un profond amour à un jeune homme de condition aisée qui la choisit comme fiancée, et qu'elle aimait de tout son cœur.
La famille du jeune homme chercha à les faire rompre et y arriva finalement.
Elle quitta Lille pour oublier, et s’installa à Paris où elle devint ouvrière.
Elle surmonta l’abattement qui la tourmentait. Elle menait une existence discrète, pauvre, où après de trop longues années d'oubli, la prière et les pratiques de piété prenaient de plus en plus de place.
Elle portait une grande dévotion au Cœur Sacré de Jésus et Marie. Elle gardait une correspondance avec son amour perdu qui devient finalement une amitié grande et profonde.
Le jeune homme refusa de se marier, et mourut peu de temps après.
Dans ce nouveau deuil, elle vit son ami réclamer ses prières. Ce fut alors une succession des parents, amis et proches qui apparurent pour réclamer ses prières afin de soulager ses prières et le don de ses souffrances pour abréger leur délivrance du Purgatoire.
En 1892, lors d'un voyage retentissant de Guillaume II à Jérusalem, Jeanne Vergne prédit la future déchéance de l'orgueilleux empereur allemand :
«Ce n'est pas un chrétien qui va glorifier le Divin Rédempteur aux lieux de son martyr, mais un ambitieux qui perdra son empire...»
Le lundi saint 4 avril 1896, elle rencontra l'abbé de Bessonies, chapelain d'une église qu'elle fréquentait avec prédilection et régularité : Notre-Dame des Victoires.
Il devint son directeur spirituel et travailla, à partir de 1897, à la publication des pages de vers écrites par sa pénitente, les faisant paraître dans 'Le Pèlerin' sous le voile nécessaire de l'anonymat.
Ces publications ont suscité un grand courant d'espérance dans le petit peuple et une sorte de chaîne d'adoration et de prière mariale.
Jeanne Vergne menait sa vie humble et laborieuse d'ouvrière, et consacrait tous ses instants libres à la prière et au devoir de la charité envers les pauvres et les malheureux.
Notre Dame de Paris
Se trouvant à Notre-Dame de Paris à la fin de janvier 1896, elle entendit Jésus, parlant en son âme, lui dire:
« O mon enfant, crois et Je te pardonne; Je t'inviterai à ce festin sacré quand sera venu le moment... Sois sans crainte, souviens-toi que Je t'ai pardonné... Dis à ta patrie qu'elle revienne à Moi ; et dans un temps, la France sera relevée glorieuse.»
Dans la nuit de Noël suivante, elle entendit la Vierge lui dire : « Ta mère, en mourant, t'avait mise sous ma protection, mais toi, tu m'as longtemps ! Bien longtemps oubliée... !
Quand tu étais une pauvre petite fille malheureuse, as-tu eu recours à moi comme tu aurais dû faire alors?
Et pourtant, Je t'ai protégée, en bien des circonstances, souviens-toi ! »
Dès lors, les lumières et instructions célestes se multiplièrent; Jeanne crut entendre un jour la Vierge Marie lui demander d'être une victime pour la France; Jeanne fut un peu étonnée, mais acquiesça volontiers.
En 1897, elle souffrit cruellement de maladies douloureuses : la néphrite et l'arthrite cardiaque.
Un moment vint, où à son grand regret, elle abandonna son travail et se trouva réduite à vivre au jour le jour dans l'incertitude du lendemain sans que jamais l'inquiétude n’ait prise sur son esprit.
Elle n'avait pas d'extases, mais un état d'oraison voisin. Quand elle priait, surtout en faveur des âmes du Purgatoire, elle devenait blanche et transparente comme l'albâtre.
Elle résumait ainsi la mission que, dès 1897, le Seigneur lui avait confiée : "maintenir une douce lueur d'espérance sur le seuil de l'avenir."
Elle menait une vie simple et fervente, balisée par la souffrance et les pénitences : migraines effroyables et grandes maladies se succédaient sans répit ; Jeanne se fit un devoir de jeûner perpétuellement et de pratiquer volontairement de rudes austérités.
Son alimentation se réduisit alors à peu de chose mais elle restait alerte.
Elle supporta en silence les trahisons de ses amis les plus chers, la calomnie, le dédain. En réponse, elle leur pardonnait et elle priait.
En 1902, Jeanne Vergne reçut de la Vierge l'assurance qu'elle obtiendrait, en se rendant à Lourdes, sa guérison instantanée et totale ; sur l'ordre de son confesseur, qui la dirigeait avec une rare prudence.
Elle fit le pèlerinage de 1903 et y fut guérie aussitôt ! Elle avait souffert 6 ans volontairement, par amour pour le Seigneur, pour la France et la Sainte Eglise.
Sa vie devait désormais rendre un témoignage autrement apostolique.
Elle fit aussi un pèlerinage à Chartres. L’Abbé de Bessonies lui fit publier ses révélations dans un livre "Une voix ".
Elle eut des visions de Jeanne d’Arc et Thérèse de l’enfant Jésus.
Jésus et Marie s’adressaient à elle, après chaque communion.
En 1909, elle perdit son frère et le vit au Purgatoire ; ayant prié pour sa prompte délivrance, elle le vit bientôt s'envoler vers le ciel.
Elle retourna brièvement à Lourdes et s’adressa au Curé de Sainte Bernadette.
En 1919, elle alla jusqu'à Rome, vit le Pape Pie X en audience privée le 6 Juillet.
Pape Pie X
Elle lui dédia un poème d'une inspiration très haute. Malgré son peu d’instruction, elle connaissait les règles de la métrique et écrivait avec une facilité déconcertante des pièces de vers que ses amis recueillaient et publiaient.
Ils lui trouvaient des admirateurs bien qu'elle était la première à leur reconnaître peu de valeur littéraire et à dire qu'on n'en pouvait apprécier que le sens profond.
Le Saint-Père encouragea cette femme extraordinaire dans sa mission, il se fit envoyer un exemplaire d' "Une Voix", et adressa sa bénédiction apostolique à Jeanne.
L'abbé de Bessonies mourut en 1913, et Jeanne offrit sa prière et ses souffrances pour le repos de son âme; il vint la remercier du ciel le 1er août 1915.
Dès le début de la guerre de 1914, Jeanne Vergne annonça la victoire de la France et de ses alliés.
En 1915, pour la consoler, Jésus lui déclara : «Je te parle toujours de ma Miséricorde parce que Je suis ardemment aimé dans ce pays séparé de Moi.
Les châtiments, J'aurais voulu vous les éviter, mais c'est vous-mêmes, pauvres enfants qui les avez attirés sur vous, en vous éloignant de Moi. Je règne sur Paris que J'ai sauvé. Je règne sur la France que J'aime et qui Me reviendra. Mais vous reconnaîtrez tous que vos souffrances sont dues à la situation que vous avez créée vous-mêmes».
En 1917, Jeanne Vergne déclara que le conflit se terminerait l'année d'après. En effet, pendant la guerre de 1914-18, de nombreuses âmes de soldats tombés au front vinrent demander à Jeanne le secours de sa prière ; elle passa des nuits d'insomnie pour elles, et celles-ci lui annoncèrent à la veille de l'année 1918 que cette année serait celle de la victoire de la France, de la paix.
Le 14 Juillet 1919, eut lieu à Paris un grand défilé militaire doublé d’une fête de drapeaux.
Jeanne Vergne alla prier à la basilique de Montmartre.
La France personnifiée offre sa couronne à Jésus
Basilique de Montmartre
Elle décrivit « Notre Seigneur semblait être exilé dans son temple comme un roi délaissé que ses ennemis laisseraient dans son palais à la condition qu’Il y reste oublié et que ses partisans ne fassent pas de bruit ! »
Le 19 novembre 1920 pendant les déceptions qui suivirent l'enthousiasme de la victoire, elle écrivit dans une lettre :
«Il faut faire confiance à la France, elle se relèvera par ses propres moyens, sans l'appui des Nations qui l'ont aidée dans la guerre parce que leur existence était en jeu, et qui, aujourd'hui, nous font une guerre indigne de notre confiance et de notre amitié.
Je crois que ce qui semble se tramer contre nous tournera plus tard à l'avantage d'une France assagie et visiblement guidée par Dieu vers les destinées qu'Il lui prépare.
Je ne puis désespérer de l'avenir malgré un présent qui nous déconcerte.
Comment le pays appauvri, ruiné, pillé pourra-t-il se relever ? Le bon Dieu a ses moyens à Lui. C'est à nous de vivre au jour le jour en nous mettant entre ses mains».
Après le conflit, le 3 mai 1923, Jeanne se rendit, dès que cela lui fut possible, à Lisieux pour y remercier Thérèse de l'Enfant-Jésus quelques jours après sa béatification.
Saint Thérèse de l'Enfant Jésus appelée aussi
Sainte Thérèse de Lisieux
En 1925, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus se montra à elle pour lui annoncer un mieux et pour lui parler de sa mission.
En effet, après la guerre, Jeanne avait été prise de maladies mystérieuses et douloureuses, et le démon eut aussi son heure : il la rouait de coups et la molestait, lui infligeant de profondes plaies à la gorge et à la poitrine.
En 1926, ce fut la paralysie qui l'immobilisa dans d'atroces, lancinantes souffrances ; Jésus l'appelait sur la croix, à "souffrir par amour, par devoir, par reconnaissance."
De grandes grâces sur le Sacré-Cœur et le Cœur de Marie consolaient, fortifiaient la pauvre malade parmi lesquelles les visions de ce mystère des deux Cœurs unis et les appels de Jésus portant une croix énorme et demandant aide et fidélité pour quelque temps.
En 1925, après la victoire électorale du Cartel des gauches amenant la chute du franc et les menaces de persécution religieuse, Jeanne Vergne écrivait, le 20 mars :
«J'ai besoin de me répéter souvent cette parole de Notre Seigneur à ses apôtres : "J'ai vaincu le monde". Oui, je pense qu'Il est le Maître et que ceux qui nous ruinent seront un jour balayés par un sursaut de révolte et de colère provoqué dans ce pays par leur bêtise et leur infamie.
Il faut que Dieu revienne chez nous, qu'Il y soit le Maître adoré, et que les suppôts de Satan ne puissent plus empêcher les enfants de le connaître et de l'aimer.
Il faut qu'on oblige les éducateurs de la jeunesse à lui enseigner le Décalogue, qu'il y a un Dieu et une autre vie. »
Les personnes qui l'approchaient de plus près la voyaient toujours calme, douce, patiente, sereine, confiante en Dieu, même quand la maladie la tenaillait.
Elle se déclarait heureuse ; elle remerciait le Souverain Maître de l'avoir éprouvée par la souffrance et de lui avoir fait aimer la douleur et la pauvreté.
«Mon Dieu, vous m'ordonnez de dire que vous aimez la France et que vous la voulez de nouveau soumise à votre sainte loi. Le mal est si grand, Seigneur, que le découragement s'empare de nous et que les plus vaillants se désespèrent.
Mais vous êtes notre force.... Vous avez vos desseins, et ce n'est pas une indigne créature comme moi qu'il appartient de discuter vos ordres.
Je dois obéir et je vous promets de me donner toute entière à la tâche sacrée que Vous m'avez confiée... Je vous remercie, ô mon Dieu, de m'avoir éprouvée par la souffrance... Je vous remercie, de m'avoir fait naître sur ce sol de France... de m'avoir révélé d'une manière mystérieuse les destinées de ma Patrie... »
Après avoir reçu les appels de T. Gauthier et de Renan, à la fin de l’année 1926, elle mourut à Paris à l’âge de 74 ans.
Dés sa mort son corps redevint frais et beau, et pendant trois ans, il resta incorompu.
Prophéties
Au sujet des catastrophes à venir, le 10 Janvier 1918, elle écrit :
« Aujourd’hui, j’ai reçu une visite : je m’impressionne toujours trop quand on m’annonce des événements terribles.
J’ai tellement foi en la miséricorde infinie de Dieu que je me révolte et j’envoie tout promener. Je réprouve les prophéties et les voyances.
Faute d’explications plus prolongées, je me ferai des ennemis. »
Lettre du 20 novembre 1920 :
« Je crois que ce qui semble se tramer contre nous tournera un jour à l’avantage d’une France assagie et visiblement guidée par Dieu, vers les destinés qu’il lui prépare ».
Lettre du 2 décembre 1920
« Personne ne peut se figurer comment Il nous sauvera ; c’est son secret à Lui, c’est ce qu’Il m’a fait entendre à la fin de la messe à Montmartre, quand le nonce donnait la bénédiction pontificale.
Je me suis agenouillée et regardant le divin ostensoir, j’ai dit « Seigneur, n’avez-vous rien à dire à ma pauvre petite servante ? »
J’ai entendu « Je sauverai ta Patrie ».
Je sais que le Bon Dieu peut sauver la France et avec elle, le monde entier, parce qu’il n’y aurait de sécurité nulle part si la France disparaissait.
C’est ce que mon Divin Maître m’a fait comprendre.
On dirait que toutes les puissances de l’enfer sont déchaînées contre notre pauvre pays et notre race.
J’ai beaucoup souffert aujourd’hui, le diable est furieux ».
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Lettre du 2 mai 1924 :
«Les forces de Satan ont des limites et la puissance de Dieu peut tirer le bien du mal. »
A l'aube de Pâques de la même année, Notre Seigneur lui avait dit :
«Tu crois à ma résurrection ? Eh bien ! Crois à la résurrection de la France qui sera renouvelée après la prédication de l'Evangile. »
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Jeanne Vergne a prévu de dures épreuves pour notre pays, notamment de sévères restrictions alimentaires :
«Ce que vous avez à la poignée, vous l'aurez à la pincée. »
Mais le 23 juin 1925, elle notait une réconfortante promesse du Sacré-Cœur :
«Je L'ai prié (à Montmartre) ce Cœur si bon et si doux.
Il m'a dit :
«Oui, Je vous sauverai. J'adoucirai l'épreuve. Ma Mère très Sainte et tant aimée me supplie pour cette France qu'elle aime tant, dont elle est la Reine et la protectrice.
Je ne puis rien lui refuser et c'est à Elle seule que vous devrez votre salut. »
«Nous ne pouvons savoir ce que Dieu fera (pour la France).
Nous ne pourrions le comprendre s'il daignait nous révéler ses desseins.... Personne ne peut se figurer comment il nous sauvera, c'est son secret à Lui. »
Le 22 Juillet 1926 elle écrit :
«Le Seigneur veut sa France toute à Lui avec tout son territoire.
La France redevenue chrétienne et soumise à son Dieu rayonnera dans le monde parce qu'il est dans les desseins de Dieu de la sauver et de lui rendre tous ses droits. »
Le 24 avril 1898, elle vit à Notre-Dame des Victoires le Christ en majesté, vêtu de lumière et dominant comme un balcon où des émeutiers agitaient un drapeau rouge et écartaient violemment une grande croix.
Cela dura quelque temps, sous un ciel gris et morne, et le ciel s'ouvrit finalement, découvrant Jésus qui écartait les fauteurs de trouble et leurs partisans, et fixait la croix très haut, dans le ciel azuré de la France ; de nombreuses petites âmes venaient en pleurant de joie vers la croix restaurée, toute lumineuse.
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Dans une lettre du 18 janvier 1926, elle écrivait :
«Les temps difficiles que nous traversons et qui menacent de devenir plus durs encore, me font adresser à Notre Seigneur de plus ardentes prières.
Il a mis dans ma pensée de telles consolations que j'en ai plus de courage.
L'homme de génie que sa divine sagesse a promis à la France chrétienne et fidèle à son amour, sera accueilli avec joie, même par ceux qui aujourd'hui sont ses adversaires.
Je crois que pour cela, il faut que nous passions par de telles épreuves qu'il soit nécessaire de bouleverser toutes nos institutions pour rétablir l'ordre, rendre à ce malheureux pays une organisation qui lui manque et rétablir son crédit».
Elle écrit le soir du Samedi Saint 1915 :
« Je pensais à la guerre, aux zeppelins, aux avions et j’eus la vision d’un ange qui parcourait le ciel.
Je me dis que ce n’était pas un aviateur comme les autres, ses ailes étaient autrement puissantes et rapides.
Je pensais que c’était une promesse de protection pour nos hardis défenseurs.
Mais il me fut expliqué que c’était « l’Ange de la Résurrection » qui parcourait l’univers pour annoncer aux nations la résurrection de la France ».
Le 22 janvier 1926 :
« Je suis ici dans la cathédrale de Chartres, à la messe de huit heures.
Notre Seigneur me fait entendre des paroles dont je dois écrire le sens :
« La France en ce moment est envahie par des étrangers de tous les pays.
Beaucoup doivent retourner chez eux parce qu’il n’y aura plus d’argent à gagner dans notre pauvre pays.
Le Seigneur veut le France toute à Lui avec tout son territoire.
La France redevenue chrétienne et soumise à son Dieu rayonnera dans le monde parce qu’il est dans les desseins de Dieu de la sauver et de lui rendre tous ses droits ».
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Les poésies de Jeanne Vergne prédisent les mêmes faits que la correspondance : le triomphe de la France et de l'Eglise sera précédé de grandes épreuves :
«Hélas le temps n'est plus aux trompeuses chimères.
Si les réalités nous paraissent amères
Nous savons qu'il faudra quand même les subir.
Nos grands soldats disaient :«Tenir. Il faut tenir !...».
Ce mot d'ordre donné par des âmes vaillantes
Peut rendre l'énergie aux âmes défaillantes
Il peut aller partout réveiller des échos
Dans les cœurs effrayés d'un terrible chaos
Nous sommes là devant nos immenses ruines
Il faut nous appuyer sur des forces divines
Nous devons écarter les ronces du chemin
Tracer la route.... et Dieu peut nous tendre la main
Après les jours sanglants, voici les jours mauvais
Nous les traverserons en vivant désormais
Avec plus de sagesse.... et malgré nos misères,
Nous saurons inventer les choses nécessaires
Le bien être produit d'un orgueilleux progrès,
S'évanouit, laissant les plus amers regrets
La lutte pour la vie est une autre souffrance
Et nous aurons besoin d'une grande espérance
Les sévères leçons de la nécessité
Ramèneront les jours de la postérité...
Pour nous encourager, nous aurons la prière
Nous savons qu'il bénit les plus humbles travaux
Et sa bonté divine adoucira nos maux».
Poème du 12 Mai 1924 :
« Nous avions invoqué notre Sainte Lorraine
Jeanne d’Arc, Saint Michel et anges des Cieux
Les suppôts de l’enfer ont l’audace pour eux.
Cette audace, à l’abîme, aujourd’hui nous entraîne.
On pourrait expliquer ce triomphe du mal
Par l’incompréhensible et fatale faiblesse
D’un pouvoir qui prétend gouverner et qui laisse
Les traîtres préparer leur succès final.
Nous recourons à Vous, Ô divine sagesse !
Seigneur, Vous sauverez ce malheureux pays !
Ô Maître bien aimé ! La France de Clovis
Vous implore ! Voyez sa terrible détresse !
Voyez nos cœurs brisés de douleur et d’effroi !
Ne laissez pas la France entre des mains infâmes,
Des tout petits enfants, il faut sauver les âmes,
Les élever pour vous, ô notre divin roi ! »
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Le 15 août 1925, dans un poème, Jeanne Vergne implorait la venue du Chef sauveur annoncé :
«De la France, ô Marie ! Obtenez le pardon ;
Rappelez au Seigneur sa divine promesse :
Un chef, que guidera l'Eternelle sagesse,
Dans le texte des lois remettra son saint Nom.
Les douloureux échecs que vous avez permission
Pour que nous comprenions nos austères devoirs
Nous font craindre des jours sinistres et bien noirs...
Seigneur, vous régnerez malgré vos ennemis.
Vous régnerez chez nous, vous l'avez dit Vous-même.
C'est Votre Cœur Sacré dont l'amour infini
Nous promet un grand chef que vous avez béni
A qui vous donnerez l'autorité suprême.
Il aura pour parler, en votre nom, Seigneur
Et pour vous ramener la France toute entièrement
L'Esprit-Saint qui répand sa divine lumière
Dans cette intelligence et dans ce noble cœur.
Cette âme de héros à l'humilité sainte
Que vous aimez chez ceux qui par vous sont choisis
Pour vos gestes divins... De douloureux soucis
Mettent dans sa prière une émouvante plainte.
Et si dans sa douleur, il exprimait un vœu
Donnez-lui pour l'aider dans une tâche ardue
Des chrétiens comme lui... Car la France est perdue
Si vous ne venez pas la sauver, ô mon Dieu !
Paraitra-t-il bientôt sur la scène du monde
Le génie inconnu que nous attendons
Pour nous dédommager de lâches abandons
Et pour nous délivrer de cette tourbe immonde
Que déversent chez nous tant de peuples divers ?
Un grand chef de l'état, vaillant, pieux et sage
Vous rendra, ô mon Dieu ! Le solennel hommage
Que la France vous doit aux yeux de l'univers.
Alors, jetant au loin son masque d'athéisme,
La France prouvera à d'autres nations
Qui l'ont sacrifiée à leurs ambitions
Qu'elle renaît, malgré leur féroce égoïsme. »
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En 1903, Notre Seigneur dit à Jeanne Vergne :
« Rassure-toi, l'Eglise de France redeviendra plus puissante qu'elle ne le fut à aucune époque de votre histoire »
En 1897, Notre Seigneur lui ordonna :
"Dis à ta patrie qu'elle revienne à Moi. Dans un temps la France sera relevée et victorieuse."
Sources :
«Une âme privilégiée, Jeanne Vergne », Gabrielle Maurice-Burnod, Casterman, 1938
« Le monde de demain vu par les Prophètes », Albert Marty, Nouvelles Editions Latines, 1962
« Le caractère sacré et divin de la royauté en France », André Marquis de La Franquerie, Éditions de Chiré, 1978
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