17 juin 1689, message du Sacré-Cœur à Sainte-Marguerite-Marie
Le 17 juin 1689 à Paray-le-Monial, apparition de Jésus-Christ à Sainte-Marguerite-Marie Alacoque à laquelle est adressé le message suivant :
"Fais savoir au fils aîné de mon Sacré-Cœur (il s’agissait alors de Louis XIV) que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma sainte Enfance, de même il obtiendra sa naissance de gloire éternelle par sa consécration à mon Cœur adorable qui veut triompher du sien, et par son entremise de celui des grands de la terre.
Mon Cœur veut régner dans son palais, être peint sur ses étendards et gravé dans ses armes pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis, en abattant à ses pieds ces têtes orgueilleuses et superbes, pour le rendre triomphant de tous les ennemis de la sainte Eglise."
Malheureusement, aucune de ces demandes ne sera réalisée, que ce soit par Louis XIV, Louis XV ou Louis XVI, et 100 ans jour pour jour plus tard, le 17 juin 1789 à Versailles, le Tiers-état se proclame assemblée constituante, c'est la fin de la monarchie de droit divin et le début de la république...
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Adieux de Louis XVI à sa famille au Temple, Charles Benazech, 1793.
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Louis XVI, emprisonné au Temple, se rendra compte de la terrible erreur de ne pas avoir appliqué le message reçu un siècle plus tôt par Sainte-Marguerite-Marie, mais il est trop tard : «Vous voyez, ô mon Dieu, toutes les plaies qui dessèchent mon cœur et la profondeur de l’abîme dans lequel je suis tombé. Des maux sans nombre m’environnent de toutes parts. A mes malheurs personnels et à ceux de ma famille, qui sont affreux, se joignent, pour accabler mon âme, ceux qui recouvrent la surface de tout le Royaume. Les cris de tous les infortunés, les gémissements de la Religion opprimée retentissent à mes oreilles, et une voix intérieure m’avertit encore que peut-être, votre justice me reproche toutes ces calamités, parce que dans les jours de ma puissance, je n’ai point réprimé la licence des mœurs et l'irréligion qui en est la principale cause... parce que j’ai fourni moi-même des armes à l’hérésie qui triomphe, en la favorisant par des lois qui ont doublé ses forces et lui ont donné l’audace de tout oser.
Je n'aurais point, ô mon Dieu ! la témérité de vouloir me justifier devant vous. Mais vous savez que mon cœur a toujours été soumis à la foi et aux règles des mœurs. Mes fautes sont le fruit de ma faiblesse, et semblent dignes de votre grande miséricorde. Vous avez pardonné au roi David, qui avait été cause que vos ennemis avaient blasphémés contre vous ; au roi Manassée qui avait entraîné ses peuples dans l'idolâtrie. Désarmés par leur pénitence, vous les avez rétablis l'un et l'autre sur le trône de Juda. Vous les avez fait régner avec paix et avec gloire. Seriez-vous inexorable aujourd'hui pour un fils de Saint-Louis, qui prend ces rois pénitents pour ses modèles, et qui à leur exemple, désire de réparer ses fautes et de devenir un roi selon votre cœur ? O Jésus-Christ ! divin réparateur de toutes nos iniquités, c'est dans votre Cœur adorable que je dépose en ce moment les affections de mon âme affligée. J'appelle à mon secours le tendre Cœur de Marie, mon auguste protectrice et ma mère et l'assistance de Saint-Louis, mon patron et le plus illustre de mes aïeux. Ouvrez-vous, Cœur adorable, et par les mains si pures de mes puissants intercesseurs, recevez le Vœu satisfactoire que la confiance m'inspire, et que je vous offre comme l'expression naïve des sentiments de mon cœur.
Si par un effet de la bonté infinie de Dieu je recouvre ma liberté et ma puissance royale, je promets solennellement
1. De révoquer le plus tôt que faire se pourra, toutes les lois qui me seront indiquées (soit par le Pape, soit par un Concile, soit par quatre Évêques choisis parmi les plus éclairés et les plus vertueux de mon Royaume) comme contraires à la pureté, à l'intégrité de la Foi, à la discipline, et à la juridiction spirituelle de la Sainte Église Catholique, Apostolique et Romaine notamment la Constitution civile du Clergé.
2. De rétablir sans délai tous les Pasteurs légitimes et tous les Bénéficiers institués par l'Eglise, dans les bénéfices dont ils ont été injustement dépouillés par les décrets d'une puissance incompétente, sauf à prendre les moyens canoniques pour supprimer les titres des bénéfices qui sont moins nécessaires, et pour en appliquer les biens et revenus aux besoins de l’État.
3. De prendre, dans l'intervalle d'une année, tant auprès du Pape qu'auprès des Évêques de mon Royaume, toutes les mesures nécessaires pour établir, en observant les formes canoniques, une fête solennelle en l'honneur du divin Cœur de Jésus, laquelle fête sera célébrée à perpétuité dans toute la France, le premier vendredi après l'octave du Saint-Sacrement, et toujours suivie d'une procession générale, en réparation des outrages et des profanations commises dans nos saints Temples, pendant ce temps de troubles, par les schismatiques, les hérétiques et les mauvais chrétiens.
4. D’aller moi-même en personne, sous trois mois à compter du jour de ma délivrance, dans l’église de Notre-Dame de Paris, ou dans toute autre église principale du lieu où je me trouverai, et de prononcer, un jour de dimanche ou de fête, au pied du Maître-Autel, après l’Offertoire de la Messe, et entre les mains du Célébrant, un acte solennel de consécration de ma personne, de ma famille et de mon royaume au Sacré Cœur de Jésus, avec promesse de donner à tous mes sujets l’exemple du culte et de la dévotion qui sont dus à ce Cœur adorable.
5. D’ériger et de décorer à mes frais, dans l’église que je choisirai pour cela, dans le cours d’une année à compter du jour de ma délivrance, une chapelle ou un autel qui sera dédié au Sacré Cœur de Jésus, et qui servira de monument éternel de ma reconnaissance et de ma confiance sans bornes dans les mérites infinis, et dans les trésors inépuisables de grâces qui sont renfermés dans ce Cœur sacré.
6. De renouveler tous les ans, au lieu où je me trouverai, le jour qu’on célébrera la fête du Sacré-Cœur, l’acte de consécration exprimé dans l’article 4, et d’assister à la procession générale qui suivra la Messe de ce jour.
Je ne puis, aujourd’hui, prononcer qu’en secret cet engagement; mais je le signerais de mon sang, s’il le fallait, et le plus beau jour de ma vie sera celui où je pourrai le publier à haute voix dans le Temple.O Cœur adorable de mon Sauveur, que j’oublie ma main droite et que je m’oublie moi-même si jamais j’oublie vos bienfaits et mes promesses, si je cesse de vous aimer, et de mettre en vous ma confiance et ma consolation. »
Lien vers le site Gallica de la Bibliothèque Nationale de France pour visualiser le document "Vœu du roi-martyr Louis XVI".