« Les "témoins de Jéhovah" et certaines sectes évangéliques essaient de nous faire croire que Jésus ne changea pas l'eau en vin aux Noces de Cana, et que c'était du jus de raisin » !!!
La consommation du vin dans la Bible
« 13 Lorsque vous aurez terminé de battre les céréales et de presser le raisin, vous célébrerez pendant sept jours la fête des Huttes. 14 Vous en ferez une fête joyeuse ... » (Deut. 16 : 13 -14).
« Là, vous achèterez tout ce dont vous aurez envie, bœufs, moutons ou chèvres, vin ou autres boissons alcooliques, et vous les consommerez joyeusement avec vos familles. » (Deut. 14 : 26). (1)
Dans ces deux versets, nous remarquons que les Israélites produisaient du vin qu'ils consommaient notamment à l'occasion de la fête automnale de Souccot. D'autres passages des Écritures confirment cette habitude de boire du vin, principalement lors des repas.
Cependant, aujourd'hui certains croyants prônent l'abstinence totale de toutes boissons alcoolisées en se référant à d'autres passages des Écritures qui nous mettent en garde contre les conséquences néfastes de l'abus d'alcool.
Certains chrétiens prétendent même que le mot « vin » dans la Bible serait souvent mal traduit et qu'il faudrait plutôt lire : « jus de raisin » !
Du jus de raisin ou du vin ?
S'il est vrai que le mot hébreu « yayin » est un terme générique, se rapportant aussi bien au vin qu'à l'ivresse, la vigne ou le festin (2), il désigne plus souvent la boisson fermentée à base de jus de raisin que nous appelons communément le vin.
Comment savoir alors si le texte biblique en français nous parle de vin ou de jus de raisin frais (non fermenté) ? C'est en lisant le passage choisi que nous remarquerons, d'après le contexte, de quelle boisson il s'agit.
La première mention du vin dans la Bible se rapporte à la période post-diluvienne où il est écrit que l'ivresse de Noé eut des conséquences fâcheuses.
« Noé fut le premier cultivateur a planter de la vigne. Il but du vin, s'enivra et se déshabilla complètement à l'intérieur de sa tente. » (Gen. 9 : 20-21).
Le mot « vin » est traduit ici par yayin, comme presque partout dans la Bible hébraïque (Premier testament). Or, il est dit que Noé s'enivra et qu'il se dévêtit parce qu'il était saoul (vous connaissez la suite) ! Évidemment, il n'aurait pas pu être ivre en ayant bu du jus de raisin. Il s'agit donc bien dans ce cas de vin.
Un autre épisode, où la consommation de vin fut également exagérée, est relaté dans Genèse 19 : 32-35. Il s'agit de l'ivresse de Lot avec les conséquences que l'on connaît. Une fois encore, Lot n'aura certainement pas été ivre au point de ne pas se rendre compte qu'il coucha avec ses filles, s'il s'était contenté de boire du jus de raisin. Le nom « vin » est également ici la traduction de yayin, comme d' ailleurs dans presque tous les exemples mentionnés dans le Premier testament.
Dans le Nouveau testament le mot « vin » vient du nom grec oinos. C'est l'équivalent de yayin, et selon le contexte où l'on rencontre ce nom, nous remarquons, une fois encore, qu'il s'agit le plus souvent de vin et non de jus de raisin.
Dans l'épisode des noces de Cana, lorsque le Seigneur réalisa son premier miracle, il y a un détail qui nous prouve qu'il changea bien l'eau en vin et non pas en jus de raisin comme certains croyants le prétendent :
« - Tout le monde sert d'abord le meilleur vin, puis, quand les invités ont beaucoup bu, on sert le moins bon. Mais toi, tu as gardé le meilleur vin jusqu'à maintenant ! » (Jean 2 : 10).
En effet, le fait de servir le meilleur vin au début d'un repas et de garder le moins bon en réserve dans le cas où les convives en réclameraient davantage est évidemment la façon habituelle de faire ; et cela n'a guère changé aujourd'hui !
Il s'agissait donc bien de vin (oinos), et j'imagine que ce fut certainement un grand cru !
Bienfaits et dangers du vin
Beaucoup de passages dans les Écritures nous parlent de la consommation du vin, quelle soit festive et joyeuse, ou abusive. Ce sont les conséquences malheureuses et parfois tragiques, rapportées dans la Bible, et résultant de l'abus du vin, qui ont incités certains croyants à prôner l'abstinence totale de toutes boissons alcooliques (3).
« Malheur à ceux qui, dès le matin, se ruent sur les boissons fortes, et tard le soir encore s'échauffent avec du vin ! » (Esaïe 5 : 11).
Mais il y a aussi plusieurs passages qui soulignent les bienfaits du vin lorsqu'il est bu avec modération et convivialité.
« 13 Du haut du ciel tu fais pleuvoir sur les montagnes (...) Ainsi la terre leur fournit de quoi vivre : 15 du vin pour les rendre gais, de l'huile pour leur donner bonne mine, du pain pour leur rendre des forces. » (Ps. 104 : 13-15).
L'apôtre Paul conseilla d'ailleurs à Timothée de consommer un peu de vin au lieu de boire uniquement de l'eau pour l'aider à mieux digérer :
« Cesse de boire uniquement de l'eau, mais prends un peu de vin pour faciliter ta digestion, puisque tu es souvent malade » (I Timothée 5 : 23).
De toute évidence, la consommation du vin peut être la meilleure comme la pire des expériences ! Bon nombre de déboires et de malheurs rapportés dans les Écritures ont pour cause l'abus d'alcool. Nous avons déjà parlé de l'ivresse de Noé et de Lot avec les conséquences qui en découlèrent. Mais rappelons-nous aussi que Babylone fut prise avec facilité grâce au manque de vigilance d'une élite royale qui s'était complètement enivrée lors d'un banquet somptueux.
« 1 Un jour le roi Baltazar offrit un grand banquet à ses hauts fonctionnaires, au nombre de mille, et il se mit à boire du vin en leur présence. Sous l'influence de l'alcool, il ordonna qu'on apporte les coupes d'or et d'argent que son père Nabucodonosor avait prises au temple de Jérusalem. (...) 30 Au cours de la nuit suivante, Baltazar, roi de Babylone, fut tué et Darius, le Mède, succéda au pouvoir impérial. » (Daniel, chapitre 5).
Quoique la Bible nous mette en garde des conséquences de l'ivresse et des beuveries, contrairement à l'abstinence totale dictée par certains, c'est plutôt la modération que le Seigneur nous conseille.
« Le vin rend l'homme arrogant et les liqueurs fortes l'incitent au tapage. Qui en boit trop est dépourvu de bon sens. » (Prov. 20 : 1).
« Ne vous enivrez pas de vin : cela ne peut que vous amener à vivre dans le désordre ; mais soyez remplis de l'Esprit saint » (Eph. 5 : 18).
Le croyant peut-il boire du vin ?
Lorsque Yéchoua était sur la terre, n'a t-il montré l'exemple à suivre en consommant modérément du vin (4), autant avec ses disciples qu'avec des gens de tous bords ?
« Le Fils de l'homme est venu, il mange et boit, et l'on dit : 'Voyez cet homme qui ne pense qu'à manger et à boire du vin, qui est ami des collecteurs d'impôts et des autres gens de mauvaise réputation !' » (Matt. 11 : 19).
Dans l'Israël biblique le vin était consommé aussi bien lors des repas qu'à l'occasion des fêtes. Il est même devenu un des symboles principal de la fête de la Pâque :
« Il prit ensuite une coupe de vin et, après avoir remercié Dieu, il la leur donna en disant : - Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang qui garantit l'alliance de Dieu ... » (Matt. 26 : 28).
Du reste, le Seigneur affirma qu'il boirait à nouveau du vin avec ses disciples (ressuscités) lorsque le Royaume de Dieu serait établi sur terre.
« Je vous le déclare : dès maintenant, je ne boirai plus de ce vin jusqu'au jour où je boirai avec vous le vin nouveau dans le Royaume de mon Père. » (Matt. 26 : 29).
Avec ces quelques passages, il semble évident que le croyant peut boire du vin, à condition que ce soit avec modération, afin de ne pas tomber dans l'ivrognerie ou la dépendance alcoolique. Et, si quelqu'un est touché par cette maladie qu'est l'alcoolisme, il est souhaitable qu'il devienne alors abstinent total ; et dans ce cas, le vin pourrait très bien être remplacé par du jus de raisin lors de la cérémonie de la Pâque.
Notes :
1) D'après le contexte, ce passage se rapporte bien à la fête des Tentes (Souccot).
2) Concordance Strong n°03196
3) Le mot « boissons alcoolisées » est la traduction du mot hébreu « shekar ».
4) A plusieurs occasions, le Nouveau testament rapporte que Yéchoua buvait occasionnellement du vin. Par conséquent, il n'était pas nazir, contrairement à Jean le Baptiste qui l'était (Matt. 11 : 18-19). Voir l'article : « Le vœu de naziréat » dans ce blog.