Une mise en garde contre le jugement téméraire
Il est bien connu que la nature humaine a une propension à critiquer à la légère. Il est toujours plus facile de chercher le blâme plutôt que de chercher à comprendre le pourquoi des choses. Souvent,nous préférons cultiver une image de nous-mêmes qui nous favorise par rapport au reste de la société. Personne n’aime se retrouver au bas de l’échelle. Pour être francs, avouons que nous prenons un malin plaisir à critiquer les autres. Ne trouvez-vous pas? Car le fait de condamner les autres a pour effet de rehausser, du moins en apparence, l’image qu’on a de soi. En parlant des malheurs d’autrui, on se donne l’impression d’être dans une meilleure posture, d’appartenir à une classe supérieure car bien sûr, nous ne commettons pas ce genre d’erreurs. Nous savons faire bien mieux que cela, du moins à nos propres yeux.
Ce que nous voulons faire ressortir, c'est cette attitude critique qui consiste a chercher constamment l’erreur dans le but de causer du tort à l’autre. Souvent nous prenons le plaisir à souligner les fautes des autres et sans aucune intention de leur venir en aide. Il s’agit d’une disposition qui n’apporte rien de positif dans ses relations avec autrui. Lorsque nous portons un jugement sur un frère par des propos médisants, il est clair que nous n’éprouvons aucune envie de le sauver, de lui prêter main-forte et de l’édifier.
‘Ne jugez pas les autres.’ Ce commandement biblique ne vous est probablement pas étranger. Dans Matthieu 7, la phrase ‘Ne jugez pas’ pourrait avoir comme équivalent ‘N’adoptez pas une attitude critique qui cherche l’erreur.’ Ne critiquez pas de manière irréfléchie. Ne posez pas un jugement sur un frère en le condamnant sans aucun fondement.
Vous devez faire preuve de discernement
Ceci est clairement exprimé en Romains 2v1 "O homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable; car, en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses."
Avant d’aller plus loin, nous nous empressons d’ajouter cette précision. Il serait faux de penser que nous désapprouvons toute forme de jugement. Ce commandement de ne pas juger nos prochains ne réclame pas l’abandon de notre esprit critique. Il s’agit d’une interdiction de juger dans un esprit qui cherche querelle et non pas d’une suspension de notre discernement. Il ne faudrait surtout pas que les chrétiens ferment les yeux sur le mal et se fassent accroire que tout va bien alors que le péché est en train d’empoisonner la vie de l’église. L’enseignement biblique nous incite constamment à faire preuve d’esprit critique dans les situations où il faut distinguer la vérité du mensonge, ou le bien du mal. D’ailleurs ces paroles du Seigneur sur le jugement sont immédiatement suivies par deux autres commandements dont la pratique exige l’exercice de notre discernement. Le seigneur Jésus nous demande de ne pas donner aux chiens ce qui est sacré ni de jeter nos perles aux pourceaux. L’identification de ces personnes doit forcément passer par notre sens du discernement.
Dans le royaume de Dieu, il n’y a pas de place pour ceux qui veulent se donner des airs de supériorité. Le Seigneur Jésus a communiqué cette leçon à ses disciples par des gestes empreint d’humilité. Ne vous imposez pas en souverain devant votre prochain. Soyez plutôt son esclave. Cette attitude d’esprit se développe au fur et à mesure que nous marchons avec Dieu. Nous apprenons à distinguer les choses qui comptent aux yeux du Seigneur. Si vous voulez être tenus pour grands dans le royaume de Dieu, agissez dans l’esprit d’un petit de ce monde. Devenez l’esclave de votre prochain. Quel renversement des valeurs!
Dieu n’a pas du tout la même vision des choses que l’homme naturel Esaie 55:8 "Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies, Dit l'Éternel." Plus vous nourrissez le sentiment de supériorité dans ce monde, plus cette attitude ne vous permettra pas d'entrer dans le royaume de Dieu. La disposition à condamner les autres avec mépris et sans réflexion peut conduire une église à s’engouffrer dans une voie très meurtrière. En Galates 5v15, Paul fait la mise en garde suivante. "Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres." L’expression ‘mordre et dévorer les uns les autres’ est une autre manière d’évoquer les critiques déplacées et blessantes que condamne notre seigneur Jésus. Cette façon de juger les autres ne peut qu’étouffer la vie de l’église. Si vous vous mordez et si vous vous critiquez en cherchant une querelle, alors vous allez finir par vous détruire les uns les autres. À la fin de tout cela, il ne restera rien de vous. Vous allez fatalement à votre perte commune. Alors cessez de vous critiquer mutuellement. Cessez vos médisances. Si vous êtes en désaccord avec l’opinion d’un frère, allez le trouver et discutez de cela en privée. Vous n’avez pas de besoin de crier sur les toits votre divergence de vues et en faisant valoir vos opinions. Et même si vous aviez raison et qu’il avait tort, cela ne vous donne pas le droit de nuire à la réputation d’un frère.
Ce n'est sûrement pas une interdiction d’aider ceux qui se trouvent aux prises avec des difficultés. Ceci est facile à comprendre. Si vous avez pris la peine de vous pencher sur vos défauts, il est fort probable que vous allez rendre service aux autres avec soin. Celui qui a su s’examiner et résoudre ses problèmes est capable de voir clairement. Il sera en mesure d’enlever comme il se doit la poussière dans l’œil de son frère. Nous pouvons également expliquer les paroles de notre seigneur Jésus sous l’angle suivant : les personnes qui ont acquis la maturité nécessaire pour assister adéquatement les autres sont ceux qui ont appris de leurs fautes.
Pour en finir, le commandement de ne pas juger autrui n’en est pas un qui nous demande de fermer nos yeux et d’agir en aveugles. Bien au contraire. Notre seigneur Jésus veut que nous ayons les yeux grands ouverts, non pas sur les autres, mais d’abord et avant tout sur notre propre personne. Au lieu de juger les autres, commençons par nous juger nous-mêmes.