La conversion bouleversante de Frédéric Chopin sur son lit de mort
Marzena Devoud | 24 octobre 2018
Teofil Kwiatkowski - www.psm.vin.pl/Wikipedia | Domena publiczna
Chopin malade assis sous un baldaquin ; à côté de lui, Princesse Marcelina Czartoryska ; à droite, assis, l'ami de Chopin, Wojciech Grzymala ; derrière, Kwiatkowski ; à gauche, assise, la soeur de Chopin, Ludwika Jendrzejewicz, et derrière elle, le père Aleksander Jelowicki, le confesseur du compositeur.
« Sans toi, mon cher ami, je serais mort comme un porc ». C'est sur son lit de mort que Frédéric Chopin, 39 ans, fait cette déclaration étonnante à son confesseur. Quand on connaît la vie du grand compositeur, on peut se demander comment son ami à réussi à le convaincre de se confesser juste avant son agonie qui dura trois jours. Découvrez l'histoire d’une bouleversante conversion.
La pratique religieuse de Frédéric Chopin prend fin au moment de son immigration de Pologne pour la France, le 2 novembre 1830. Ses nouveaux amis parisiens, pour la plupart, ne sont pas croyants. Rapidement, Chopin lui-même oublie la ferveur de son enfance. Sa nouvelle vie est entièrement absorbée par ses tourments artistiques et, quand il n’est pas en train de composer, par les mondanités. Ce jeune génie venu de loin est rapidement la coqueluche de tous les salons parisiens. Et la foi héritée de sa mère, très pieuse, s’évanouit quand Frédéric Chopin tombe amoureux de Delfina Potocka et surtout de George Sand, de son vrai nom Aurore Dudevant.
Un ami de jeunesse
Depuis son enfance, Chopin souffre d’une santé fragile. Il traverse les dernières années de sa vie très affaibli, notamment à cause d’infections pulmonaires de plus en plus graves et fréquentes. À cette période, ses amis décrivent son visage comme « pâle et transparent comme de l’albâtre ». Malgré les signes d’une fin qui s’approche, le compositeur ne retourne pas à la vie spirituelle. Un jour, il retrouve son ami de jeunesse, le père Aleksander Jelowicki, aumônier de la communauté de l’immigration polonaise à Paris. Frédéric se sent très proche d’Aleksander mais encore plus de son frère Edward, mort pendant la Révolution autrichienne, le 10 novembre 1848.
Le père Aleksander, sachant que Chopin est en très mauvaise santé, tente plusieurs fois de le réconcilier avec Dieu. En vain. Finalement, le compositeur accepte uniquement de se confier « en ami ». S’il raconte simplement sa vie, il refuse fermement le sacrement de la confession. Parfaitement conscient de la mort qui approche, Chopin est désolé pour sa mère, encore vivante, accablée de le voir mourir sans recevoir les derniers sacrements. Mais il explique à son ami qu’il ne peut pas, par honnêteté, les accepter : il n’y croit pas.
Frédéric Chopin © YouTube
Une petite ruse
Dans la soirée du 12 octobre 1849, le médecin personnel du compositeur, le docteur Cruveilhier, informe le prêtre que Chopin risque de ne pas passer la nuit. Le père Aleksander se rend immédiatement chez son ami. Quand il entre dans sa chambre, le malade lui dit tout de suite : « Je vous aime vraiment, mais ne dites rien, allez dormir ». Le père repart et passe toute la nuit à prier. Le lendemain matin, le jour de la fête de son frère décédé, il célèbre la messe à son intention et en même temps il prie Dieu pour qu’il l’aide à gagner l’âme de Chopin.
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