Comment saint François commanda à Frère Léon de laver une pierre
Saint François se trouvant avec Frère Léon sur la montagne de l'Alverne, lui dit : « Frère, chère petite brebis, lavez cette pierre avec de l'eau. »
Frère Léon obéit,« Maintenant, reprit le Saint, d'un visage rayonnant de joie, lavez-la avec du vin. »
La pierre fut ainsi lavée.
— « Lavez-la avec de l'huile, » dit-il encore. Le frère obéit.
— « Frère Léon, chère petite brebis, dit enfin saint François pour la quatrième fois, lavez cette pierre avec du baume. »
— « Ô mon doux Père ! répondit le frère, comment trouver du baume dans ces lieux sauvages (1) ? »
— « Sachez, frère, chère petite brebis du Christ, reprit saint François, sachez que cette pierre est celle où reposa Jésus-Christ quand il m'apparut sur cette montagne (2).
Je vous ai commandé, par quatre fois, de la laver sans me répliquer, en mémoire de quatre grâces particulières que Dieu m'a promises pour mon Ordre : la première, que tous ceux qui l'aimeront sincèrement finiront par obtenir de la divine bonté une heureuse mort ; la seconde, que ceux qui le persécuteront recevront de Dieu des châtiments exemplaires ; la troisième, qu'aucun frère, dans le péché, ne pourra demeurer longtemps dans son sein ; enfin, la quatrième, qu'il durera jusqu'au Jugement dernier (3). »
1) Le baume est une plante très-précieuse. Josèphe dit que la reine de Saba en fit présent au roi Salomon, et que, depuis, le baume devint commun en Judée où il est fort rare maintenant : c'était le plus estimé qu'il y eût au monde. Josèphe, Antiq., lib. VIII., cap. II.
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1) Le baume est une plante très-précieuse. Josèphe dit que la reine de Saba en fit présent au roi Salomon, et que, depuis, le baume devint commun en Judée où il est fort rare maintenant : c'était le plus estimé qu'il y eût au monde. Josèphe, Antiq., lib. VIII., cap. II.
2) Cette pierre a été près de deux cents ans, dans le sanctuaire de l'église du Mont-Alverne ; et, comme on en rompait souvent des morceaux, pour les emporter par dévotion, elle est, depuis trois cents ans, dans une chapelle de la même église, où on l'a entourée d'une grille de fer, avec cette inscription :
Table de saint François, sur laquelle il a eu d'admirables apparitions, et qu'il a consacrée en y répandant de l'huile et en disant : C'est ici l'autel de Dieu.
3) Nota. Dans les différentes éditions des Fioretti sur lesquelles j'ai travaillé, ces trois chapitres du supplément du manuscrit de Florence se trouvent rejetés à la fin du volume : j'ai préféré cependant les transposer ici, parce que c'est évidemment à cette première partie qu'ils doivent se rattacher.
(Extrait de Fioretti ou petites fleurs de Saint François d'Assise, par M. l'Abbé A. Riche)
Reportez-vous à Auspicato Concessum, Lettre encyclique de Sa Sainteté le Pape Léon XIII, sur le Tiers-Ordre de Saint François, De la terrible vision que Frère Léon eut en songe, Comment saint François guérit un lépreux de l'âme et du corps ; parole que l'âme de ce lépreux lui adressa en montant au Ciel, Comment le Frère Pacifique fut ravi en extase et vit dans le ciel le trône de Lucifer réservé à Saint François, et Comment Saint François voulait que le Serviteur de Dieu montrât toujours un visage joyeux.
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