Des artisans allemands construisent une cathédrale avec des techniques du Moyen-Âge
Étalé sur 25 hectares de terrain dans la ville de Messkirch, cet ambitieux projet est l’œuvre de 25 maîtres artisans et quinze bénévoles de Campus Galli. Il sera probablement terminé dans plus d’un siècle.
[size=20]Au cœur de la Forêt-Noire allemande, on peut entendre d’étonnants bruits anachroniques: tintement du burin contre la pierre, bruit sourd des haches s’abattant sur les troncs d’arbres, léger raclement du fer contre la pierre à aiguiser... Il s’agit des travaux de construction d’une cathédrale, avec des outils et plans du IXe siècle. Un chantier entamé en 2013 dans la ville de Messkirch.
[/size]
Construit sur 25 hectares de terrain, ce projet est l’œuvre de 25 maîtres artisans et quinze bénévoles de [size=22]Campus Galli. Ce dernier se distingue des autres sites d’histoire vivante (tels que Colonial Williamsburg, en Virginie, aux États-Unis) tant le projet est ambitieux: bâtir une grande cathédrale de pierre et environ 40 autres bâtiments, en utilisant des méthodes et des matériaux médiévaux.Mais ériger une cathédrale en pierre sans matériel moderne prend du temps. [/size]
Provenant d’une carrière située à environ 80km du chantier, les pierres sont transportées par camion à place des charrettes à bœufs: c’est le seul recours à la technologie utilisé par les artisans. Toutefois, à leur arrivée sur Campus Galli, ces pierres sont déplacées à l’aide d’anciennes méthodes telle une grue de roulement -semblable à celles inventées à l’époque romaine, un homme marchant dans la roue centrale pour générer la force de levier. De cette façon, les artisans redécouvrent les joies de l’artisanat avec d’anciennes méthodes comme la poterie, la maçonnerie et de la menuiserie, et autres artisanats.
Un plan vieux de 1200 ans
Seul rescapé du début du Moyen-Âge et nommé après le supérieur de l’abbaye de Saint-Gall, le plan aurait été dessiné aux environs de l’an 820 par des moines du monastère bénédictin de l’île de Reichenau, située dans le sud-ouest de l’Allemagne, aujourd’hui patrimoine mondial de l’UNESCO.
[size=22]Le plan de Saint-Gall représente donc un objet très précieux de cette époque. «Il fait apparaître, comme sous une lentille grossissante, une image précise de toute la vie de l’époque carolingienne», a écrit Walter Horn, expert de l’architecture de l’Empire carolingien (800-888 après Jésus-Christ).[/size]
Ce n’est que 1 200 ans plus tard qu’un homme d’affaires allemand, Bert Geurten, a l’idée de construire Saint-Gall. Campus Galli était une manière d’honorer sa foi catholique et de laisser sa marque dans le monde avec un chantier grandiose qu’il n’en verrait pas la fin. Il mourra d’une crise cardiaque en 2018 à l’âge de 68 ans.
«Un chantier touristique»
Après avoir essuyé plusieurs refus, Bert Geurten trouve des investisseurs. Quatre millions d’euros ont été investis par la municipalité de Messkirch et l’Union européenne pour la construction de la cathédrale, convaincue que ce chantier stimulerait le tourisme.
C’est un pari gagné. Ouvert au public du mois d’avril à novembre, le chantier a compté entre 36 000 et 83 000 visiteurs entre 2013 et 2018. Au tarif d’entrée de 9 euros pour les adultes, ce coût permet de financer la construction et de payer les quelques artisans, vendeurs, cuisiniers et administrateurs travaillant sur le chantier.
Les touristes sont en immersion totale, ils peuvent observer comment les artisans travaillent et de découvrir d’anciennes méthodes. C’est aussi l’occasion de mieux comprendre les civilisations passées.
Aucun des artisans ni touristes ne verra la fin de la construction de la cathédrale qui est prévue dans plus d’un siècle. Mais cela n’empêche pas les artisans et le public de profiter des joies du travail manuel.
la suite ici :
http://www.seraphim-marc-elie.fr/2020/01/on-construit-encore-des-cathedrales-en-europe.html