L’Enfant Jésus de Prague
L’histoire de l’Enfant Jésus de Prague commence à une époque troublée. Le début du 17ème siècle est marqué par des conflits politiques et religieux qui ensanglantent l’Europe. Les guerres se succèdent et des frères chrétiens se déchirent. En 1617, la révolte éclate en Bohême et la ville de Prague devient le théâtre d’un terrible conflit.
C’est au cœur d’une ville meurtrie que l’Enfant Jésus va porter un message de paix. En 1621, suite à la victoire de l’armée impériale face au prince Frédéric qui s’était fait élire roi de Bohême, Ferdinand II favorise l’établissement d’un monastère de Religieux de l’Ordre du Carmel et la construction d’une église en l’honneur de Notre-Dame des Victoires. Malheureusement, cette Communauté doit rapidement faire face à la misère au point de manquer de l’essentiel.
C’est alors qu’en 1628, la princesse Polyxène de Lobkowitz offre aux Religieux une statue de l’Enfant Jésus. Celle-ci est en cire, mesure 48 centimètres et est habillée de magnifiques vêtements. Ce présent s’accompagne d’une invitation à la confiance : « Je vous confie ce que j’ai de plus précieux. Vénérez bien l’Enfant Jésus et rien désormais ne vous manquera ».
Accueillie avec reconnaissance, la petite statue est placée dans la chapelle du Noviciat et honorée avec une grande ferveur par toute la Communauté. Pendant deux ans, malgré les incertitudes du temps, les Carmes font l’expérience de la bonté de la Providence qui veille sur ses enfants. Parmi eux, le Père Cyrille de la Mère de Dieu est particulièrement touché par cette dévotion dont le but est de vivre au quotidien le mystère de l’Incarnation.
La foi en Dieu n’épargne pas les épreuves mais elle aide à les surmonter. La guerre éclate à nouveau en 1630 et la Communauté doit fuir sans rien emporter… Le conflit est si violent que la ville tombe aux mains des révoltés qui saccagent les églises et les monastères. Notre-Dame des Victoires n’est pas épargnée. La précieuse statue en cire est arrachée de son socle et jetée derrière l’autel. L’année suivante, l’empereur reprend la ville de Prague.
Église Notre-Dame-de-la-Victoire, à Prague. Crédit photo : domaine public
Malgré une paix incertaine, les Carmes reviennent dans leur maison dévastée. Au milieu des difficultés du quotidien et de la guerre qui recommence en 1634, les Religieux ne se soucient pas la statue de l’Enfant Jésus qui a disparu depuis longtemps. C’est dans un monastère réduit à la misère que le Père Cyrille revient en 1637. Que faire face au danger sinon s’abandonner entre les mains de Dieu ?
C’est alors que, se souvenant du précieux cadeau de la princesse Polyxène et dans un élan de confiance, ce religieux va retrouver la statuette dans les plâtras accumulés derrière l’autel. Heureux et ému, il la recueille avec soin et la place dans le chœur de la chapelle. A partir de ce moment, le danger de la guerre s’éloigne et la Communauté peut regarder l’avenir plus sereinement.
Un jour, agenouillé devant l’Enfant Jésus, le Père Cyrille entend clairement ces mots : « Aie pitié de moi et j’aurai pitié de toi. Rends-moi mes mains et je te rendrai la paix. Plus tu m’honoreras, plus je te favoriserai. »
Regardant attentivement, il s’aperçoit que la statue a été mutilée. Sans attendre, il demande au Père Prieur de la faire réparer mais la pauvreté de la Communauté interdit toutes dépenses. Trois jours plus tard, le Père Cyrille reçoit un don de 100 florins qu’il remet au Supérieur dans l’espoir de voir son désir réalisé. De bonne foi, celui-ci s’empresse d’acheter une statue apparemment plus belle que la précédente. Celle-ci est exposée dans l’église quand, le jour de la bénédiction solennelle, un chandelier se détache du mur et la brise en plusieurs morceaux. Peu de temps après, un nouveau Supérieur est envoyé à Prague et les espoirs du Père Cyrille demeurent sans réponse… Il faut remettre à plus tard la réparation désirée.
C’est dans la prière que Dieu parle au cœur de l’homme. Ainsi, contemplant l’Enfant Jésus, le Père Cyrille reçoit une consolation à son anxiété. « Place-moi à l’entrée de la sacristie; quelqu’un viendra et me prendra en pitié. »
Peu de temps plus tard, Daniel Wolf se présente au monastère pour demander un secours spirituel.
Accablé par des calomnies et un procès injuste, il est au bord du gouffre et implore la prière des Pères carmes. Écoutant le Père Cyrille lui raconter avec ferveur les merveilles accomplies par l’Enfant Jésus, Daniel Wolf, dans un acte de générosité, propose de faire réparer la précieuse statue à ses frais. Celle-ci, retrouvant toute sa beauté est alors installée dans l’église à la grande joie du Père Cyrille et de son bienfaiteur qui gagne le procès engagé contre lui.
L’histoire de la statue miraculeuse ne s’arrête pas là. La renommée de l’Enfant Jésus se répand dans la région, puis dans le monde entier. Les miracles attestent de la protection particulière du Fils de Dieu envers ceux qui le vénèrent dans le mystère de son enfance. Malgré une histoire mouvementée et souvent tragique, la petite effigie de cire est toujours vénérée à Prague et maintenant également dans de nombreux sanctuaires où tous peuvent faire l’expérience de la paix profonde promise à ceux qui s’abandonnent à la divine Providence.
Au terme de cette belle histoire, retenons les paroles de l’Enfant Jésus :
« Je vous donnerai la paix ! » Adressées au Père Cyrille il y a plus de trois cents ans, cette promesse évangélique reste d’actualité. Au milieu des tempêtes de la vie, tournons nos regards vers le Prince de la paix et demandons cette grâce pour nous-mêmes et pour le monde. Confiant en Dieu, c’est avec un cœur renouvelé que nous avançons ici-bas sachant que rien ne peut nous séparer de son amour.
« Plus vous m’honorerez, plus je vous favoriserai ! » Autrement dit : « Sois mon ami et je serai à tes côtés ! »
L’Enfant Jésus vient à notre rencontre pour entrer en communion avec nous. Il nous rejoint dans la prière et dans les événements de notre vie. C’est chaque jour qu’il veut nous combler de sa joie.
Plus nous serons proches de lui, plus nous le mettrons au centre de notre vie et plus nous expérimenterons la paix qu’il a promis.
« Rends moi mes mains et je te rendrai la paix »
A travers un petit fait historique qui semble anecdotique, cette parole s’adresse également à nous. Comment comprendre cette parole ? :
« Travaille pour moi et je te donnerai la paix; mets-toi à mon service ! Ne penses pas uniquement à toi mais garde un esprit apostolique ! »
En effet, si nous plaçons l’Enfant Jésus au cœur de notre vie, s’il devient le centre de nos pensées, peu à peu nous porterons sur les événements du monde un regard de foi. Si nous travaillons à le faire connaître et aimer, la paix véritable envahira notre cœur, sachant que chaque acte fait avec amour à une valeur d’éternité.
https://jesusdeprague.be/lenfant-jesus-de-prague/
L’histoire de l’Enfant Jésus de Prague commence à une époque troublée. Le début du 17ème siècle est marqué par des conflits politiques et religieux qui ensanglantent l’Europe. Les guerres se succèdent et des frères chrétiens se déchirent. En 1617, la révolte éclate en Bohême et la ville de Prague devient le théâtre d’un terrible conflit.
C’est au cœur d’une ville meurtrie que l’Enfant Jésus va porter un message de paix. En 1621, suite à la victoire de l’armée impériale face au prince Frédéric qui s’était fait élire roi de Bohême, Ferdinand II favorise l’établissement d’un monastère de Religieux de l’Ordre du Carmel et la construction d’une église en l’honneur de Notre-Dame des Victoires. Malheureusement, cette Communauté doit rapidement faire face à la misère au point de manquer de l’essentiel.
C’est alors qu’en 1628, la princesse Polyxène de Lobkowitz offre aux Religieux une statue de l’Enfant Jésus. Celle-ci est en cire, mesure 48 centimètres et est habillée de magnifiques vêtements. Ce présent s’accompagne d’une invitation à la confiance : « Je vous confie ce que j’ai de plus précieux. Vénérez bien l’Enfant Jésus et rien désormais ne vous manquera ».
Accueillie avec reconnaissance, la petite statue est placée dans la chapelle du Noviciat et honorée avec une grande ferveur par toute la Communauté. Pendant deux ans, malgré les incertitudes du temps, les Carmes font l’expérience de la bonté de la Providence qui veille sur ses enfants. Parmi eux, le Père Cyrille de la Mère de Dieu est particulièrement touché par cette dévotion dont le but est de vivre au quotidien le mystère de l’Incarnation.
La foi en Dieu n’épargne pas les épreuves mais elle aide à les surmonter. La guerre éclate à nouveau en 1630 et la Communauté doit fuir sans rien emporter… Le conflit est si violent que la ville tombe aux mains des révoltés qui saccagent les églises et les monastères. Notre-Dame des Victoires n’est pas épargnée. La précieuse statue en cire est arrachée de son socle et jetée derrière l’autel. L’année suivante, l’empereur reprend la ville de Prague.
Église Notre-Dame-de-la-Victoire, à Prague. Crédit photo : domaine public
Malgré une paix incertaine, les Carmes reviennent dans leur maison dévastée. Au milieu des difficultés du quotidien et de la guerre qui recommence en 1634, les Religieux ne se soucient pas la statue de l’Enfant Jésus qui a disparu depuis longtemps. C’est dans un monastère réduit à la misère que le Père Cyrille revient en 1637. Que faire face au danger sinon s’abandonner entre les mains de Dieu ?
C’est alors que, se souvenant du précieux cadeau de la princesse Polyxène et dans un élan de confiance, ce religieux va retrouver la statuette dans les plâtras accumulés derrière l’autel. Heureux et ému, il la recueille avec soin et la place dans le chœur de la chapelle. A partir de ce moment, le danger de la guerre s’éloigne et la Communauté peut regarder l’avenir plus sereinement.
Un jour, agenouillé devant l’Enfant Jésus, le Père Cyrille entend clairement ces mots : « Aie pitié de moi et j’aurai pitié de toi. Rends-moi mes mains et je te rendrai la paix. Plus tu m’honoreras, plus je te favoriserai. »
Regardant attentivement, il s’aperçoit que la statue a été mutilée. Sans attendre, il demande au Père Prieur de la faire réparer mais la pauvreté de la Communauté interdit toutes dépenses. Trois jours plus tard, le Père Cyrille reçoit un don de 100 florins qu’il remet au Supérieur dans l’espoir de voir son désir réalisé. De bonne foi, celui-ci s’empresse d’acheter une statue apparemment plus belle que la précédente. Celle-ci est exposée dans l’église quand, le jour de la bénédiction solennelle, un chandelier se détache du mur et la brise en plusieurs morceaux. Peu de temps après, un nouveau Supérieur est envoyé à Prague et les espoirs du Père Cyrille demeurent sans réponse… Il faut remettre à plus tard la réparation désirée.
C’est dans la prière que Dieu parle au cœur de l’homme. Ainsi, contemplant l’Enfant Jésus, le Père Cyrille reçoit une consolation à son anxiété. « Place-moi à l’entrée de la sacristie; quelqu’un viendra et me prendra en pitié. »
Peu de temps plus tard, Daniel Wolf se présente au monastère pour demander un secours spirituel.
Accablé par des calomnies et un procès injuste, il est au bord du gouffre et implore la prière des Pères carmes. Écoutant le Père Cyrille lui raconter avec ferveur les merveilles accomplies par l’Enfant Jésus, Daniel Wolf, dans un acte de générosité, propose de faire réparer la précieuse statue à ses frais. Celle-ci, retrouvant toute sa beauté est alors installée dans l’église à la grande joie du Père Cyrille et de son bienfaiteur qui gagne le procès engagé contre lui.
L’histoire de la statue miraculeuse ne s’arrête pas là. La renommée de l’Enfant Jésus se répand dans la région, puis dans le monde entier. Les miracles attestent de la protection particulière du Fils de Dieu envers ceux qui le vénèrent dans le mystère de son enfance. Malgré une histoire mouvementée et souvent tragique, la petite effigie de cire est toujours vénérée à Prague et maintenant également dans de nombreux sanctuaires où tous peuvent faire l’expérience de la paix profonde promise à ceux qui s’abandonnent à la divine Providence.
Au terme de cette belle histoire, retenons les paroles de l’Enfant Jésus :
« Je vous donnerai la paix ! » Adressées au Père Cyrille il y a plus de trois cents ans, cette promesse évangélique reste d’actualité. Au milieu des tempêtes de la vie, tournons nos regards vers le Prince de la paix et demandons cette grâce pour nous-mêmes et pour le monde. Confiant en Dieu, c’est avec un cœur renouvelé que nous avançons ici-bas sachant que rien ne peut nous séparer de son amour.
« Plus vous m’honorerez, plus je vous favoriserai ! » Autrement dit : « Sois mon ami et je serai à tes côtés ! »
L’Enfant Jésus vient à notre rencontre pour entrer en communion avec nous. Il nous rejoint dans la prière et dans les événements de notre vie. C’est chaque jour qu’il veut nous combler de sa joie.
Plus nous serons proches de lui, plus nous le mettrons au centre de notre vie et plus nous expérimenterons la paix qu’il a promis.
« Rends moi mes mains et je te rendrai la paix »
A travers un petit fait historique qui semble anecdotique, cette parole s’adresse également à nous. Comment comprendre cette parole ? :
« Travaille pour moi et je te donnerai la paix; mets-toi à mon service ! Ne penses pas uniquement à toi mais garde un esprit apostolique ! »
En effet, si nous plaçons l’Enfant Jésus au cœur de notre vie, s’il devient le centre de nos pensées, peu à peu nous porterons sur les événements du monde un regard de foi. Si nous travaillons à le faire connaître et aimer, la paix véritable envahira notre cœur, sachant que chaque acte fait avec amour à une valeur d’éternité.
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