Vietnam : 39 ans de prisons et un baptême
A 68 ans Nguyen Huu Cau vient d’être libéré. Il a découvert la foi catholique en prison, et pardonne à ses geôliers malgré son déclin physique.
Sylvain Dorient
A 68 ans Nguyen Huu Cau vient d’être libéré. Il a découvert la foi catholique en prison, et pardonne à ses geôliers malgré son déclin physique.
Sylvain Dorient
© Public Domain 04/04/2014
Presque sourd et aveugle, c’est un Job d’Extrême Orient au destin émouvant. Né en 1945 poète, musicien, compositeur. Il a été capitaine de l’armée de la République du Sud-Vietnam avant la réunification de 1975. Arrêté une première fois à la fin de la guerre, il est emprisonné pendant 6 ans dans un camp de rééducation et de travail. En 1982, ses poèmes sont jugés hostiles au régime et il est à nouveau écroué. L’année suivante, il dénonce la corruption des dirigeants du parti, ainsi que les exactions commises par l’armée contre le peuple : il est alors condamné à mort. Une peine commuée en emprisonnement à vie, sa libération en 2014 étant motivée seulement par son état de santé.
Paradoxalement, c’est grâce à la persécution des catholiques par le régime que Nguyen Huu Cau découvre la foi. Il rencontre derrière les barreaux le Père jésuite Joseph Nguyen(1), qui le baptise en 1986.
« Sainte Croix qui vient à moi du plus profond du monde »
Un autre compagnon de détention, frère Paul, lui offre une croix fabriquée dans une écorce de noix de coco, et le poète lui dédie ces vers « Sainte-Croix vient à moi du plus profond du monde [ ... ]» De sa chaîne de 50 anneaux, il a fait un chapelet qu’il priait cinq fois par jour « mon premier Rosaire ». Il témoigne d’une foi imperturbable, qui l’a maintenu en vie pendant près de 40 ans « Plus d’une fois, la Trinité et la Vierge Marie m’ont aidé à surmonter les ruses du destin et m’ont empêché de mettre fin à mes jours au fil des ans d’emprisonnement ».
Les catholiques au Vietnam sont près de 550000, soit un peu moins de 7% de la population. Ils continuent à être persécutés par le régime, par diverses méthodes : espionnés, accusés à tort, emprisonnés. Loin de faiblir, la répression des catholiques s’est alourdie depuis deux ans, avec des cas de manifestations réprimées par des tirs à balles réelles et l’emprisonnement de bloggueurs jugés hostiles au régime.
Il y a deux mois, l’avocat Lê Quôc Quân figure de l’opposition catholique au régime était lui aussi emprisonné. Il donnait ce message d’espoir « Le bien grandira et le mal diminuera. La démocratie s’épanouira, la dictature rétrécira (...) Le peuple saura de lui-même comment atteindre ses objectifs et se réaliser. Personne n'a le droit ni la possibilité de le faire à sa place » (cf. Aleteia)
Paradoxalement, c’est grâce à la persécution des catholiques par le régime que Nguyen Huu Cau découvre la foi. Il rencontre derrière les barreaux le Père jésuite Joseph Nguyen(1), qui le baptise en 1986.
« Sainte Croix qui vient à moi du plus profond du monde »
Un autre compagnon de détention, frère Paul, lui offre une croix fabriquée dans une écorce de noix de coco, et le poète lui dédie ces vers « Sainte-Croix vient à moi du plus profond du monde [ ... ]» De sa chaîne de 50 anneaux, il a fait un chapelet qu’il priait cinq fois par jour « mon premier Rosaire ». Il témoigne d’une foi imperturbable, qui l’a maintenu en vie pendant près de 40 ans « Plus d’une fois, la Trinité et la Vierge Marie m’ont aidé à surmonter les ruses du destin et m’ont empêché de mettre fin à mes jours au fil des ans d’emprisonnement ».
Les catholiques au Vietnam sont près de 550000, soit un peu moins de 7% de la population. Ils continuent à être persécutés par le régime, par diverses méthodes : espionnés, accusés à tort, emprisonnés. Loin de faiblir, la répression des catholiques s’est alourdie depuis deux ans, avec des cas de manifestations réprimées par des tirs à balles réelles et l’emprisonnement de bloggueurs jugés hostiles au régime.
Il y a deux mois, l’avocat Lê Quôc Quân figure de l’opposition catholique au régime était lui aussi emprisonné. Il donnait ce message d’espoir « Le bien grandira et le mal diminuera. La démocratie s’épanouira, la dictature rétrécira (...) Le peuple saura de lui-même comment atteindre ses objectifs et se réaliser. Personne n'a le droit ni la possibilité de le faire à sa place » (cf. Aleteia)