Le Pape aux évêques italiens : « Rien ne justifie la division »
Mieux vaut subir soi-même l'injustice que de lacérer la tunique du Christ, a dit le pape François à ses frères dans l'épiscopat.
Elisabeth de Baudoüin
L’évêque de Rome a un lien privilégié avec la conférence épiscopale des évêques italiens. En introduisant, le 19 mai 2014, le 66ème assemblée plénière de cette conférence épiscopale – grande première pour le pape, qui intervient d’habitude lors de la phase finale des travaux – François a manifesté clairement ce lien. Précédemment, il avait eu à cœur de recevoir les évêques et de les visiter.
Certains journaux ont parlé de ce long discours d’introduction – dix pages parait-il - comme d’une « bombe » (le Figaro) ou d’un « rappel à l’ordre très critique » ( Le Monde).
C’est vrai qu'en dressant la liste des tentations qui guettent le pasteur qui ne prie pas, François n’a pas mâché ses mots, face aux évêques italiens, certains ayant la réputation d’être carriéristes voire matérialistes (que cette réputation soit justifiée est une autre chose). Mais les propos du Pape ne sont pas neufs : Il les a déjà formulés dans de précédentes rencontres avec des évêques (cf. par exemple Aleteia ) et surtout, dans ses homélies du matin à Sainte Marthe, où elles visent tout un chacun. Les évêques (italiens ou non) ne sont donc pas les seuls membres du troupeau à être concernés par ces propos, que l’on aurait tort de considérer comme des attaques (ce n’est pas le ton du pape). Elles sonnent plutôt comme les conseils ou mises en garde d’un père à ses enfants. Un père qui montre chaque jour qu’il n’est pas sur le siège de Pierre pour passer de la pommade ou faire plaisir, mais recentrer sur l’Evangile, dont il a à cœur de montrer les exigences.
De ce discours, émergent les grandes lignes suivantes : l’appel à l’unité autour du pape, à recentrer le ministère sur la prière, à adopter un style de vie simple, à être proche des pauvres et miséricordieux, à donner la priorité à la famille, au travail et aux immigrés. Autant de thèmes que François aborde fréquemment.
On en retiendra particulièrement l’appel à l’unité, à un épiscopat qui a la réputation d’être divisé. François a fait remarquer avec bonne humeur, que certains journaux italiens ont écrit, à propos du conseil de la présidence de la CEI : celui-ci est « homme du pape » et celui-là ne l’est pas. L’occasion pour le pape de rappeler que « notre langage n’est pas un langage politique mais celui de la communion » et que « tous sont hommes du pape », autour de qui doit se faire l’unité. Unité, a-t-il rappelé, qui ne doit pas faire l’économie de la liberté de parole (idée forte chez lui).
L’absence de communion, a-t-il souligné, est un scandale, « une hérésie qui défigure le visage du Christ et déchire l’Eglise ». « Rien ne justifie la division », a-t-il insisté, ajoutant qu’il vaut mieux «céder et renoncer, porter sur soi l’épreuve de l’injustice, plutôt que de lacérer la tunique et scandaliser le peuple saint de Dieu ».
Mieux vaut subir soi-même l'injustice que de lacérer la tunique du Christ, a dit le pape François à ses frères dans l'épiscopat.
Elisabeth de Baudoüin
vaticannews
20/05/2014
Certains journaux ont parlé de ce long discours d’introduction – dix pages parait-il - comme d’une « bombe » (le Figaro) ou d’un « rappel à l’ordre très critique » ( Le Monde).
C’est vrai qu'en dressant la liste des tentations qui guettent le pasteur qui ne prie pas, François n’a pas mâché ses mots, face aux évêques italiens, certains ayant la réputation d’être carriéristes voire matérialistes (que cette réputation soit justifiée est une autre chose). Mais les propos du Pape ne sont pas neufs : Il les a déjà formulés dans de précédentes rencontres avec des évêques (cf. par exemple Aleteia ) et surtout, dans ses homélies du matin à Sainte Marthe, où elles visent tout un chacun. Les évêques (italiens ou non) ne sont donc pas les seuls membres du troupeau à être concernés par ces propos, que l’on aurait tort de considérer comme des attaques (ce n’est pas le ton du pape). Elles sonnent plutôt comme les conseils ou mises en garde d’un père à ses enfants. Un père qui montre chaque jour qu’il n’est pas sur le siège de Pierre pour passer de la pommade ou faire plaisir, mais recentrer sur l’Evangile, dont il a à cœur de montrer les exigences.
De ce discours, émergent les grandes lignes suivantes : l’appel à l’unité autour du pape, à recentrer le ministère sur la prière, à adopter un style de vie simple, à être proche des pauvres et miséricordieux, à donner la priorité à la famille, au travail et aux immigrés. Autant de thèmes que François aborde fréquemment.
On en retiendra particulièrement l’appel à l’unité, à un épiscopat qui a la réputation d’être divisé. François a fait remarquer avec bonne humeur, que certains journaux italiens ont écrit, à propos du conseil de la présidence de la CEI : celui-ci est « homme du pape » et celui-là ne l’est pas. L’occasion pour le pape de rappeler que « notre langage n’est pas un langage politique mais celui de la communion » et que « tous sont hommes du pape », autour de qui doit se faire l’unité. Unité, a-t-il rappelé, qui ne doit pas faire l’économie de la liberté de parole (idée forte chez lui).
L’absence de communion, a-t-il souligné, est un scandale, « une hérésie qui défigure le visage du Christ et déchire l’Eglise ». « Rien ne justifie la division », a-t-il insisté, ajoutant qu’il vaut mieux «céder et renoncer, porter sur soi l’épreuve de l’injustice, plutôt que de lacérer la tunique et scandaliser le peuple saint de Dieu ».