Argentine : découverte de la première chapelle de la Vierge de Luján
Les archéologues ont découvert les vestiges de ce qui fut la première chapelle dédiée à Notre-Dame de Luján, patronne de l'Argentine.
Esteban Pittaro
Les trous dans son histoire se comblent peu à peu... C’est que l'actuelle basilique de Notre-Dame de Luján, en dépit de son style gothique, n’a guère plus de cent ans. Mais son histoire remonte à 1630. La découverte par l’équipe de chercheurs conduite par l’historien Binetti et le chercheur Federico Suarez, de l’Université de Luján et de l’Institut Mignone, est doublement importante : non seulement elle vient confirmer l’emplacement de la première chapelle qui abritait l’image de Marie, mais elle permet d’identifier le lieu où pourrait être enterré le premier gardien et sacristain de cette chapelle, un esclave africain baptisé affectueusement le “negrito Manuel ». Le site, situé à quelques mètres de la basilique actuelle, marque aussi le point fondateur de la population locale.
La petite statue en terre cuite de 38 centimètres, connue aujourd’hui comme la Vierge de Luján, date de 1630, alors que n’existait pas encore la vice-royauté du Río de la Plata et encore moins, bien sûr, la République d’Argentine. Un propriétaire terrien voulait faire construire dans son domaine une chapelle consacrée à la Vierge Marie. Il demanda à un ami qui vivait à Pernambuco, au Brésil, de lui envoyer une petite statue de la Vierge, et celui-ci lui en envoya deux : une de Notre Dame de la Compassion (la Consolata), et une autre de l’Immaculée Conception.
A l’époque, les chemins étaient en terre, et tandis que la charrette transportant les images s’acheminait du port vers la campagne, au nord de la ville, la nuit tomba et la charrette dut s’arrêter sur les rives du fleuve Luján. Mais le lendemain, au moment de reprendre la route, les bœufs ne bougèrent pas. Les bouviers déchargèrent la caisse contenant l’une des statues, mais la charrette ne bougea pas. Ils la replacèrent alors sur la charrette et descendirent l’autre statue, et la charrette roula normalement. Ils constatèrent alors que ce qui empêchait de bouger était l’image de l’Immaculée Conception. Ils pensèrent qu’il s’agissait d’un miracle : la Vierge ne voulait pas repartir.
Témoin du miracle, le « negrito Manuel » était, dit-on, un homme chaleureux et simple à qui fut confiée la mission de veiller sur l’image parce que, comme avait dit son maître d’alors, « il n’avait personne d’autre à servir », sinon elle. Pendant 41 ans, la statuette resta dans un ermitage, dans un champ, à 25 km de l’actuelle basilique. En 1671, l’image sera transférée dans un oratoire, don de doña Ana de Matos, et au bout d’un certain temps commencèrent les travaux de construction du premier sanctuaire dont on vient juste de découvrir les restes.
C’est dans cette première chapelle qu’eurent lieu les premiers pèlerinages et les premiers miracles. Et le gardien de Notre-Dame, chargé de l’accueil des pèlerins, sera jusqu’à la fin de sa vie le “negrito Manuel”, qui mourut en odeur de sainteté et sera enterré derrière la chapelle, qui a existé jusqu’en 1740.
A la fin du XIXe siècle, après le couronnement pontifical de la petite statue et le premier pèlerinage officiel venu de Buenos Aires dont on ait le souvenir, en remerciement pour les grâces accordées durant l’épidémie de fièvre jaune, on entreprit la construction de la monumentale basilique, aujourd’hui l’un des centres de pèlerinage les plus importants de l’Amérique Latine.
La basilique est de type gothique classique, avec la croix, la croisée du transept, l’autel au centre. Du retable de l’autel, dominant tout, elle accueille et protège les milliers de pèlerins qui affluent chaque jour. Ses vitraux monumentaux brillent tout spécialement depuis l’année dernière, avec la fin des travaux de restauration les plus importants jamais réalisés dans la basilique. Derrière l’autel, comme protégeant la niche de la Vierge, ont été installés depuis peu des images de saints contemporains qui ont visité la patronne argentine, comme saint Josemaría Escrivá, qui s’est rendu en pèlerinage avec le futur bienheureux Álvaro del Porillo, et saint Luis Orione, qui est venu à Luján au moins huit fois.
Les archéologues ont découvert les vestiges de ce qui fut la première chapelle dédiée à Notre-Dame de Luján, patronne de l'Argentine.
Esteban Pittaro
© Meltryth
21/05/2014
Les trous dans son histoire se comblent peu à peu... C’est que l'actuelle basilique de Notre-Dame de Luján, en dépit de son style gothique, n’a guère plus de cent ans. Mais son histoire remonte à 1630. La découverte par l’équipe de chercheurs conduite par l’historien Binetti et le chercheur Federico Suarez, de l’Université de Luján et de l’Institut Mignone, est doublement importante : non seulement elle vient confirmer l’emplacement de la première chapelle qui abritait l’image de Marie, mais elle permet d’identifier le lieu où pourrait être enterré le premier gardien et sacristain de cette chapelle, un esclave africain baptisé affectueusement le “negrito Manuel ». Le site, situé à quelques mètres de la basilique actuelle, marque aussi le point fondateur de la population locale.
La petite statue en terre cuite de 38 centimètres, connue aujourd’hui comme la Vierge de Luján, date de 1630, alors que n’existait pas encore la vice-royauté du Río de la Plata et encore moins, bien sûr, la République d’Argentine. Un propriétaire terrien voulait faire construire dans son domaine une chapelle consacrée à la Vierge Marie. Il demanda à un ami qui vivait à Pernambuco, au Brésil, de lui envoyer une petite statue de la Vierge, et celui-ci lui en envoya deux : une de Notre Dame de la Compassion (la Consolata), et une autre de l’Immaculée Conception.
A l’époque, les chemins étaient en terre, et tandis que la charrette transportant les images s’acheminait du port vers la campagne, au nord de la ville, la nuit tomba et la charrette dut s’arrêter sur les rives du fleuve Luján. Mais le lendemain, au moment de reprendre la route, les bœufs ne bougèrent pas. Les bouviers déchargèrent la caisse contenant l’une des statues, mais la charrette ne bougea pas. Ils la replacèrent alors sur la charrette et descendirent l’autre statue, et la charrette roula normalement. Ils constatèrent alors que ce qui empêchait de bouger était l’image de l’Immaculée Conception. Ils pensèrent qu’il s’agissait d’un miracle : la Vierge ne voulait pas repartir.
Témoin du miracle, le « negrito Manuel » était, dit-on, un homme chaleureux et simple à qui fut confiée la mission de veiller sur l’image parce que, comme avait dit son maître d’alors, « il n’avait personne d’autre à servir », sinon elle. Pendant 41 ans, la statuette resta dans un ermitage, dans un champ, à 25 km de l’actuelle basilique. En 1671, l’image sera transférée dans un oratoire, don de doña Ana de Matos, et au bout d’un certain temps commencèrent les travaux de construction du premier sanctuaire dont on vient juste de découvrir les restes.
C’est dans cette première chapelle qu’eurent lieu les premiers pèlerinages et les premiers miracles. Et le gardien de Notre-Dame, chargé de l’accueil des pèlerins, sera jusqu’à la fin de sa vie le “negrito Manuel”, qui mourut en odeur de sainteté et sera enterré derrière la chapelle, qui a existé jusqu’en 1740.
A la fin du XIXe siècle, après le couronnement pontifical de la petite statue et le premier pèlerinage officiel venu de Buenos Aires dont on ait le souvenir, en remerciement pour les grâces accordées durant l’épidémie de fièvre jaune, on entreprit la construction de la monumentale basilique, aujourd’hui l’un des centres de pèlerinage les plus importants de l’Amérique Latine.
La basilique est de type gothique classique, avec la croix, la croisée du transept, l’autel au centre. Du retable de l’autel, dominant tout, elle accueille et protège les milliers de pèlerins qui affluent chaque jour. Ses vitraux monumentaux brillent tout spécialement depuis l’année dernière, avec la fin des travaux de restauration les plus importants jamais réalisés dans la basilique. Derrière l’autel, comme protégeant la niche de la Vierge, ont été installés depuis peu des images de saints contemporains qui ont visité la patronne argentine, comme saint Josemaría Escrivá, qui s’est rendu en pèlerinage avec le futur bienheureux Álvaro del Porillo, et saint Luis Orione, qui est venu à Luján au moins huit fois.
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