Coupe du monde de football : 250 religieuses sur le terrain contre la traite des jeunes
Un réseau international de religieuses catholiques lance une campagne au Brésil pour lutter contre la traite des jeunes.
Mathilde Dehestru (78)
22/05/2014
Le 20 mai dernier, SœurEstrella Castalone, coordinatrice du réseau « Talitha Kum » a annoncé au Vatican le lancement d'une campagne au Brésil pour lutter contre latraite des jeunes. En effet, la Coupe du monde de football, si elle est attendue avec enthousiasme par des millions de supporters, engendre également d’importantes conséquences collatérales, notamment liées aux préparatifs de cet événement mondial dans un pays émergent aux graves disparités économiques.
L’initiative, qui a débuté en mai dans les douze villes accueillant le Mondial de football, a été intitulée « Jogue a favor da vida, denuncie o trafico de pessoas » - soit « Joue en faveur de la vie, dénonce la traite ». Un réseau international de 250 religieuses catholiques est sur le terrain pour sensibiliser aux risques qui résultent des préparatifs de la Coupe. L’organisation d’un tel évènement nécessite une large main d’œuvre et beaucoup de jeunes se tournent vers des emplois provisoires pour ensuite se retrouver livrés à eux-mêmes dans un environnement qu’ils ne connaissent pas. Prostitution, abus et précarité menacent alors ces jeunes.
« Les offres sont si nombreuses qu’on assiste à un flux de personnes provenant des pays limitrophes, disposées à quitter leurs zones rurales pour les villes accueillant les matchs. Ceux qui acceptent les offres peuvent être trompés et devenir victimes de diverses exploitations », a déploré Sœur Estrella.
Si le Brésil s’est engagé dans la lutte contre la prostitution des mineurs, il y a encore beaucoup de chemin à faire, la loi du silence prévalant encore bien souvent. « Nous devons rendre conscients les gens de ce qui arrive en marge de grands évènements comme la Coupe du monde. Sans cette conscience, sans agir ensemble pour la dignité humaine, les finales seront une terrible honte au lieu d’être une fête pour l’humanité », a déclaréCarmen Sammut, présidente de l’Union internationale des supérieures générales.
L’Église reste cependant une grande supportrice des valeurs universelles du sport. Si le pape François, féru de sports, notamment de football et en particulier du club argentin de San Lorenzo, sera lui-même très attentif aux résultats de cette compétition tant attendue, le souverain pontife n’en est pas pour autant aveugle aux grandes problématiques que soulèvent cet évènement : il avait ainsi appelé les joueurs de la Coupe à « restituer la dignité sportive aux évènements sportifs ».
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Un réseau international de religieuses catholiques lance une campagne au Brésil pour lutter contre la traite des jeunes.
Mathilde Dehestru (78)
© Public Domain
22/05/2014
Le 20 mai dernier, SœurEstrella Castalone, coordinatrice du réseau « Talitha Kum » a annoncé au Vatican le lancement d'une campagne au Brésil pour lutter contre latraite des jeunes. En effet, la Coupe du monde de football, si elle est attendue avec enthousiasme par des millions de supporters, engendre également d’importantes conséquences collatérales, notamment liées aux préparatifs de cet événement mondial dans un pays émergent aux graves disparités économiques.
L’initiative, qui a débuté en mai dans les douze villes accueillant le Mondial de football, a été intitulée « Jogue a favor da vida, denuncie o trafico de pessoas » - soit « Joue en faveur de la vie, dénonce la traite ». Un réseau international de 250 religieuses catholiques est sur le terrain pour sensibiliser aux risques qui résultent des préparatifs de la Coupe. L’organisation d’un tel évènement nécessite une large main d’œuvre et beaucoup de jeunes se tournent vers des emplois provisoires pour ensuite se retrouver livrés à eux-mêmes dans un environnement qu’ils ne connaissent pas. Prostitution, abus et précarité menacent alors ces jeunes.
« Les offres sont si nombreuses qu’on assiste à un flux de personnes provenant des pays limitrophes, disposées à quitter leurs zones rurales pour les villes accueillant les matchs. Ceux qui acceptent les offres peuvent être trompés et devenir victimes de diverses exploitations », a déploré Sœur Estrella.
Si le Brésil s’est engagé dans la lutte contre la prostitution des mineurs, il y a encore beaucoup de chemin à faire, la loi du silence prévalant encore bien souvent. « Nous devons rendre conscients les gens de ce qui arrive en marge de grands évènements comme la Coupe du monde. Sans cette conscience, sans agir ensemble pour la dignité humaine, les finales seront une terrible honte au lieu d’être une fête pour l’humanité », a déclaréCarmen Sammut, présidente de l’Union internationale des supérieures générales.
L’Église reste cependant une grande supportrice des valeurs universelles du sport. Si le pape François, féru de sports, notamment de football et en particulier du club argentin de San Lorenzo, sera lui-même très attentif aux résultats de cette compétition tant attendue, le souverain pontife n’en est pas pour autant aveugle aux grandes problématiques que soulèvent cet évènement : il avait ainsi appelé les joueurs de la Coupe à « restituer la dignité sportive aux évènements sportifs ».
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