James Foley : en captivité, il priait le rosaire
"Tout cela n'avait aucun sens. Mais la foi, elle, en avait un."
Le journaliste américain lâchement exécuté le 19 août par l'Etat Islamiste avait jadis confié sa foi dans une lettre à son ancienne université
JUDIKAEL HIREL (115)
20.08.2014
Ce n'était hélas pas la première fois que James Foley, talentueux photo-journaliste freelance, et correspondant de grands médias tels que Globalpost ou l'AFP était pris en otage sur le terrain, son terrain, celui de correspondant de guerre. Dans une lettre publiée sur le site de l'université de Marquette, il confiait sa foi, lors de sa première captivité en Libye (lire l'intégralité de cette lettre en anglais ici)
"J'ai prié pour que ma mère sache que j'allais bien", confiait-il alors. J'ai commencé à prier le rosaire, c'est ce que ma mère et ma grand-mère auraient prié. J'ai dit dix Je vous salue Marie entre chaque Notre Père. Cela m'a pris longtemps, environ une heure, pour compter cent Je vous salue Marie à genoux. Et cela m'a aidé à garder l'esprit clair. (…) Cela m'a redonné de l'énergie de parler de mes faiblesses et de mes espoirs, comme dans une conversation avec Dieu, plutôt que silencieux et seul. (…)
Au bout de 18 jours de captivité en Libye, James Foley avait été autorisé à passer un coup de fil pour rassurer sa famille : "J'ai dit une dernière prière et j'ai composé le numéro. (…) "Les Libyens sont des gens biens, lui ai-je dit. J'ai prié pour que tu saches que j'allais bien. Avez-vous ressenti mes prières ? ". "Tellement de gens ont prié pour toi. Tous tes amis (…) Il ont fait une veillée de prières à Marquette. As-tu senti nos prières ? "Oui, maman, je les ressens", et j'y ai repensé l'espace d'un instant. C'était peut-être la prière des autres qui m'avait redonné des forces, permis de surnager. (…) Depuis, je me suis repassé cet appel des centaines de fois dans ma tête - la voix de ma mère, le nom de mes amis, sa connaissance de la situation, sa foi absolue dans le pouvoir de la prière. Elle m'avait dit que mes amis s'étaient rassemblés pour faire tout ce qu'ils pouvaient pour aider. Je savais que je n'étais pas seul."
Et James Foley de conclure sa lettre ainsi : "Ma dernière nuit à Tripoli, j'ai eu ma première connexion au Net en 44 jours, et j'ai pu écouter le discours qu'avait fait Tom Durkin à la veillée de Marquette. L'église était pleine d'amis, de camarades, de prêtres, d'étudiants... J'ai écouté le meilleur discours qu'un frère puisse faire pour un autre, signe d'un coeur généreux, symbole des efforts et des prières des gens. Et la prière était en quelque la colle qui a permis à ma liberté de prendre forme. Une liberté intérieure d'abord, puis le miracle d'avoir été libéré dans une guerre dans laquelle le régime n'avait pas de raison réelle de nous faire libérer. Tout cela n'avait pas de sens, mais la prière en avait."
Au-delà de la haine et de la bestialité de ses assassins, James Foley est certainement mort en homme libre. Que nos prières l'accompagnent ainsi que sa famille.
"Tout cela n'avait aucun sens. Mais la foi, elle, en avait un."
Le journaliste américain lâchement exécuté le 19 août par l'Etat Islamiste avait jadis confié sa foi dans une lettre à son ancienne université
JUDIKAEL HIREL (115)
20.08.2014
© Marquette Magazine
Ce n'était hélas pas la première fois que James Foley, talentueux photo-journaliste freelance, et correspondant de grands médias tels que Globalpost ou l'AFP était pris en otage sur le terrain, son terrain, celui de correspondant de guerre. Dans une lettre publiée sur le site de l'université de Marquette, il confiait sa foi, lors de sa première captivité en Libye (lire l'intégralité de cette lettre en anglais ici)
"J'ai prié pour que ma mère sache que j'allais bien", confiait-il alors. J'ai commencé à prier le rosaire, c'est ce que ma mère et ma grand-mère auraient prié. J'ai dit dix Je vous salue Marie entre chaque Notre Père. Cela m'a pris longtemps, environ une heure, pour compter cent Je vous salue Marie à genoux. Et cela m'a aidé à garder l'esprit clair. (…) Cela m'a redonné de l'énergie de parler de mes faiblesses et de mes espoirs, comme dans une conversation avec Dieu, plutôt que silencieux et seul. (…)
Au bout de 18 jours de captivité en Libye, James Foley avait été autorisé à passer un coup de fil pour rassurer sa famille : "J'ai dit une dernière prière et j'ai composé le numéro. (…) "Les Libyens sont des gens biens, lui ai-je dit. J'ai prié pour que tu saches que j'allais bien. Avez-vous ressenti mes prières ? ". "Tellement de gens ont prié pour toi. Tous tes amis (…) Il ont fait une veillée de prières à Marquette. As-tu senti nos prières ? "Oui, maman, je les ressens", et j'y ai repensé l'espace d'un instant. C'était peut-être la prière des autres qui m'avait redonné des forces, permis de surnager. (…) Depuis, je me suis repassé cet appel des centaines de fois dans ma tête - la voix de ma mère, le nom de mes amis, sa connaissance de la situation, sa foi absolue dans le pouvoir de la prière. Elle m'avait dit que mes amis s'étaient rassemblés pour faire tout ce qu'ils pouvaient pour aider. Je savais que je n'étais pas seul."
Et James Foley de conclure sa lettre ainsi : "Ma dernière nuit à Tripoli, j'ai eu ma première connexion au Net en 44 jours, et j'ai pu écouter le discours qu'avait fait Tom Durkin à la veillée de Marquette. L'église était pleine d'amis, de camarades, de prêtres, d'étudiants... J'ai écouté le meilleur discours qu'un frère puisse faire pour un autre, signe d'un coeur généreux, symbole des efforts et des prières des gens. Et la prière était en quelque la colle qui a permis à ma liberté de prendre forme. Une liberté intérieure d'abord, puis le miracle d'avoir été libéré dans une guerre dans laquelle le régime n'avait pas de raison réelle de nous faire libérer. Tout cela n'avait pas de sens, mais la prière en avait."
Au-delà de la haine et de la bestialité de ses assassins, James Foley est certainement mort en homme libre. Que nos prières l'accompagnent ainsi que sa famille.