Le christianisme est la religion la plus persécutée au monde
TEAM ALETEIA (534)
31.10.2014
La situation des chrétiens à travers le monde n’a cessé de se détériorer au cours des dernières années, comme en ont témoigné de très nombreux rapports d’organisations pour les droits de l’homme. Une détérioration qui a connu une brutale accélération avec la crise déclenchée par l’instauration du pseudo-califat en Irak et en Syrie.
Pour nombre de commentateurs, les chrétiens du Moyen-Orient sont purement et simplement en voie d’extinction, après avoir contribué à 2000 ans d’histoire sur ces territoires (cf. Aleteia 1 - Aleteia 2). Mais la situation du Moyen-Orient n’est actuellement que la partie la plus perceptible (avec, sans doute, l’enlèvement des lycéennes à majorité chrétiennes par la secte Boko Haram en avril dernier au Nigéria) d’un ensemble de persécutions perpétrées aux quatre coins du monde, tout aussi intenses mais parfois plus insidieuses, et moins répercutées dans les médias. La Corée du Nord, le Pakistan, le Soudan, l’Arabie Saoudite, la Chine, l’Iran… sont autant de pays où il ne fait pas vraiment bon être chrétien.
Il faut néanmoins se montrer prudents quant aux termes utilisés pour décrire la situation des chrétiens dans le monde, car le fait de ne pas vivre librement sa foi n’implique pas forcément la persécution. C’est ce que soulignent les auteurs du Livre noir de la condition des chrétiens dans le monde, un ouvrage collectif de 800 pages paru le 23 octobre aux éditions XO, sous la direction de Mgr di Falco, du prêtre anglais dominicain Timothy Radcliffe et de l’historien italien Andrea Riccardi. Le livre se penche sur les cas des 150 à 200 millions de chrétiens considérés comme « discriminés ou persécutés », pour déterminer les contours précis des différentes formes de répression qu'ils subissent. Des experts de dix-sept nationalités, historiens, journalistes, religieux, ou représentants d’organisations ont contribué à ce fin travail d’analyse, qui comprend entre autres plus 70 témoignages ainsi que des reportages.
Le coordinateur du projet, Samuel Lieven, journaliste au journal La Croix, est revenu pour Radio Vatican sur le choix du titre du livre, qui ne fait volontairement pas référence à la persécution : « Les 150 à 200 millions de chrétiens qui sont aujourd’hui inquiétés pour le seul fait d’être chrétiens là où ils vivent ne sont pas persécutés au sens rigoureux du terme. […] Cela va des discriminations au quotidien, comme les coptes d’Égypte qui ne peuvent pas avoir tel ou tel travail, ou qui ne peuvent pas envisager une certaine carrière, jusqu’aux pires violences comme connaissent les Irakiens aujourd’hui mais aussi les chrétiens pakistanais qui ont subi les plus nombreux attentats antichrétiens de l’histoire de leur pays, à Peshawar, en septembre 2013. »
Samuel Lieven précise que le projet s’est bâti sur le constat d’un phénomène d’une ampleur telle que lui et l’éditeur (qui se trouve aussi être celui du Livre noir du communisme) se sont sentis investis d’une mission plus « ambitieuse et plus vaste » que le témoignage et l’empathie. Il s’agit donc de proposer un certain nombre de clés de lecture par le biais d’experts indépendants « qui n’ont pas de chapelle à défendre, qui ne sont pas des militants […] pour comprendre au-delà de l’émotion, au-delà de l’empathie ». Une démarche qui le coordinateur explique aussi par la volonté de ne pas donner de grain à moudre aux militantismes revanchards et éviter ainsi toute récupération politique.
A l’occasion de la parution du livre, Mgr di Falco a profité de sa chronique sur la chaîne KTO pour en faire une courte présentation :
https://www.dailymotion.com/video/x28jl3e_mgr-di-falco-le-livre-noir-de-la-persecution-des-chretiens_news
Le livre noir de la condition des chrétiens dans le monde, fraîchement publié, estime que 150 à 200 millions de chrétiens sont discriminés ou persécutés sur la planète.
TEAM ALETEIA (534)
31.10.2014
Allen Kakony
La situation des chrétiens à travers le monde n’a cessé de se détériorer au cours des dernières années, comme en ont témoigné de très nombreux rapports d’organisations pour les droits de l’homme. Une détérioration qui a connu une brutale accélération avec la crise déclenchée par l’instauration du pseudo-califat en Irak et en Syrie.
Pour nombre de commentateurs, les chrétiens du Moyen-Orient sont purement et simplement en voie d’extinction, après avoir contribué à 2000 ans d’histoire sur ces territoires (cf. Aleteia 1 - Aleteia 2). Mais la situation du Moyen-Orient n’est actuellement que la partie la plus perceptible (avec, sans doute, l’enlèvement des lycéennes à majorité chrétiennes par la secte Boko Haram en avril dernier au Nigéria) d’un ensemble de persécutions perpétrées aux quatre coins du monde, tout aussi intenses mais parfois plus insidieuses, et moins répercutées dans les médias. La Corée du Nord, le Pakistan, le Soudan, l’Arabie Saoudite, la Chine, l’Iran… sont autant de pays où il ne fait pas vraiment bon être chrétien.
Discriminés ou persécutés
Il faut néanmoins se montrer prudents quant aux termes utilisés pour décrire la situation des chrétiens dans le monde, car le fait de ne pas vivre librement sa foi n’implique pas forcément la persécution. C’est ce que soulignent les auteurs du Livre noir de la condition des chrétiens dans le monde, un ouvrage collectif de 800 pages paru le 23 octobre aux éditions XO, sous la direction de Mgr di Falco, du prêtre anglais dominicain Timothy Radcliffe et de l’historien italien Andrea Riccardi. Le livre se penche sur les cas des 150 à 200 millions de chrétiens considérés comme « discriminés ou persécutés », pour déterminer les contours précis des différentes formes de répression qu'ils subissent. Des experts de dix-sept nationalités, historiens, journalistes, religieux, ou représentants d’organisations ont contribué à ce fin travail d’analyse, qui comprend entre autres plus 70 témoignages ainsi que des reportages.
Le coordinateur du projet, Samuel Lieven, journaliste au journal La Croix, est revenu pour Radio Vatican sur le choix du titre du livre, qui ne fait volontairement pas référence à la persécution : « Les 150 à 200 millions de chrétiens qui sont aujourd’hui inquiétés pour le seul fait d’être chrétiens là où ils vivent ne sont pas persécutés au sens rigoureux du terme. […] Cela va des discriminations au quotidien, comme les coptes d’Égypte qui ne peuvent pas avoir tel ou tel travail, ou qui ne peuvent pas envisager une certaine carrière, jusqu’aux pires violences comme connaissent les Irakiens aujourd’hui mais aussi les chrétiens pakistanais qui ont subi les plus nombreux attentats antichrétiens de l’histoire de leur pays, à Peshawar, en septembre 2013. »
Samuel Lieven précise que le projet s’est bâti sur le constat d’un phénomène d’une ampleur telle que lui et l’éditeur (qui se trouve aussi être celui du Livre noir du communisme) se sont sentis investis d’une mission plus « ambitieuse et plus vaste » que le témoignage et l’empathie. Il s’agit donc de proposer un certain nombre de clés de lecture par le biais d’experts indépendants « qui n’ont pas de chapelle à défendre, qui ne sont pas des militants […] pour comprendre au-delà de l’émotion, au-delà de l’empathie ». Une démarche qui le coordinateur explique aussi par la volonté de ne pas donner de grain à moudre aux militantismes revanchards et éviter ainsi toute récupération politique.
A l’occasion de la parution du livre, Mgr di Falco a profité de sa chronique sur la chaîne KTO pour en faire une courte présentation :
https://www.dailymotion.com/video/x28jl3e_mgr-di-falco-le-livre-noir-de-la-persecution-des-chretiens_news