Entre deux synodes, les évêques se pressent à Lourdes pour leur conférence annuelle
Séminaires, prêtres étrangers, place des femmes... Les sujets ne manquent pas pour les évêques français qui se retrouvent de mardi à dimanche à Lourdes. Et la famille sera dans tous les esprits, entre deux synodes à Rome sur ce sujet épineux.
C'est en novembre que la Conférence des évêques de France (CEF) organise la plus importante de ses deux assemblées plénières annuelles, dans le cadre qu'elle espère inspirant du grand sanctuaire marial des Hautes-Pyrénées.
L'événement revêt une dimension particulière cette année. Deux semaines et demie après le synode extraordinaire sur la famille à Rome, qui n'a pas acté de consensus sur l'accès des divorcés remariés aux sacrements et l'accueil des homosexuels, les 114 évêques français en activité sont avides d'information voire de débat.
D'autant que, comme toutes les conférences épiscopales, la CEF est invitée par le pape François à "mûrir" le travail déjà entamé pour préparer au mieux un second synode sur la famille, ordinaire cette fois, en octobre 2015.
Les chefs des diocèses de France seront officiellement informés des conclusions du premier synode lors d'une séance spéciale vendredi après-midi. "Ils l'attendent !", a souligné devant la presse l'archevêque de Marseille et président de la CEF, Mgr Georges Pontier, l'un des pères synodaux français avec son collègue de Paris, le cardinal André Vingt-Trois.
Ce dernier, qui était l'un des trois présidents délégués du synode extraordinaire, estime qu'"un certain nombre de questions posées demandent un travail théologique important qui n'a pas été fait, ou pas complètement".
"Si chacun reste sur ses positions", fruits "d'écoles" différentes, "on n'arrivera pas à l'unité", prévient le cardinal Vingt-Trois. Cette communion de vues n'est pas acquise chez les évêques français, plus ou moins ouverts à l'idée d'évolutions pastorales voire doctrinales pour répondre à l'évolution des moeurs.
- Recrutement de séminaristes en hausse -
Figure d'un catholicisme très traditionnel, l'évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, s'est dit par exemple "déçu de ne pas retrouver" dans le document final du synode extraordinaire "l'immense trésor de l'enseignement de Jean-Paul II sur la famille", dans un entretien au magazine Famille chrétienne.
A Lourdes, la CEF ne fera toutefois que relancer la réflexion sur les questions familiales, qui doit se poursuivre durant plusieurs mois, jusque dans les diocèses et les paroisses.
Car par ailleurs l'ordre du jour de ce rendez-vous d'automne est "assez chargé", comme le souligne Mgr Pontier. Avec cette année un événement inédit en fin d'assemblée épiscopale: un pèlerinage des séminaristes du 8 au 10 novembre.
Leurs évêques pourront méditer les chiffres encourageants de cette rentrée 2014, avec quelque 850 hommes qui se forment dans les séminaires français - un nombre inégalé depuis 2001 -, dont 138 en première année d'un cursus qui en compte généralement six ou sept.
Pour lutter contre la crise des vocations, la CEF table aussi sur l'accueil de ceux qu'elle appelle "les prêtres venus d'ailleurs" (Afrique, Vietnam, Pologne...), actuellement autour de 1.600, soit plus de 10% des effectifs. Un thème abordé à Lourdes, comme le sera la place des femmes dans l'Eglise, notamment dans les petites communautés, où leur rôle est croissant face au manque de prêtres et de diacres.
Les évêques se pencheront en outre sur le rôle toujours croissant des mouvements issus du renouveau charismatique (Emmanuel, Chemin neuf, etc.), très actifs sur le front de l'évangélisation. Comme sur la manière de répondre aux défis contrastés de la pastorale en milieu rural ou dans les quartiers populaires des métropoles.
AFP
Séminaires, prêtres étrangers, place des femmes... Les sujets ne manquent pas pour les évêques français qui se retrouvent de mardi à dimanche à Lourdes. Et la famille sera dans tous les esprits, entre deux synodes à Rome sur ce sujet épineux.
C'est en novembre que la Conférence des évêques de France (CEF) organise la plus importante de ses deux assemblées plénières annuelles, dans le cadre qu'elle espère inspirant du grand sanctuaire marial des Hautes-Pyrénées.
L'événement revêt une dimension particulière cette année. Deux semaines et demie après le synode extraordinaire sur la famille à Rome, qui n'a pas acté de consensus sur l'accès des divorcés remariés aux sacrements et l'accueil des homosexuels, les 114 évêques français en activité sont avides d'information voire de débat.
D'autant que, comme toutes les conférences épiscopales, la CEF est invitée par le pape François à "mûrir" le travail déjà entamé pour préparer au mieux un second synode sur la famille, ordinaire cette fois, en octobre 2015.
Les chefs des diocèses de France seront officiellement informés des conclusions du premier synode lors d'une séance spéciale vendredi après-midi. "Ils l'attendent !", a souligné devant la presse l'archevêque de Marseille et président de la CEF, Mgr Georges Pontier, l'un des pères synodaux français avec son collègue de Paris, le cardinal André Vingt-Trois.
Ce dernier, qui était l'un des trois présidents délégués du synode extraordinaire, estime qu'"un certain nombre de questions posées demandent un travail théologique important qui n'a pas été fait, ou pas complètement".
"Si chacun reste sur ses positions", fruits "d'écoles" différentes, "on n'arrivera pas à l'unité", prévient le cardinal Vingt-Trois. Cette communion de vues n'est pas acquise chez les évêques français, plus ou moins ouverts à l'idée d'évolutions pastorales voire doctrinales pour répondre à l'évolution des moeurs.
- Recrutement de séminaristes en hausse -
Figure d'un catholicisme très traditionnel, l'évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, s'est dit par exemple "déçu de ne pas retrouver" dans le document final du synode extraordinaire "l'immense trésor de l'enseignement de Jean-Paul II sur la famille", dans un entretien au magazine Famille chrétienne.
A Lourdes, la CEF ne fera toutefois que relancer la réflexion sur les questions familiales, qui doit se poursuivre durant plusieurs mois, jusque dans les diocèses et les paroisses.
Car par ailleurs l'ordre du jour de ce rendez-vous d'automne est "assez chargé", comme le souligne Mgr Pontier. Avec cette année un événement inédit en fin d'assemblée épiscopale: un pèlerinage des séminaristes du 8 au 10 novembre.
Leurs évêques pourront méditer les chiffres encourageants de cette rentrée 2014, avec quelque 850 hommes qui se forment dans les séminaires français - un nombre inégalé depuis 2001 -, dont 138 en première année d'un cursus qui en compte généralement six ou sept.
Pour lutter contre la crise des vocations, la CEF table aussi sur l'accueil de ceux qu'elle appelle "les prêtres venus d'ailleurs" (Afrique, Vietnam, Pologne...), actuellement autour de 1.600, soit plus de 10% des effectifs. Un thème abordé à Lourdes, comme le sera la place des femmes dans l'Eglise, notamment dans les petites communautés, où leur rôle est croissant face au manque de prêtres et de diacres.
Les évêques se pencheront en outre sur le rôle toujours croissant des mouvements issus du renouveau charismatique (Emmanuel, Chemin neuf, etc.), très actifs sur le front de l'évangélisation. Comme sur la manière de répondre aux défis contrastés de la pastorale en milieu rural ou dans les quartiers populaires des métropoles.
AFP