Mais si, le Pape François aime les familles nombreuses
ELISABETH DE BAUDOÜIN (378)
21.01.2015
« J’ai entendu dire – certains [le disent en tout cas] – que les familles avec beaucoup d’enfants et la naissance de nombreux enfants sont parmi les causes de la pauvreté. Cela me paraît une opinion simpliste. »
« Je peux dire – nous pouvons tous dire – que la cause principale de la pauvreté est un système économique qui a enlevé la personne du centre et y a mis le dieu argent. Un système économique qui exclut, exclut tout le temps : il exclut les enfants, les personnes âgées, les jeunes, sans travail… Et il crée la culture du rejet dans laquelle nous vivons (…) C’est cela la cause principale de la pauvreté, pas les familles nombreuses. »
Voilà donc rassurés ceux qui pensaient, après son « pas comme des lapins », que le Pape était contre les familles nombreuses. Durant l’audience générale du 21 janvier 2015 (non pas place Saint-Pierre mais salle Paul VI, froid oblige), François a au contraire affirmé que « cela donne consolation et espérance, de voir tant de familles nombreuses qui accueillent les enfants comme un vrai don de Dieu. Ces familles, a-t-il insisté, savent que chaque enfant est une bénédiction », ajoutant que « les familles saines sont essentielles à la vie de la société ». Cette mise au point, certainement faite à dessein par le Pape, à la suite du mini séisme médiatique provoqué par cette fameuse histoire de lapins (!) a été chaudement applaudie par une assemblée qui, elle, n’avait sans doute pas besoin d’être rassurée sur la question (car quand on lit bien ce que le Pape a dit sur ce sujet, il n’y a pas de quoi fouetter un chat).
Le Pape devait ensuite rappeler, suivant l’ un des thèmes (et termes) phares de son voyage aux Philippines, qu’« il faut protéger les familles qui sont confrontées à de nombreuses menaces, pour qu’elles puissent témoigner de la beauté de la famille dans le projet de Dieu. Il faut aussi les défendre des nouvelles colonisations idéologiques qui portent atteinte à son identité et à sa mission ».
Comme il le fait souvent quand il rentre de voyage, le Pape a consacré l’audience du mercredi à rendre compte des principaux moments de ce septième voyage apostolique (deuxième en Asie,
« continent aux riches traditions culturelles et spirituelles ») après la Corée du Sud, en août dernier), aux fidèles présents, mettant ainsi entre parenthèses ses catéchèses sur la famille (en fait, en la mettant à l’honneur ce mercredi 21 janvier 2015, François a fait coup double). Le point culminant de ce séjour au Sri Lanka a-t-il affirmé, a été la canonisation du « grand missionnaire » Joseph Vaz, qui « aidait indifféremment tous les malheureux, de toute religion et condition sociale ». Il est « un modèle pour tous les chrétiens, appelés aujourd’hui à proposer la vérité salvifique de l’Évangile, dans un contexte multireligieux d’annonce de l’Évangile dans un contexte plurireligieux, avec respect envers les autres, persévérance et humilité », a déclaré le Pape.
Autre point fort de son voyage, aux Philippines cette fois : Tacloban, île dévastée en 2013 par le typhon Yolanda, qui a fait des milliers de victimes. Le Saint-Père a rappelé – en quittant des yeux ses notes – que le motif principal de sa visite en Asie avait été de pouvoir
« exprimer sa proximité » aux survivants. On se souvient en effet que quand il avait appris cette tragédie qui avait une nouvelle fois touché les Philippines, pays composé à 80% de catholiques, le Pape avait réagi en promettant de venir dès qu’il le pourrait… Pendant sa visite à Tacloban justement, où de mauvaises conditions climatiques étaient encore au rendez-vous, une autre tragédie s’est déroulée : celle de la mort d’une jeune volontaire de 27 ans, Kristel, tuée par la chute d’une structure métallique. Le Pape a évoqué cette mort tragique lors de cette audience.
À la fin de l’audience, François, le visage grave, a appelé à prier pour les victimes des manifestations qui ont lieu ces jours derniers dans différents pays, notamment le Niger (à la suite – mais le Pape ne l’a pas dit – de la publication des nouvelles caricatures du magazine Charlie Hebdo). « On ne peut pas faire la guerre au nom de Dieu », a-t-il rappelé, une nouvelle fois.
http://www.aleteia.org/fr/mode-de-vie/article/pape-francois-ce-ne-sont-pas-les-familles-nombreuses-qui-sont-la-cause-de-la-pauvrete-5773098737467392
Salle Paul VI, le Pape a fait coup double en rendant compte de son voyage en Asie et en promouvant la famille. Y compris la famille nombreuse.
ELISABETH DE BAUDOÜIN (378)
21.01.2015
Aleteia
« J’ai entendu dire – certains [le disent en tout cas] – que les familles avec beaucoup d’enfants et la naissance de nombreux enfants sont parmi les causes de la pauvreté. Cela me paraît une opinion simpliste. »
Dieu argent et culture du rejet
« Je peux dire – nous pouvons tous dire – que la cause principale de la pauvreté est un système économique qui a enlevé la personne du centre et y a mis le dieu argent. Un système économique qui exclut, exclut tout le temps : il exclut les enfants, les personnes âgées, les jeunes, sans travail… Et il crée la culture du rejet dans laquelle nous vivons (…) C’est cela la cause principale de la pauvreté, pas les familles nombreuses. »
Chaque enfant est une bénédiction
Voilà donc rassurés ceux qui pensaient, après son « pas comme des lapins », que le Pape était contre les familles nombreuses. Durant l’audience générale du 21 janvier 2015 (non pas place Saint-Pierre mais salle Paul VI, froid oblige), François a au contraire affirmé que « cela donne consolation et espérance, de voir tant de familles nombreuses qui accueillent les enfants comme un vrai don de Dieu. Ces familles, a-t-il insisté, savent que chaque enfant est une bénédiction », ajoutant que « les familles saines sont essentielles à la vie de la société ». Cette mise au point, certainement faite à dessein par le Pape, à la suite du mini séisme médiatique provoqué par cette fameuse histoire de lapins (!) a été chaudement applaudie par une assemblée qui, elle, n’avait sans doute pas besoin d’être rassurée sur la question (car quand on lit bien ce que le Pape a dit sur ce sujet, il n’y a pas de quoi fouetter un chat).
Non à la colonisation idéologique de la famille qui porte atteinte à son identité
Le Pape devait ensuite rappeler, suivant l’ un des thèmes (et termes) phares de son voyage aux Philippines, qu’« il faut protéger les familles qui sont confrontées à de nombreuses menaces, pour qu’elles puissent témoigner de la beauté de la famille dans le projet de Dieu. Il faut aussi les défendre des nouvelles colonisations idéologiques qui portent atteinte à son identité et à sa mission ».
Joseph Vaz aidait indifféremment tous les malheureux
Comme il le fait souvent quand il rentre de voyage, le Pape a consacré l’audience du mercredi à rendre compte des principaux moments de ce septième voyage apostolique (deuxième en Asie,« continent aux riches traditions culturelles et spirituelles ») après la Corée du Sud, en août dernier), aux fidèles présents, mettant ainsi entre parenthèses ses catéchèses sur la famille (en fait, en la mettant à l’honneur ce mercredi 21 janvier 2015, François a fait coup double). Le point culminant de ce séjour au Sri Lanka a-t-il affirmé, a été la canonisation du « grand missionnaire » Joseph Vaz, qui « aidait indifféremment tous les malheureux, de toute religion et condition sociale ». Il est « un modèle pour tous les chrétiens, appelés aujourd’hui à proposer la vérité salvifique de l’Évangile, dans un contexte multireligieux d’annonce de l’Évangile dans un contexte plurireligieux, avec respect envers les autres, persévérance et humilité », a déclaré le Pape.
Tacloban, premier motif de la visite de François en Asie
Autre point fort de son voyage, aux Philippines cette fois : Tacloban, île dévastée en 2013 par le typhon Yolanda, qui a fait des milliers de victimes. Le Saint-Père a rappelé – en quittant des yeux ses notes – que le motif principal de sa visite en Asie avait été de pouvoir« exprimer sa proximité » aux survivants. On se souvient en effet que quand il avait appris cette tragédie qui avait une nouvelle fois touché les Philippines, pays composé à 80% de catholiques, le Pape avait réagi en promettant de venir dès qu’il le pourrait… Pendant sa visite à Tacloban justement, où de mauvaises conditions climatiques étaient encore au rendez-vous, une autre tragédie s’est déroulée : celle de la mort d’une jeune volontaire de 27 ans, Kristel, tuée par la chute d’une structure métallique. Le Pape a évoqué cette mort tragique lors de cette audience.
Non, à la corruption qui vole les pauvres, oui à une culture de l’honnêteté
Le voyage de François dans ces deux pays, septième – et plus long jusqu’à présent – de ses voyages apostoliques, restera comme une référence quant à ses prises de position en faveur du dialogue et du respect entre les religions, de la lutte contre la corruption, des pauvres et de la protection de la famille. « Le soin des pauvres est un élément essentiel de notre vie et du témoignage chrétien. Cela comporte le refus de toute forme de corruption, parce que la corruption vole les pauvres et appelle une culture de l’honnêteté », devait-il redire salle Paul VI (déclenchant à nouveau les applaudissements).
On ne peut pas faire la guerre au nom de Dieu
À la fin de l’audience, François, le visage grave, a appelé à prier pour les victimes des manifestations qui ont lieu ces jours derniers dans différents pays, notamment le Niger (à la suite – mais le Pape ne l’a pas dit – de la publication des nouvelles caricatures du magazine Charlie Hebdo). « On ne peut pas faire la guerre au nom de Dieu », a-t-il rappelé, une nouvelle fois. http://www.aleteia.org/fr/mode-de-vie/article/pape-francois-ce-ne-sont-pas-les-familles-nombreuses-qui-sont-la-cause-de-la-pauvrete-5773098737467392