Nicolas Sarkozy, un conférencier de luxe à 200 000 € l'intervention
La dépèche
Publié le 01/09/2012
Politique - reconversion
L'ancien président de la République devrait rejoindre le rang des conférenciers anciens chefs d'État. Un curriculum qui doit lui permettre de percevoir plus de 200 000 euros par conférence. Un tarif qui suscite la polémique.
Les rumeurs vont bon train quant au nouveau job de Nicolas Sarkozy. Selon Claude Guéant, l'ancien président français a bien accepté le principe de faire des conférences, «comme tous les anciens chefs d'État et de gouvernement», a-t-il réagi hier chez nos confrères d'Europe1. «Je crois même qu'il en a déjà fait une», a-t-il rajouté.
Une reconversion qui n'est pas dénuée de prestige pour l'ancien chef de l'État, mais qui déclenche une nouvelle polémique, cette fois, sur sa rémunération. En effet, selon Le Canard Enchaîné, Nicolas Sarkozy aurait accepté de donner une conférence cet été pour le compte de la banque américaine Morgan Stanley, à un tarif plutôt confortable : 250 000 euros les 45 minutes, «photos comprises», croit savoir l'hebdomadaire satyrique.
Il est vrai que les tarifs des conférenciers peuvent parfois apparaître élevés : comptez de 2000 à 7 500 euros pour un spécialiste politique, un écrivain ou un économiste, et jusqu'à 15 000 euros pour une personnalité connue des médias. Mais les conférenciers stars flirtent régulièrement avec les cinq chiffres (lire ci-dessous). Tony Blair, par exemple, facture 200 000 euros par conférence. Le coureur cycliste Lance Amstrong exige le même montant, au service il est vrai, de sa fondation de lutte contre le cancer. Fraîchement sorti de l'Élysée, Nicolas Sarkozy peut donc imposer le prix fort à ses nouveaux clients. Car, contrairement à d'autres métiers, le temps ne bonifie pas les salaires des conférenciers. L'ancien chancelier allemand Gherard Schröder ne facture ainsi plus «que» 50000 euros pour donner une conférence internationale.
Mais pour Claude Guéant, la vérité sur les conférences de Nicolas Sarkozy est ailleurs : «Ce qui est en cause, c'est que son propos intéresse. Les propos qu'il peut tenir à cette occasion, je pense, seront de nature à marquer aussi la réflexion politique pour la France et pour notre temps».
Il n'empêche, Nicolas Sarkozy devrait rapidement arrondir ses fins de mois : non pas par ses émoluments prévus par la République (il perçoit 6 000 euros comme ancien chef de l'État et 12 000 euros pour siéger au Conseil constitutionnel), mais bien par les sollicitations d'interventions dans des conférences internationales et des postes d'administrateur dans des grandes entreprises. Pour preuve, Tony Blair et José Maria Aznar, qui ont tous deux moins de soixante ans, ont déjà amassé un patrimoine supérieur au million d'euros.