"Bébé à vendre 120.000€", une organisation en fait la pub au siège du gouvernement bruxellois
Publié le samedi 02 mai 2015 à 09h35 - Mis à jour le samedi 02 mai 2015 à 09h35
Une opinion de Xavier Lombard, créateur d’entreprises.
Combien seriez-vous prêts à débourser pour vous payer un enfant ? Le 3 mai une organisation américaine a loué une salle au siège du gouvernement bruxellois (NDLR: la location du local en question n'est pas directement gérée par le gouvernement bruxellois) pour trouver des clients belges, français, néerlandais, allemands suffisamment riches pour pouvoir se payer un enfant sur un catalogue en présentant les services de multinationales américaines, canadiennes ou indiennes qui proposent un service tout compris de 75.000€ à 150.000€ pour un enfant conçu par mères porteuses (1).
Après quelques clics, on comprend mieux quelles sont les intentions de ce colloque. Toutefois, à la lecture des contrats, les mères porteuses sont traitées comme de simples machines à produire les bébés. Par exemple, en cas de perte d’un utérus, une indemnité de quelques milliers d’euro est donnée sans possibilité de réclamer une indemnisation décente.
Les conditions de grossesse pour les femmes enceintes en Inde sont : un matelas par terre, une télé dans une pièce minuscule, séparées de leur famille pendant la grossesse.
Bien entendu, l’enfant qui s’est attaché pendant 9 mois à une mère, à des parfums, à des goûts, à des voix, sera arraché dès la naissance, en application d’un contrat initié à Bruxelles au siège du gouvernement régional de Bruxelles, la capitale de l’Europe.
Comment en est-on arrivé là ?
La Grossesse Pour Autrui - GPA est invoquée comme une réponse à la souffrance de la stérilité. D’autres invoquent un droit à l’enfant, ou encore, la GPA existe à l’étranger, il faudrait l’encadrer en Belgique pour éviter les abus. C’est pour toutes ces raisons que certains défendent un concept de GPA éthique dans un cadre strict. Trois propositions de lois ont été déposées à la chambre fin 2014.
Des auditions au Sénat ont débuté depuis le 9 février 2015. On retrouve plusieurs « experts » dont des médecins et juristes pour lesquels la pratique de la GPA est une source de revenus. Ces mêmes praticiens défendent sans honte une GPA non rémunérée dans le chef de la mère porteuse alors qu’eux-mêmes peuvent en tirer de plantureux bénéfices.
De nombreuses associations féministes en Belgique (2) et dans le monde luttent contre la GPA en raison de l’instrumentalisation des femmes, des écologistes s’opposent à toute manipulation du vivant, quelques ténors socialistes s’insurgent contre la marchandisation de la femme et des enfants, d’autres sont concernés par l’abandon de l’enfant et son attachement à sa mère et à son contexte familial. Toutes ces demandes d’enfants, ces souffrances doivent être écoutées et entendues, mais elles ne justifient pas la GPA. Un enfant n’est pas une chose qui se règle ou se donne dans un contrat. Une femme n’est pas à louer, son intimité ne peut pas être contractualisée, ce serait une régression d’au d’un siècle pour les droits des femmes.
Certains sénateurs défendent une GPA bien encadrée en Belgique pour éviter les GPA commerciales à l’étranger. Or que constate-t-on ? L’Angleterre, le Canada, ou Israël ont encadré la GPA. Dans chacun de ces pays, le nombre de d’enfants achetés à l’étranger a augmenté fortement. Cette semaine, le drame terrible qui frappe le Népal avec le pire tremblement de terre du siècle a révélé un trafic de bébé à destination de Israël qui a pourtant légalisé la GPA (3).
Comment réagiriez-vous si vous appreniez que vous avez été conçu dans un contrat, fabriqué comme produit et acheté comme une marchandise ? La gestation pour autrui est un enjeu pour notre démocratie à savoir le respect des femmes et des enfants. Il est temps que des politiques s'emparent du dossier et réclament une interdiction totale.
http://www.lalibre.be/debats/opinions/bebe-a-vendre-120-000-une-organisation-en-fait-la-pub-au-siege-du-gouvernement-bruxellois-55446b7035704bb01c13cb51
Publié le samedi 02 mai 2015 à 09h35 - Mis à jour le samedi 02 mai 2015 à 09h35
Une opinion de Xavier Lombard, créateur d’entreprises.
Combien seriez-vous prêts à débourser pour vous payer un enfant ? Le 3 mai une organisation américaine a loué une salle au siège du gouvernement bruxellois (NDLR: la location du local en question n'est pas directement gérée par le gouvernement bruxellois) pour trouver des clients belges, français, néerlandais, allemands suffisamment riches pour pouvoir se payer un enfant sur un catalogue en présentant les services de multinationales américaines, canadiennes ou indiennes qui proposent un service tout compris de 75.000€ à 150.000€ pour un enfant conçu par mères porteuses (1).
Après quelques clics, on comprend mieux quelles sont les intentions de ce colloque. Toutefois, à la lecture des contrats, les mères porteuses sont traitées comme de simples machines à produire les bébés. Par exemple, en cas de perte d’un utérus, une indemnité de quelques milliers d’euro est donnée sans possibilité de réclamer une indemnisation décente.
Les conditions de grossesse pour les femmes enceintes en Inde sont : un matelas par terre, une télé dans une pièce minuscule, séparées de leur famille pendant la grossesse.
Bien entendu, l’enfant qui s’est attaché pendant 9 mois à une mère, à des parfums, à des goûts, à des voix, sera arraché dès la naissance, en application d’un contrat initié à Bruxelles au siège du gouvernement régional de Bruxelles, la capitale de l’Europe.
Comment en est-on arrivé là ?
La Grossesse Pour Autrui - GPA est invoquée comme une réponse à la souffrance de la stérilité. D’autres invoquent un droit à l’enfant, ou encore, la GPA existe à l’étranger, il faudrait l’encadrer en Belgique pour éviter les abus. C’est pour toutes ces raisons que certains défendent un concept de GPA éthique dans un cadre strict. Trois propositions de lois ont été déposées à la chambre fin 2014.
Des auditions au Sénat ont débuté depuis le 9 février 2015. On retrouve plusieurs « experts » dont des médecins et juristes pour lesquels la pratique de la GPA est une source de revenus. Ces mêmes praticiens défendent sans honte une GPA non rémunérée dans le chef de la mère porteuse alors qu’eux-mêmes peuvent en tirer de plantureux bénéfices.
De nombreuses associations féministes en Belgique (2) et dans le monde luttent contre la GPA en raison de l’instrumentalisation des femmes, des écologistes s’opposent à toute manipulation du vivant, quelques ténors socialistes s’insurgent contre la marchandisation de la femme et des enfants, d’autres sont concernés par l’abandon de l’enfant et son attachement à sa mère et à son contexte familial. Toutes ces demandes d’enfants, ces souffrances doivent être écoutées et entendues, mais elles ne justifient pas la GPA. Un enfant n’est pas une chose qui se règle ou se donne dans un contrat. Une femme n’est pas à louer, son intimité ne peut pas être contractualisée, ce serait une régression d’au d’un siècle pour les droits des femmes.
Certains sénateurs défendent une GPA bien encadrée en Belgique pour éviter les GPA commerciales à l’étranger. Or que constate-t-on ? L’Angleterre, le Canada, ou Israël ont encadré la GPA. Dans chacun de ces pays, le nombre de d’enfants achetés à l’étranger a augmenté fortement. Cette semaine, le drame terrible qui frappe le Népal avec le pire tremblement de terre du siècle a révélé un trafic de bébé à destination de Israël qui a pourtant légalisé la GPA (3).
Comment réagiriez-vous si vous appreniez que vous avez été conçu dans un contrat, fabriqué comme produit et acheté comme une marchandise ? La gestation pour autrui est un enjeu pour notre démocratie à savoir le respect des femmes et des enfants. Il est temps que des politiques s'emparent du dossier et réclament une interdiction totale.
http://www.lalibre.be/debats/opinions/bebe-a-vendre-120-000-une-organisation-en-fait-la-pub-au-siege-du-gouvernement-bruxellois-55446b7035704bb01c13cb51