Le 17 mai, le pape François canonisera Mariam, carmélite à Pau sous le nom de soeur Marie de Jésus crucifié, qu'on avait pris l'habitude d'appeler la « bienheureuse Mariam » depuis sa béatification par Jean-Paul II en 1983. Le docteur Patrick Theillier écrit dans le journal du diocèse de Bayonne :
Mariam Baouardy est née en 1846, de famille pauvre et très croyante (de rite grec-melkite catholique) en Palestine, à Abellin. Galiléenne comme Jésus, elle est enfant du pays des Béatitudes, icône combien radieuse des paroles du Seigneur !
Orpheline à 3 ans, la gorge tranchée par un musulman à 13 ans, laissée comme morte dans une grotte, soignée par la Vierge Marie elle-même et, après encore bien des déboires, elle entre au carmel de Pau le samedi 15 juin 1867, à 20 ans, où elle apprécie la clôture, le silence, cette vie de mortification, d'humilité et d'obéissance. Elle restera « soeur converse », vu son ignorance, son incapacité à lire, à écrire, à étudier, à chanter l'office.
Mariam fut néanmoins une robuste bâtisseuse, à l'origine de la fondation du carmel de Bangalore en Inde, puis du carmel de Bethléem où elle mourut à l'âge de 33 ans (le 26 août 1878).
Pratique, les pieds sur terre, elle n'était pas une « illuminée », et pourtant elle n'a cessé de côtoyer le surnaturel sur terre, bénéficiant d'un grand nombre de manifesta- tions mystiques extraordinaires tout au long de sa vie, rarement réunis en une seule personne : apparitions, visions, révélations, prophéties, extases, guérisons miraculeuses, bilocations, stigmates, lévitations, transverbération du coeur, etc.
Ses extases étaient fréquentes ; rien alors, ni personne, ne pouvait la faire bouger; son insensibilité était totale.
Ses lévitations : huit ascensions dûment constatées au carmel de Pau en 18733: on la voyait s'élever au sommet de grands tilleuls par l'extrémité des branches, glissant en un clin d'oeil jusqu'au sommet de l'arbre par I'extérieur; arrivée au sommet, eIle se balançait sur une petite branche trop faible pour Ia soutenir et chantait l'amour de Dieu ; puis, quand sa supérieure le lui ordonnait, elle redescendait avec légèreté; revenue à elle-même, elle ne se souvenait de rien.
Stigmates : au coeur (à l'âge de vingt ans), puis d'autres au front et aux mains ; elle faisait tout pour les cacher.
Transverbération survenue en 1868 au carmel de Pau (à l'ermitage de Notre-Dame du Mont Carmell) : constatée à son décès; son coeur a été conservé à Pau avec la trace bien visible de ce transpercement.
Apparitions : elle était familière des anges, d'Elie, de saint Joseph, de la Vierge Marie et de Jésus ! Combats singuliers contre Satan (en particulier durant 40 jours au carmel de Pau, du 26 juillet au 4 septembre 1868 ). [...]"