Un festival de la famille est organisé dans et par le diocèse de Bordeaux du dimanche 27 septembre au dimanche 4 octobre 2015. Le programme vient d’en être connu. Dans sa version première, il est prévu d’en faire animer deux séquences par la Pastorale diocésaine de l’homosexualité (coordinateur Vincent Pointillart, diacre permanent et chirurgien orthopédiste à Bordeaux).
La première, le 28 septembre à 20 heures 30, consistera en la projection, dans une église du secteur du port, du film “ Le ciel sur la tête “. La deuxième sera une conférence de Claude Besson donnée en l’église Sainte-Croix le vendredi 2 octobre à 20 heures 30.
“Le film met en scène Jérémy, un jeune cadre dynamique de 30 ans, qui annonce à ses parents, lors d’un week-end en famille, qu’il vit avec un autre homme. Cette nouvelle suscite tout d’abord une grande incompréhension pour ses parents qui se retrouvent confrontés chacun leur tour à leurs réflexes et codes intimes puis à une totale désorientation qu’ils devront affronter grâce à la communication, tout en affrontant le regard de leur entourage. Enfin, ils commencent à cheminer vers l’acceptation de leur fils, qui n’est finalement pas si différent de celui qu’ils avaient connus jusqu’alors et par cette épreuve, à renforcer les liens de leur union “ (source : wikipédia).
Bref, vous l’aurez compris, ce que le film nous montre et que ne dit pas le commentaire ci-dessus, ce n’est pas “ l’acceptation de leur fils “ déjà accepté dans sa personne depuis longtemps, mais bien l’acceptation du passage à l’acte de leur fils. Insensiblement, le film nous conduit de la première réaction d’ incompréhension et de crispation sur des stéréotypes, qui est celle des parents ringards de Jérémy (mais s’il faut projeter le film, c’est parce que nous sommes tous les parents ringards de Jérémy), maladroits et ingénus, encore visiblement dépourvus de toute formation sexuellement correcte, vers une reconnaissance de l’autre confondu avec ses actes. Pour ce faire, le film nous fait passer progressivement dans une cellule de dégrisement psychologique. La religion de la “ communication “ s’avère plus forte que la religion de l’évangile ! Elle rend la vue à des benêts aveugles et on comprend que le film, fait par des croyants de cette religion nouvelle, soit programmé et projeté par des autorités très certainement religieuses, mais de cette religion nouvelle. D’ailleurs, la paix soit avec nous, puisque nous dit-on à la fin : “ ils commencent à cheminer vers l’acceptation de leur fils, qui n’est finalement pas si différent de celui qu’ils avaient connus jusqu’alors et par cette épreuve, à renforcer les liens de leur union “. Dans cette religion nouvelle, la souffrance – pas celle que l’on offre, celle qu’au choix on refuse ou qu’ on étouffe – est rédemptrice. Et la fin est une pâque. Pas celle vers la gloire, celle de la renonciation puis du reniement. Que c’est beau le cinéma ! Que c’est beau le monde virtuel ! Subtil ou non – chacun appréciera – le pastiche est là.
En effet, il n’est visiblement pas un problème pour les organisateurs chrétiens du festival de la famille que ce film ait reçu le prix du « Best Foreign Narrative Feature » de l’édition 2007 du New York Lesbian and Gay Film Festival. Ce qui en bon français signifie Prix du meilleur grand film étranger thématique de l’édition 2007 du Festival new-yorkais du film homosexuel. En clair, la famille, c’est aussi le couple homosexuel. Et nous, familles chrétiennes de Gironde, notre diocèse nous engage à adopter le comportement qui en découle. Sous couvert d’information ? Mais alors pourquoi celle-là précisément, alors que c’est celle des médias du système dont nous avons les oreilles rebattues du matin jusqu’au soir. Sous couvert de dialogue ? Mais ne sommes-nous pas dans la société civile bien plus en situation de dialogue que nos responsables religieux ? Sous couvert de réflexion ? Mais manger au râtelier favorise-t-il la réflexion ? Sous couvert d’ouverture ? Le nihilisme est-il une ouverture ?
Parce que, dans un deuxième temps, une fois que nous aurons été endormis par le film, Claude Besson va se charger de nous réveiller dans “ l’autre monde “ en tentant de vous convaincre, comme il le fait dans son livre “ Sortir de l’impasse “ que “ L’Eglise met de côté les homosexuels catholiques “. Au motif qu’Elle ne les accepterait pas “ comme ils sont et comme ils vivent “. En clair Claude Besson n’accepte pas l’abstinence. Cette abstinence qui est pourtant le lot ordinaire de tous les concupiscents que nous sommes, homosexuels ou pas. Et si le refus de l’abstinence doit être la règle, on imagine toutes les couleuvres que la religion inverse, qui se targue d’une pastorale mais qui est sans doctrine, est prête à nous faire avaler. En refusant la distinction entre inclination et acte, en acceptant à l’avance tous les actes auxquels nos inclinations peuvent nous conduire, Claude Besson veut nous engager sur le chemin d’une reconnaissance de toute union quelle qu’elle soit et à l’appeler “ famille “. Car au nom de quoi refuser de reconnaître cette union récente d’une actrice anglaise avec son chien ? N’avait-elle pas droit elle aussi à une “ famille “ ? Et quand nous aurons dilué la famille authentique dans un magma de prétendues “ familles “, qu’en restera-t-il ?
Comme par hasard, ce n’est pas à Monsieur Philippe Arino qu’ils ont demandé d’intervenir, moins encore à Mgr Tony Anatrella. A l’inverse et contrairement à ce que prétend Claude Besson, l’Eglise, la vraie, la droite, offre sa sollicitude à toutes les personnes homosexuelles. Aux uns et aux autres, actifs ou abstinents elle offre son aide, et le recours à sa miséricorde.
N’entrons-nous pas aussi dans l’univers dont nous parle Monseigneur Ricard dans “ Eglise catholique en Gironde “ ( Janvier 2015 – N° 21 ) :
“ Il a fallu deux siècles à l’Eglise catholique pour relever les défis du siècle des Lumières…., et pour souligner l’enjeu fondamental de la liberté dans l’acte de foi “.
Mais alors, Monseigneur, la foi d’avant les Lumières n’était pas la vraie, parce que si elle l’avait été, elle nous aurait rendu libres ( cf. Saint-Jean ) ? Et sous couvert de liberté, c’est en réalité de vérité que vous nous parlez.
Des initiatives magnifiques pour aider les personnes ayant une tendance homosexuelle ont eu lieu dans l’Eglise. Notamment celle entreprise par le Père Garrigues à Lyon. On ne s’étonne pas qu’elles n’aient pas eu l’écho qu’elle méritait en Gironde. Pas plus que n’ont de soutien diocésain réel des initiatives diverses venues de la base pour l’éducation affective et sexuelle des jeunes. Initiatives qui font un travail remarquable, que les autorités ne peuvent empêcher mais qu’elles se contentent de “ mettre sous surveillance “ selon les termes d’un vicaire épiscopal. Et on va nous faire des homélies sur l’accueil des homosexuels, sur l’accueil des jeunes.
Il est possible que la programmation du “ festival de la famille “ finisse par soulever des protestations qui feront reculer les autorités. Nous croyons savoir que déjà est remis en cause la projection du film “ Le ciel sur la tête “. Ce n’est pas suffisant. Le film n’est qu’une phase préparatoire, une mise en condition. Même si la conférence de Claude Besson était annulée – ce qui ne semble pas encore le cas à l’heure où nous écrivons – la simple existence de cette première version du programme est un problème majeur, et ce n’est pas un simple repli tactique qui en sera la solution.
Pour finir, les choses étant ce qu’elles sont, n’y a-t-il pas de quoi s’étonner de la date fixée pour ce festival de la famille dont il est prévu qu’il se termine le jour où commencera le synode sur la famille à Rome. Comme une volonté de dicter aux Pères synodaux ce que devra être leur conduite, plutôt que de vivre un festival dans le sillage d’un synode dont on n’est pas très sûr qu’il aille dans la direction que l’on souhaite. Mieux vaut faire pression avant que de subir la pression après ! Et on va nous faire des homélies sur le sens de l’Eglise !
Familles chrétiennes, n’ayons pas peur de reconnaître nos blessures. Ne cherchons pas à les dissimuler. Ne nous cachons pas de Dieu comme Adam et Eve après leur chute. C’est l’amour de Dieu qui nous fait accepter de les reconnaître. C’est par là que nous est donnée la grâce de la guérison.
Merci à GL.
Riposte Catholique