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Poème de Sainte Thérèse de L’Enfant Jésus
écrit le 28 décembre 1896 en la fête des saints
Pour être consolé de la perte d’un tout petit enfant..un tout petit bébé…un avortement…une-fausse-couche !
À MES PETITS FRÈRES DU CIEL
Heureux petits Enfants, avec quelles tendresses
Le Roi des Cieux
Vous bénit autrefois et combla de caresses
Vos fronts joyeux !
De tous les Innocents vous étiez la figure
Et, j’entrevois
Les biens que dans le Ciel vous donne, sans mesure,
Le Roi des rois.
Vous avez contemplé les immenses richesses
Du Paradis
Avant d’avoir connu nos amères tristesses,
Chers petits Lys !
Ô Boutons parfumés ! moissonnés dès l’aurore
Par le Seigneur,
Le doux Soleil d’Amour qui sut vous faire éclore
Ce fut son Coeur!…
Quels ineffables soins, quelle tendresse exquise
Et quel amour,
Vous prodigue avec joie notre Mère l’Église
Enfants d’un jour !…
Dans ses bras maternels, vous fûtes en prémices
Offerts à Dieu.
Toute l’Éternité, vous ferez les délices
Du beau Ciel bleu.
Enfants, vous composez le virginal cortège
Du doux Agneau,
Et vous pouvez redire, étonnant privilège,
Un chant nouveau.
Vous êtes, sans combats, parvenus à la gloire
Des conquérants ;
Le Sauveur a, pour vous, remporté la victoire
Vainqueurs charmants !
On ne voit point briller de pierres précieuses
Dans vos cheveux.
Seul le reflet doré de vos boucles soyeuses
Ravit les Cieux…
Les trésors des «Élus, leurs palmes, leurs couronnes :
Tout est à vous !
Dans la Sainte Patrie, Enfants, vos riches trônes
Sont leurs genoux…
Ensemble, vous jouez avec les petits anges,
Près de l’Autel,
Et vos chants enfantins, gracieuses phalanges,
Charment le Ciel.
Le Bon Dieu vous apprend comment Il fait les roses,
L’oiseau, les vents,
Ici-bas nul génie ne sait autant de choses
Que vous, Enfants !…
Du firmament d’azur, soulevant tous les voiles,
Mystérieux,
En vos petites mains, vous prenez les étoiles
Aux mille feux.
En courant vous laissez une trace argentée,
Souvent le soir,
Quand je contemple, au ciel, la blanche voie lactée,
je crois vous voir !
Dans les bras de Marie après toutes ses fêtes
Vous accourez !
Sous son voile étoilé cachant vos blondes têtes
Vous sommeillez.
Charmants petits Lutins, votre enfantine audace
Plaît au Seigneur.
Vous osez caresser son Adorable Face…
Quelle faveur !…
C’est vous que le Seigneur me donna pour modèle,
Saints Innocents,
Je veux être ici-bas votre image fidèle
Petits Enfants.
Ah! Daignez m’obtenir les vertus de l’enfance,
Votre candeur.
Votre abandon parfait, votre aimable innocence
Charme mon coeur.
Ô Seigneur ! Tu connais de mon âme exilée
Les vœux ardents
je voudrais moissonner les Lys de la vallée
Des Lys brillants.
Ces Boutons printaniers,
je les cherche et les aime
Pour ton plaisir
Sur eux daigne verser la Rosée du Baptême
Viens les cueillir…
Oui, je veux augmenter la candide phalange
Des Innocents
Mes souffrances, mes joies, je les offre en échange
D’âmes d’Enfants.
Parmi ces Innocents, je réclame une place
Roi des Élus.
Comme eux, je veux au Ciel, baiser ta Douce Face
Ô mon Jésus !
Source : http://cathedrale-vannes.cef.fr/index.php/au-quotidien/621-pour-etre-console-de-la-perte-dun-petit-enfant
https://myriamir.wordpress.com/2015/06/21/audio-images-chant-%e2%80%a0-sainte-therese-de-lisieux-a-mes-petits-freres-du-ciel-%e2%80%a0/