Ce prêtre vendéen qui créa l'Ave Maria de Lourdes
À gauche, l'abbé vendéen Jean Gaignet, auteur méconnu de l'« Ave Maria » de Lourdes. À droite, le père Olivier Gaignet, qui officie à Mortagne-sur-Sèvre depuis septembre 2012, petit cousin du premier. À ses yeux, « l'« Ave Maria » est l'un des trois chants catholiques les plus connus dans le monde entier avec « Minuit chrétiens » et « Il est né le divin enfant ». Ouest-France
L'abbé Jean Gaignet a écrit l'un des chants catholiques les plus célèbres de la planète. On ne sait pourtant pas grand-chose de ce prêtre érudit et discret, mort un 1er février, il y a 101 ans.
L'histoire
C'est une dynastie modeste dont l'investissement sacerdotal se perpétue encore aujourd'hui. La famille Gaignet, basée au Gué-de-Velluire, dans le Sud-Vendée, a produit plusieurs générations de prêtres vendéens, dont certains sont enterrés dans le petit cimetière de la commune.
C'est le cas de Jean (1839-1914), l'auteur de l'Ave Maria de Lourdes, un des chants catholiques les plus connus dans le monde, traduit dans toutes les langues.
« Chez nous, il n'y a pas une sépulture sans que le chant final ne soit celui-là », assure Olivier Gaignet, 73 ans, prêtre à Mortagne-sur-Sèvre, dans le nord du département, et « ancêtre collatéral » de Jean.
Succès immédiat
Composé en 1873, ce chapelet dédié à la Vierge Marie a été créé en deux temps. Jean Gaignet est professeur au grand séminaire de Luçon lorsqu'il crée le Salut d'arrivée, un cantique de huit couplets destiné aux pèlerins vendéens qui se rendent à la grotte de Lourdes. Sur place, le chant séduit de nombreux fidèles.
L'évêque de Luçon lui demande alors d'écrire une version longue. Jean compose 68 couplets qui décrivent toutes les apparitions de la Vierge à Lourdes.
« Il faut bien comprendre que les processions étaient très longues et qu'il ne fallait pas s'arrêter de chanter au bout de deux cents mètres, parce que Lourdes est immense », reprend Olivier Gaignet.
Le succès est immédiat. Depuis, l'oeuvre est devenue incontournable. Ses textes ont été réécrits en 1969, mais sans toucher au refrain, le fameux « Ave, ave, ave Maria ».
Mais qui était Jean Gaignet ? Un ecclésiastique érudit, indépendant et extrêmement dévot. Celui qui deviendra supérieur du Grand séminaire de Limoges entre 1885 et 1905 est décrit comme grand et costaud, austère mais bienveillant, ouvert d'esprit.
Il est fragile, aussi. Car il n'est pas au mieux, physiquement et moralement, lorsqu'il achève l'écriture de son cantique en 1873. Il se remet mal de la perte de ses deux frères, victimes de la guerre franco-allemande de 1870. « Il est allé un temps se reposer dans le Sud et s'est inspiré des airs qu'il y a entendus. »
Aucune gloire
Les mélodies ramenées de la Bigorre seront le socle de son inspiration. Dont il ne retirera aucune gloire. « Il aurait pu être une figure célèbre, mais l'essentiel est que ce chant ait nourri la piété mondiale », analyse Olivier Gaignet, qui illustre son propos par cette anecdote : « J'ai été missionnaire en Afrique de 1977 à 1986 au Mali. Le lendemain de notre arrivée, j'ai été reçu par l'archevêque de Bamako. Pendant notre entretien, le carillon de sa pendule a joué... l'Ave Maria de Lourdes. »
En 1925, onze ans après sa mort, on pouvait mesurer à la fois la popularité de cette oeuvre et la fierté de son origine à la lecture du bulletin diocésain de Luçon : « L'Ave Maria n'existerait pas sans Lourdes. Mais on peut dire que les pèlerins du monde ne sauraient imaginer Lourdes sans l'Ave Maria. »
http://www.ouest-france.fr/ce-pretre-vendeen-qui-crea-lave-maria-de-lourdes-3136481
À gauche, l'abbé vendéen Jean Gaignet, auteur méconnu de l'« Ave Maria » de Lourdes. À droite, le père Olivier Gaignet, qui officie à Mortagne-sur-Sèvre depuis septembre 2012, petit cousin du premier. À ses yeux, « l'« Ave Maria » est l'un des trois chants catholiques les plus connus dans le monde entier avec « Minuit chrétiens » et « Il est né le divin enfant ». Ouest-France
L'abbé Jean Gaignet a écrit l'un des chants catholiques les plus célèbres de la planète. On ne sait pourtant pas grand-chose de ce prêtre érudit et discret, mort un 1er février, il y a 101 ans.
L'histoire
C'est une dynastie modeste dont l'investissement sacerdotal se perpétue encore aujourd'hui. La famille Gaignet, basée au Gué-de-Velluire, dans le Sud-Vendée, a produit plusieurs générations de prêtres vendéens, dont certains sont enterrés dans le petit cimetière de la commune.
C'est le cas de Jean (1839-1914), l'auteur de l'Ave Maria de Lourdes, un des chants catholiques les plus connus dans le monde, traduit dans toutes les langues.
« Chez nous, il n'y a pas une sépulture sans que le chant final ne soit celui-là », assure Olivier Gaignet, 73 ans, prêtre à Mortagne-sur-Sèvre, dans le nord du département, et « ancêtre collatéral » de Jean.
Succès immédiat
Composé en 1873, ce chapelet dédié à la Vierge Marie a été créé en deux temps. Jean Gaignet est professeur au grand séminaire de Luçon lorsqu'il crée le Salut d'arrivée, un cantique de huit couplets destiné aux pèlerins vendéens qui se rendent à la grotte de Lourdes. Sur place, le chant séduit de nombreux fidèles.
L'évêque de Luçon lui demande alors d'écrire une version longue. Jean compose 68 couplets qui décrivent toutes les apparitions de la Vierge à Lourdes.
« Il faut bien comprendre que les processions étaient très longues et qu'il ne fallait pas s'arrêter de chanter au bout de deux cents mètres, parce que Lourdes est immense », reprend Olivier Gaignet.
Le succès est immédiat. Depuis, l'oeuvre est devenue incontournable. Ses textes ont été réécrits en 1969, mais sans toucher au refrain, le fameux « Ave, ave, ave Maria ».
Mais qui était Jean Gaignet ? Un ecclésiastique érudit, indépendant et extrêmement dévot. Celui qui deviendra supérieur du Grand séminaire de Limoges entre 1885 et 1905 est décrit comme grand et costaud, austère mais bienveillant, ouvert d'esprit.
Il est fragile, aussi. Car il n'est pas au mieux, physiquement et moralement, lorsqu'il achève l'écriture de son cantique en 1873. Il se remet mal de la perte de ses deux frères, victimes de la guerre franco-allemande de 1870. « Il est allé un temps se reposer dans le Sud et s'est inspiré des airs qu'il y a entendus. »
Aucune gloire
Les mélodies ramenées de la Bigorre seront le socle de son inspiration. Dont il ne retirera aucune gloire. « Il aurait pu être une figure célèbre, mais l'essentiel est que ce chant ait nourri la piété mondiale », analyse Olivier Gaignet, qui illustre son propos par cette anecdote : « J'ai été missionnaire en Afrique de 1977 à 1986 au Mali. Le lendemain de notre arrivée, j'ai été reçu par l'archevêque de Bamako. Pendant notre entretien, le carillon de sa pendule a joué... l'Ave Maria de Lourdes. »
En 1925, onze ans après sa mort, on pouvait mesurer à la fois la popularité de cette oeuvre et la fierté de son origine à la lecture du bulletin diocésain de Luçon : « L'Ave Maria n'existerait pas sans Lourdes. Mais on peut dire que les pèlerins du monde ne sauraient imaginer Lourdes sans l'Ave Maria. »
http://www.ouest-france.fr/ce-pretre-vendeen-qui-crea-lave-maria-de-lourdes-3136481