par Invité Ven 25 Sep 2015 - 9:50
« Catholique » ?
Katholisch.de est le « portail internet de l’Eglise catholique » en Allemagne, dépendant de la conférence épiscopale allemande qui l’a créé. Mais c’est de plus en plus une fausse étiquette, au point que le site affirme ouvertement le contraire de ce que l’Eglise catholique enseigne.
Le 16 septembre, un historien de l’Eglise allemande, Arnold Angenendt, se félicitait de l’invention des contraceptifs chimiques : « L’invention de la pilule a été une révolution décisive. Depuis lors, les femmes n’ont plus à avoir peur de devenir enceintes à chaque relation sexuelle. Cela leur donne une liberté complètement nouvelle. »
Autrefois, explique-t-il, la sexualité était vue uniquement comme un moyen d’avoir des enfants. Mais le concile Vatican II « a changé cela et considéré que la sexualité était aussi une possibilité de renforcer les liens personnels entre les partenaires ». Oui, les partenaires, quels qu’ils soient. Ainsi, l’idée que des rapports sexuels hors mariage seraient un péché relève d’une « conception médiévale » où tout gaspillage de sperme était considéré comme un péché : « La masturbation, l’homosexualité, ou la contraception, étaient considérés comme un meurtre. A la lumière des connaissances biologiques d’aujourd’hui, c’est une grave erreur de jugement. » De même, la science moderne a prouvé que l’orientation homosexuelle doit être vue « comme un donné anthropologique et une forme fondamentale de la sexualité humaine, exactement comme dans le cas de l’hétérosexualité. De ce fait, on ne peut pas décrire l’homosexualité comme non naturelle ».
Le lendemain 17 septembre, le même site a publié un texte d’un étudiant en « théologie catholique », Simon Linder, justifiant le « mariage homosexuel ». Le « climat social » a changé, dit-il, et l’on n’a même plus à se justifier d’être favorable au « mariage pour tous ». Ce sont les opposants qui doivent se défendre. Cette histoire de mariage entre un homme et une femme qui ont des enfants, c’était bon autrefois, pour assurer ses vieux jours, mais ça n’a plus de sens aujourd’hui :
« C’est un fait : dans les temps anciens, avoir des enfants était nécessaire pour que l’on s’occupe de vous dans votre vieillesse. Aujourd’hui il y a un système social en Allemagne pour les retraités qui n’ont pas d’enfants. Le partenariat et le mariage, par conséquent, n’ont plus besoin d’être définis par le fait d’avoir des enfants. Ceci est bon et important pour ceux qui – quelle qu’en soit la raison – ne peuvent pas avoir d’enfants. Ce qui veut dire : l’amour compte. »
Et l’on ne peut pas s’appuyer sur la Bible pour dire le contraire. L’Ancien Testament a seulement condamné les homosexuels, « qui n’étaient pas encore connus », parce qu’il fallait assurer la descendance pour la survie du peuple juif. « La Bible ne condamne pas l’amour entre homosexuels – on ne le connaissait même pas à cette époque – mais l’acte lui-même, dans l’intérêt de la société. »
Et l’on finit bien sûr par l’acte de foi en la critique historique : « Quiconque veut interpréter la Bible doit connaître et considérer les circonstances dans lesquelles les textes furent écrits. Quiconque ne fait pas cela ne rend pas justice à la Sainte Ecriture. »
Voilà où l’on en est.
Pas sur un site marginal. Sur le site officiel des évêques allemands.
http://www.katholisch.de/aktuelles/aktuelle-artikel/es-spricht-nichts-gegen-eine-neubewertung
http://www.katholisch.de/aktuelles/aktuelle-artikel/die-liebe-zahlt
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2015/09/22/catholique-5688489.html