Cyprien et Daphrose Rugamba : les époux rwandais en route vers la sainteté
Victime du conflit qui a ravagé le pays il y a 20 ans, la cause de canonisation de ce couple est officiellement ouverte.
VATICAN INSIDER
9 OCTOBRE 2015
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Ils ont été assassinés il y a 21 ans, le 7 avril 1994, avec six de leurs dix enfants, le lendemain du meurtre du président Juvenal Habyarimana, qui marque le début du tristement célèbre génocide rwandais. Ils ont connu le même sort que 800 000 autres personnes, victimes de la folie meurtrière entre hutus et tutsis. Serviteurs de Dieu, Cyprien et Daphrose Rugamba étaient des époux témoins de l’Évangile dans le quotidien de leur vie de couple, comme Maria et Luigi Beltrame-Quattrocchi (béatifiés en 2001) ou Louis et Zélie Martin, béatifiés en 2008 et bientôt canonisés par le pape François.
Vendredi dernier, presque à la veille du synode sur la famille, l’archevêque de Kigali, Mgr Thaddeus Ntihinyurwa, a officiellement ouvert la cause de canonisation du couple Rugamba dans la cathédrale Saint-Michel de la capitale rwandaise.
Waldery Hilgeman est le postulateur, avec l’aide de Reginald Cruz et François-Xavier Ngarambe qui, avec sa femme Yvonne-Solange Ngarambe, dirige aujourd’hui la Communauté de l’Emmanuel, la structure rwandaise d’accueil des jeunes des rues fondée en 1990 par les Rugamba et qui a célébré son 25eanniversaire le 18 septembre.
Un souhait de Jean Paul II dès 1990
Lors de sa visite en Afrique en septembre 1990, Jean Paul II avait exprimé son intention de canoniser des époux : le Pape Wojtyla n’avait pas eu l’occasion de rencontrer les Rugamba, mais il semble qu’il ait vraiment pensé à eux, d’après François-Xavier Ngarambe qui écrit dans un communiqué : « La réputation de sainteté de ce couple, connue dans tout le pays, a incité la Communauté de l’Emmanuel à demander l’ouverture de la cause de canonisation ».
Cyprien Rugamba et Daphrose Mukasanga sont nés et ont grandi dans la même paroisse dans le Sud du Rwanda. Mais leurs chemins se sont ensuite séparés : Cyprien entre au séminaire, mais seulement pour un peu plus de deux ans. Il poursuit ensuite des études d’histoire au Burundi puis en Belgique où il obtient son diplôme en sciences sociales. Ses centres d’intérêt sont nombreux, notamment la poésie, la musique et la chorégraphie.
Daphrose devient enseignante et se consacre à l’instruction des enfants du quartier. Ils se marient en 1965 et la prière secrète de Daphrose le jour de son mariage – que Cyprien retrouve la foi perdue depuis sa sortie du séminaire – est enfin exaucée en 1982, alors que le couple a déjà beaucoup d’enfants. Les époux sont alors un modèle d’amour et leur maison est un lieu d’accueil.
Fondateurs d’un centre de la Communauté de l’Emmanuel au Rwanda
Mais ce n’est pas suffisant pour calmer la soif de leur grand cœur : en 1989, pendant un voyage en France, ils visitent à Paray-le-Monial une communauté de l’Emmanuel et décident d’en fonder une près de chez eux. Au moment de leur mort, le nombre d’enfants qui y vivaient dépassait la centaine et c’est aujourd’hui la deuxième plus grande communauté au monde avec plus d’un millier de personnes.
Alors que la violence sévit dans le pays, beaucoup recommandent au couple d’abandonner leur maison à Kigali et de se réfugier dans des lieux plus sûrs, mais tout en étant conscients du danger, ils refusent pour poursuivre leur action auprès des jeunes que la violence envoie vers eux en nombre croissant.
« Nous te prions, Seigneur, pour la béatification des Serviteurs de Dieu Daphrose et Cyprien, donne-nous, comme eux, cet enthousiasme incessant pour la prière, un cœur ardent d’amour pour toi, des gestes de miséricorde pour tous ceux qui souffrent, et aide-nous dans notre mission d’évangélisation des familles et des pauvres. »
Fondateurs d’un centre de la Communauté de l’Emmanuel au Rwanda
Mais ce n’est pas suffisant pour calmer la soif de leur grand cœur : en 1989, pendant un voyage en France, ils visitent à Paray-le-Monial une communauté de l’Emmanuel et décident d’en fonder une près de chez eux. Au moment de leur mort, le nombre d’enfants qui y vivaient dépassait la centaine et c’est aujourd’hui la deuxième plus grande communauté au monde avec plus d’un millier de personnes.
Alors que la violence sévit dans le pays, beaucoup recommandent au couple d’abandonner leur maison à Kigali et de se réfugier dans des lieux plus sûrs, mais tout en étant conscients du danger, ils refusent pour poursuivre leur action auprès des jeunes que la violence envoie vers eux en nombre croissant.
« Nous te prions, Seigneur, pour la béatification des Serviteurs de Dieu Daphrose et Cyprien, donne-nous, comme eux, cet enthousiasme incessant pour la prière, un cœur ardent d’amour pour toi, des gestes de miséricorde pour tous ceux qui souffrent, et aide-nous dans notre mission d’évangélisation des familles et des pauvres. »
http://fr.aleteia.org/2015/10/09/cyprien-et-daphrose-rugamba-des-epoux-rwandais-en-route-vers-la-saintete/